Répondre à : L’épopée scientifique du KSCFS

#15115
FSTH000
Participant

    Épisode 6 – Escapades jooliennes et eviennes (2/2)

    Après le retour de Valentina, je suis allé faire un tour sur ma station dunienne. Les membres d’équipage ont bien travaillé : le labo est plein à craquer de science, et il reste encore beaucoup de données à analyser. Je regonfle un peu le stock avec 2 rapports d’EVA et une analyse de Goo. Les données transmises, je m’attelle à la construction du vaisseau de ma prochaine mission vers Eve : un module-sonde destiné à se poser sur la planète pour ensuite envoyer les expériences réalisées sur Kerbin. Non-propulsé, il ne peut compter que sur son unique parachute, qui lors de l’essai sur Kerbin l’a fait plonger dans l’eau à 7.5 m/s : parfait. Tous les instruments de science disponibles s’y trouvent, avec notamment deux modules de Goo pour réaliser des relevés en altitude et en surface. Je lance donc la fusée, qui parvient sans mal a mettre la sonde en orbite. Je profiterai de la fenêtre de tir pour en lancer deux ou trois de plus, afin de les envoyers sur les différents biomes de la planète. Souvenez vous : ma règle d’or est de garder tous les kerbals en vie et de ne jamais les abandonner…

    Vous l’avez peut être remarqué, mais j’ai tendance en ce moment à mener plusieurs missions en même temps (chose impossible sans Kerbal Alarm Clock, qu’on s’entende bien là dessus). L’explication est simple : j’aime pas voir les années passer, alors j’optimise. Ainsi, j’ai mis l’un après l’autre les trois atterrisseurs éviens sur leur trajectoire de transfert, j’ai fait varier les periapsis d’arrivée, y’en a même un qui passera au dessus du pôle sud. C’est là que je compris comment transférer efficacement un vaisseau vers une planète au plan orbital incliné, comme Dres ou Eeloo : faire le noeud en prograde pour que l’apoapsis touche l’orbite de la planète, puis au noeud ascendant/descendant le plus proche, faire un noeud avec la correction d’angle. Tout est plus clair ! Cependant, comme prévu, les sondes ont perdu le contact avec Kerbin une fois en orbite solaire (avec leurs quatre 16-S, elles sont prévues pour communiquer avec Kerbin via le satellite relais autour de Eve). J’ai pu faire la manoeuvre, mais seulement avec les touches W et X. Par petits à-coups, ça passe, ne vous inquiétez pas.

    En constatant que la prochaine fenêtre de tir vers Jool n’était plus très loin, j’ai envoyé Valentina en orbite sur un coup de tête, décidé à lui faire explorer Bop et Pol avec le lander ionique (auquel j’ai enlevé les parachutes, rassurez vous). Je pense avoir fait le meilleur gravity turn de ma carrière KSP, car la manoeuvre de circularisation ne m’a coûté que… 90 m/s. Le record de Dakitess est de 75. GG à Val, au KSCFS et à moi. Puisqu’il me reste 800 m/s dans l’étage de la fusée (contre 400 habituellement), je ferai la première partie de la manoeuvre d’éjection avec cette étage, et finir au moteur nucléaire. Ca m’évitera ainsi les burns de 16 minutes. En parlant de Jool, Jebediah est enfin arrivé en vue de la planète verte. C’est en voulant envoyer le rapport d’équipage que je me suis rendu compte d’une chose : le vaisseau avait perdu contact avec Kerbin, car il ne lui reste plus que deux réservoirs latéraux, donc deux antennes. Comme si ça ne suffisait pas plus, la manoeuvre de circularisation autour de Vall coûte un peu plus de 3000 m/s (et 16 minutes 30), soit la moitié de ce qu’il me reste !

    Deux choses sont sûres : d’une part, je devrai utiliser la fronde gravitationnelle (de Tylo, par exemple) pour sortir de manière économique du système joolien une fois la mission sur Vall terminée. De l’autre, il faudra envoyer un satellite relais autour de Jool pour qu’au moins Valentina ne soit pas prise au dépourvu, satellite dont la fusée se trouve sur la pas de tir, et qu’une fois en orbite je transférerai en même temps que le vaisseau de Valentina. En parlant de satellite de communication, l’absence de recontre avec Eve pour le nouveau sat relais n’était d’une illusion, l’engin spatial est bel est bien rentré dans la SOI de la planète violette. Une circularisation plus tard, et c’est bon. La couverture réseau est plus que parfaite (bien qu’elle l’était déjà avec le précédent satellite).

    Mais revenons à Jeb, qui est en posture délicate, sa circularisation autour de Vall étant coûteuse en carburant. J’ai donc modifié ma trajectoire pour que mon périapsis passe près de Jool : ainsi, je pourrai à terme faire une orbite de 100 000 km, pour ensuite me diriger librement vers Vall. Cependant, même quand ils seront vides, je devrai garder les deux réservoirs latéraux, car il portent les panneaux solaires et les antennes. Une erreur de conception que j’ai corrigé pour les prochaines missions, avec un panneau solaire sur le pod et deux antennes sur le tronçon central, déployées à la séparation des derniers réservoirs latéraux.

    La manoeuvre étant dans 51 jours, je me suis employé à faire faire aux deux premières sondes eviennes leur manoeuvre de correction, avant de revenir vers Kerbin. Là, j’ai lancé le satellite relais destiné à se mettre en orbite autour de Jool, avant d’avancer jusqu’à la fenêtre de tir, non sans avoir pris cette belle photo. Là, j’ai effectué le burn d’éjection et de transfert, et j’userai de la même technique que pour Jeb : burn en rétrogrde au plus près de la planète pour refermer l’orbite, avant de circulariser à l’apoapsis. Voilà une technique que j’appliquerai à tous mes vols, désormais. Il ne reste donc plus à s’occuper que de Valentina : j’ai effectué la première partie du burn avec le dernier étage, ce qui me donne une orbite déjà plus allongée, donc plus de marge pour le burn de 16 minutes à effectuer au moteur nucléaire.

    Pendant ce temps, Valentina s’est enfin échappée de l’attraction de Kerbin, et est en route pour Jool (et une dernière manoeuvre pour finaliser la trajectoire d’interception) ! Ceci étant fait, je me concentre sur mes atterrisseurs : les sondes I et II sont arrivées dans la SOI de Eve à une heure d’intervalle. Je fais passer le periapsis de la première au dessus du quartier nord de la planète, et du quartier sud pour la deuxième. Visiblement, j’ai encore commis une erreur de conception pour ce qui est de l’énergie : la sonde tient mal la charge à la transmission des données, ce qui fit que dans les deux cas, je suis tombé à plat au moment de la rentrée dans l’atmosphère, ce qui singifie plus de SAS ! Heureusement, de par leur conception, les deux sondes n’ont pas dévié, et ont atterri chacune dans un océan différent. Les mesures au sol ont été effectuées et envoyées, mission accomplie.

    Pendant ce temps, Jeb est arrivé dans la SOI de Vall. Après avoir récupéré les données des instruments du lander et admiré la vue, il est temps pour lui de passer tout près de la lune gelée, pour ensuite arriver au périapsis près de Jool. De là, il refermera son orbite avec une apoapsis de 100 000 km. Pour ce coup, Jeb a eu la plus grosse montée d’adrénaline de sa vie : le vaisseau est passé à 3500 m au dessus de la surface, à une vitesse hallucinante. J’ai un moment cru que le vaisseau allait s’écraser, mais il n’en fut rien. Sachant le danger écarté, j’ai fait sortir Jeb pour récupérer les données prises près du sol, sensations fortes garanties ! Une fois sorti de la SOI de Vall, j’ai refermé mon orbite une fois arrivé près de Jool, avant de circulariser à l’apoapsis, quelques jours plus tard. Je décide d’attendre un an et 390 jours, le temps que le satellite relais arrive, avant d’envoyer Jeb sur Vall. Heureusement pour lui, il lui reste encore un bon stock de films et de chips…

    Finalement, ma troisième sonde evienne arrive enfin à destination. La descente (vers une région proche du pôle sud de la planète) se passe de nuit, et la sonde atterrit finalement sur la terre ferme. Il me faudra attendre l’arrivée du soleil pour découvrir les effets bénéfiques du revamp : somptueux. Moins d’une journée evienne plus tard, les mesures sont réalisées et envoyées. Mission accomplie. J’accélère donc le temps au maximum, jusqu’à ce que le satellite arrive en vue de Jool. Quelques dizaines de jours plus tard, le voilà satellisé sur une orbite circulaire. Jebediah a désormais du réseau et peut envoyer ses rapports. Une fois sur une orbite de 100km au dessus de la deuxième lune de Jool, Jeb profite de son EVA destinée à récupérer les données des instruments pour se faire un petit selfie spatial. Mais il est temps de passer dans le lander pour atterrir sur Vall… Le KSCFS donna le feu vert à Jebediah, qui désamarra son lander du vaisseau.

    La descente se passe bien, si ce n’est qu’une fois posé le lander a consommé plus de la moitié de ses réserves d’ergols, notamment parce que je suis remonté un peu pour tenter d’atteindre une zone « bleu clair ». Mal m’en a pris. Une fois le drapeau planté, l’échantillon récolté, les données d’instruments effectuées et les rapports envoyés, il est temps de repartir. C’est au moment de faire la manoeuvre de circularisation de l’orbite (10km) que je me rends compte de l’effroyable vérité : je n’ai pas asez de carburant. D’après la carte, le delta v nécessaire pour atterrir ou se mettre en orbite autour de Vall est de 860 : il m’en reste 790. Une mission de sauvetage s’impose. Heureusement pour Jeb, le contact radio est maintenu, il peut toujours parler avec les siens, ça lui évitera de déprimer.

    J’ai donc conçu un tout petit lander avec pour module d’habitation un simple siège, qui se posera sur Vall, piloté à distance, près de Jebediah. Ce dernier pourra ainsi se mettre en orbite et rallier le vaisseau (le lander a au total 2500 m/s de delta-v). Après une première tentative ratée (j’ai oublié de mettre les antennes), une nouvelle fusée est sur le pas de tir : elle comporte un second étage, afin de ne pas taper dans les réserves du lander pour les manoeuvres de transfert de de circu autour de Vall. Par ailleurs, j’ai supprimé le système RCS présent dans la première version : si le lander parvient à se placer à proximité du vaisseau, ça sera déjà bien. Et histoire de parler d’autre chose, Valentina est désormais en orbite stable autour de Jool. Mais le KSCFS lui a intimé l’ordre de rester en stand-by tant que le retour de Jeb vers Kerbin ne sera pas confirmé.

    Alors que Jeb prend son mal en patience dans son lander en panne de carburant sur Vall, la fusée contenant le lander de secours a été lancée. Un an plus tard, elle est en orbite autour de Jool. Orbite qui cette fois est restée excentrique, puisque que la rencontre avec Vall fut obtenue assez facilement. Arrivé dans la SOI de la lune glacée, je commence mon burn de circularisation, ponctué par une explosion au moment du découplage du deuxième étage, sans facheuses conséquences, fort heureusement. La manoeuvre a pris 20 m/s dans les réserves du lander. Pas grave, il a de la réserve. Quelques minutes plus tard, le lander se pose doucement sur Vall, à deux kilomètres de Jebediah, qui s’empresse de décoller avec son propre lander pour se poser à 250 mètres de l’engin de sauvetage, qu’il s’empresse de rejoindre au jetpack, non sans avoir pris les rapports de sa conserve et récupéré un échantilon de sol, qui rapporte 350 science à lui tout seul. Il observe le petit véhicule avec une certaine perplexité : c’est donc ça que le KSCFS lui a envoyé pour pouvoir partir de cette lune et regagner son vaisseau ? Comme c’était le seul moyen de pouvoir un jour revoir Kerbin et les siens, Jeb ne fit pas la fine bouche, et se hissa sur le lander avant de s’asseoir sur son unique siège. Après avoir allumé le HUD de son casque afin d’avoir une navball sous les yeux, il poussa la manette des gaz, et filant vers l’est, abandonnant la surface de Vall et le lander qui lui avait fait faux bond. Il se mit en orbite à 10km d’altidude, et de là le KSCFS s’employa à faire le calcul de la manoeuvre de rendez-vous.

    Mais il fallut se rendre à l’évidence : il n’y avait de carburant que pour même pas la moitié de la manoeuvre. Mais Jeb ne se découragea pas : la manoeuvre de rencontre était calculée et affichée sur son HUD. Arrivé au point voulu, il effectua le burn jusqu’à ce que le moteur s’éteigne dans un dernier toussotement. Jeb sortit alors de son siège, et utilisa son jetpack pour finir le burn. La manoeuvre n’était pas aisée (la navball ne s’affiche pas de la même façon sur la vue normal et sur la mapview), mais le KSCFS le guidait. Il aboutit finalement à une rencontre de 7 km, et rangea les commandes de son jetpack pour se laisser porter par la balistique. Arrivé à la rencontre, notre vaillant kerbonaute passa sa navball en mode cible et commença à annuler sa vitesse. Ici, cela tient en 4 syllabes : a-li-gne-ment. Il faut aligner la le rétragrade, l’anticible et l’axe de vue du Kerbal. Et c’est très difficile, surtout quand la menace d’une panne sèche plane au dessus de vous façon épée de Damoclès. Une fois sa vitesse relative annulée, Jeb ne lâche pas sa pression sur les commandes, et se dirigea vers sa cible à 8 m/s, corrigeant incessemment sa trajectoire et regardant d’un oeil anxieux le niveau de carburant de son jetpack baisser de plus en plus. Finalement, le marqueur cible laissa place au vaisseau, qui grossit de plus en plus. Après l’avoir dépassé une fois (j’ai arrêté le warp un peu tard), Jeb se retourna et annula sa vitesse pour finalement se diriger vers le vaisseau à 5 m/s. Cette manoeuvre imprévue entama encore les réserves de son jetpack, qui tombèrent à 0,5. Plus question de faire de grosses poussées. Finalement, après une approche ponctuée de plusieurs petites poussées d’ajustement, la petite main mouflée de Jeb attrappa l’échelle du vaisseau : il ne restait plus que 0,2 d’ergol dans son jetpack ! Ce fut une explosion de joie dans le KSCFS, le plus grand soulagement jamais connu. Cependant, Jeb dut jeter quelques rapports pour rentrer dans la capsule, et il se rendit compte qu’il avait oublié de prendre les mesures stockées dans les instruments du lander. Moins consencieux que Merbie, il se sentit soulagé d’être à bord. Sincèrement, ce rendez-vous d’urgence en EVA est sans conteste la chose la plus difficile que j’ai jamais faite sur ce jeu, et c’est une des raisons pour lesquelles il n’existe qu’une photo de cette partie de la mission.

    Jeb étant désormais en sécurité à bord du vaisseau, il est temps de le ramener sur Kerbin. Je ne me suis pas cassé la tête, je l’ai d’abord ramené en orbite Joolienne avant de le renvoyer vers Kerbin. Au cours de la manœuvre, je larguai les derniers réservoirs latéraux, privant ainsi le vaisseau de ses dernières antennes et de ses derniers panneaux solaires. Une erreur de conception corrigée dans le VAB. Jeb étant parti sur une trajectoire de transfert, je revins à Valentina pour lui faire faire la suite de sa mission, et elle lit son vaisseau en orbite autour de Poll. Malheureusement, je me rendis compte que le lander ionique ne tenait pas la batterie, la faute à l’éloignement au soleil. Je renvoyai donc Valentina vers Kerbin.

    Un an plus tard, à quelques dizaines de jours d’intervalles et après respectivement 13 et 12 ans passés dans l’espace, Jebediah et Valentina retrouvèrent le sol de Kerbin. Avec la science obtenue, j’ai débloqué les dernières pièces de l’arbre technologique. Je me suis ensuite employé à aller chercher les trois Kerbonautes de la station kerbinienne, qui ne produisait plus de science depuis plusieurs années, et désorbitai cette dernière dans le même temps. Les trois kerbals retrouvèrent Kerbin après seize ans passés à la regarder de loin.

    Enfin, j’ai construit une nouvelle Kerbal Jeep, dotée d’un bras robotique pour inspecter les éléments d’intérêt des planètes. Avec son skycrane, il se posera au site d’atterrissage, où se posera ensuite le kerbonaute, qui le pilotera dans le cadre d’une mission de plus longue durée que ce qui avait été fait jusqu’à maintenant…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 9 mois par FSTH000.

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