Répondre à : L’épopée scientifique du KSCFS

#15160
FSTH000
Participant

    Épisode 8 – Jeep dunienne

    L’arbre technologique étant désormais complet, il n’est guère utile de laisser plus longtemps la station dunienne en mission. Malgré leur travail, ses trois occupants s’ennuient ferme, autant vous dire que leur soulagement fut palpable quand le KSC leur transmit l’ordre de retour. Une fois arrivée à la fenêtre de transfert, la station interplanétaire entama le burn d’éjection de Duna et de transfert vers Kerbin, sous le regard de Ike, et abandonnant finalement la planète autour de laquelle ils ont tourné pendant près de 20 ans, un record qui ne sera sans doute jamais battu. Plus qu’un an de voyage avant de retrouver leur chez eux.

    En attendant, je lance les deux véhicules de ma prochaine expédition dunienne : d’abord la Jeep, puis le vaisseau interplanétaire avec Bill Kerman à son bord. Une fois les trajectoires finalisées et les burns effectués, il ne reste plus qu’à attendre un an, le temps que la station fasse son voyage retour, envoyant de temps en temps un relevé scientifique.

    Finalement, les trois kerbals arrivèrent en vue de Kerbin, et c’est sous le regard d’une tout autre lune qu’ils firent leur burn de circularisation. A l’issue de cette dernière manoeuvre, il leur restait près de 4000 m/s de delta-v. Une perle, ce vaisseau nucléaire. Mais le KSC les informa que le retour sur Kerbin ne serait pas pour tout de suite : il reste encore des données à traiter, ça serait bête de les gâcher. Déçus mais compréhnsifs, c’est avec Kerbin à leur fenêtre que les deux scientifiques continuèrent leur travail. Un an et une correction plus tard, la Kerbal Jeep Duna I est en vue de la planète rouge, ayant doublé Bill durant son voyage. Tant mieux. La circularisation effectuée, je programme la trajectoire de descente, dont le point d’impact se trouve un peu au delà de la limite de la calotte polaire nord de la planète. Il faut anticiper davantage, car il faut prendre en compte l’atmosphère. Je largue donc le dernier étage de la fusée et rentre la grande antenne. Fort heureusement, l’antenne relais du satellite dunien est juste assez puissante pour me permettre 1% de réseau, juste assez pour garder le contrôle de ma descente. Alors que je commençai à descendre dans la fine atmosphère de Duna, ma navball se mit à tourner sur elle même de façon inexplicable, sans que ma trajectoire ne varie. D’abord surpris, je compris que le rover était passé pile au dessus de pôle nord de la planète. Je regardai le sol et… Dieu qu’il est magnifique, surtout avec cet éclairage ! Décidément, vive le revamp.

    Finalement, je constatai avoir visé trop court, en voyant le point d’impact de la trajectoire dépasser la limite du pôle. Pas grave, ça fera une bonne balade ! A 5000 m du sol, j’allais encore trop vite pour que le parachute se déploie. J’ai donc poussé un bon coup avec les moteurs (qui malgré leur petite taille font un boucan pas possible), ce qui permit au parachute de s’ouvrir, ramenant ma vitesse de descente à 17 m/s une fois la barre des 1000 m passée. J’ai donc déplié les roues du rover, et à l’approche du sol freiné encore un peu pour finalement poser le véhicule à la vitesse de 3 m/s. J’ai à ce moment là mis 10 m/s de gaz, et alors que l’ensemble commençait à s’envoler, ai détaché le skycrane du rover et mis un grand coup de gaz pendant une à deux secondes, pour finalement poser l’engin à 2 kilomètres de la Jeep (bizarrement je n’ai pas eu envie de le laisser s’écraser au sol, allez savoir pourquoi). La Jeep est elle retombée doucement au sol après une petite chute d’un mètre, et bien que le terrain soit un peu irrégulier n’a pas bougé d’un poil : me remémorant le souvenir de Bill courant après la première Jeep sur Mun, j’ai cette fois pensé à serrer le frein à main avant de toucher le sol. En comparant à l’oeil avec la distance séparant la Jeep du skycrane, j’en déduis que le véhicule s’est posé à environ 4 kilomètres de la limite. Il attend désormais, seul dans cette grande étendue blanche, que Bill Kerman vienne le chercher. Mais pour ça, il faudra encore attendre…

    Dix-neuf jours après l’atterrissage de la Jeep sur la calotte polaire nord de Duna, le vaisseau de Bill arrive en vue de la planète rouge. L’exercice est plus compliqué que d’habitude, car il faut ici se poser le plus près possible du véhicule. Qui plus est, puisqu’on est en orbite polaire la cible se décale à cause de la rotation de la planète, sans compter la variable atmosphérique. Après de nombreux fignolages, le lander se pose sur le sol glacé de Duna… à 7,7 km de la Jeep. Mais cette idée de parcourir une distance pareille à pied (hors de question d’utiliser le lander, il a juste assez pour rentrer) est occultée par l’excitation pour Bill de poser le pied sur une autre planète, et qui plus est à son tout premier vol !

     

    Une fois le drapeau planté et les expériences et rapports envoyés, le KSC rappelle Bill à l’ordre : il est temps de faire la route jusqu’à la Jeep, et en courant je vous prie. J’ai calaculé qu’à la vitesse de course d’un kerbal (1.7 m/s), il lui faudra plus d’une heure pour atteindre son objectif.

    En chemin, Bill croise son premier caillou à récolter : des… myrtilles. Bill à l’air aussi étonné que moi. Mais soyons réalistes : ces cailloux portent ce nom à cause de leur forme. Mais pas de temps de flâner plus longtemps, il est déjà temps de repartir. Après une heure et quart de course à pied (y’a pas à dire, les kerbals ont une endurance extraordinaire), Bill arrive enfin près de la Jeep. Tout content, il se sangle sur le siège et part en direction de l’est. Attendez, la limite de la calotte est vers le sud, qu’est ce qui lui prend ? Rassurez vous, le comportement de Bill est parfaitement normal, puisque le KSC lui a demandé d’aller inspecter le skycrane, qui s’est posé à 2,5 kilomètres de là (vous vous souvenez, me m’étais résolu à ne pas le laisser s’écraser). Quelques minutes de conduite plus tard, Bill descend de son véhicule pour aller inspecter l’engin abandonné, qui se trouve être en parfait état.

    L’inspection terminée, Bill reprend le volant (ou plutôt le joystick) et roule vers son objectif. En chemin, il croise un groupe de myrtilles, qu’il fait inspecter par son bras robotique, avant d’envoyer les données. Il reprit ensuite sa route. Mais dans une descente engagée un peu vite, le rover fit un tête à queue et commença une série de dangereux tonneaux, éjectant Bill, qui dut ensuite courir après lui. Fort heureusement, rien de cassé (même l’antenne, alors déployée), autant pour le rover que pour Bill. Notre Kerbonaute reprit sa route, non sans freiner préventivement dans les descentes. Pour ce faire, il réactiva le freinage sur les roues avant. Après quelques kilomètres de route, Bill aperçut au loin une crête rouge, signalant la fameuse limite. Mais il restait encore du chemin à faire. Alors qu’il était arrivé à la moitié du trajet, Bill remarqua un gros caillou rouge, radicalement différent des tas de myrtilles qu’il avait croisé jusque là. Il dévia de son cap pour aller scanner ce qui s’avéra être une météorite dunienne, avant de reprendre son cap initial.

    Après des kilomètres de route, Bill aperçoit depuis le sommet d’une colline les premières rougeurs de ce paysage toujours si blanc… Vous vous attendiez peut être à une limite nette, qui aurait pu donner une de ces photos amusantes où Bill a un pied sur chaque côté… Mais désolé de vous décevoir, la fameuse limite est en fait progressive : avant d’arriver sur le rouge, la Jeep a d’abord quitté le blanc pour rouler sur ce qui semble être du rose. Mais le changement de biome se fait sentir, car j’aperçois de nouvelles choses à analyser, avec en premier lieu ce qui s’avéra être une minidune (au loin sur la deuxième photo). En arrivant dessus, j’ai freiné, mais ce freinage fut trop tardif : les roues gauche Jeep ont roulées sur la dune, ce qui à la vitesse de 10 m/s a fait faire un tonneau au véhicule, qui est heureusement retombé sur ses roues. Je sais que vous auriez voulu avoir une photo de cette acrobatie, mais j’avais surtout peur de casser quelque chose. Une fois cette frayeur passée, Bill fit prudemment demi tour et alla analyser la dune. Une fois les données envoyées, le KSC lui intima l’ordre de faire demi-tour : la majorité les choses analysables avaient été analysées, et la route de retour (20 km) était longue, avec un trajet total de plus de 40km : à titre de comparaison, la distance totale parcourue par la Jeep d’Apollo 17 est de 36 km, et c’était pas un aller retour en ligne droite !

    Au moment où Bill s’apprêta à repasser la limite, il aperçut un caillou qu’il n’avait jamais vu jusque là. Bonne pioche, son analyse fournit de nouvelles données. Bill descendit alors du véhicule pour aller prélever la pierre, qu’il rangea dans sa poche avec les myrtilles. Wernher Von Kerman lui rappela d’activer les instruments, qui dans ce nouveau biomes fournirait d’autres données. Mais ce biome était les plaines de Duna, déjà visité. Cependant, le gravimètre et le sismomètres fournirent des données à envoyer. Bill se mit alors à rouler en direction du lander. Je constatai que mon premier gadin subi avec cet engin était en fait la cause d’un changement de cap un peu brusque. Puisque la gravité de Duna était assez forte pour le que véhicule retombe assez vite au sol, je fis le chemin à la vitesse moyenne de 24 m/s (86 km/h).

    Après 11 kilomètres de route, Bill est enfin en vue du lander ! Il gara le véhicule, qui désormais ne bougera plus du tout. Il monta à bord, et attendit le bon moment pour partir. Car rejoindre un vaisseau en orbite polaire est plus compliqué que de rejoindre un vaisseau en orbite équatoriale, car il faut attendre d’être en dessous de son orbite (la planète tourne) mais aussi que le vaisseau lui-même soit au dessus de nous, ce qui laisse une toute petite fenêtre. Arrivé au bon moment, je décolle. Durant ma montée, j’assiste à un magnifique lever d’Ike. Une fois en orbite à 55km, je me rends compte qu’il ne me reste plus que 60 m/s de delta-v (j’ai du remettre un coup de gaz durant la montée pour compenser le freinage atmosphérique), qui tombe à 30 une fois le transfert de rencontre effectué. En plus, je ne suis pas exactement sur le même plan orbital que le vaisseau, ce qui complique la tâche quand on est en orbite polaire.

    Une chose est sûre, je devrai faire le gros du travail au RCS. Mais malgré quelques essais, je n’ai pas encore réussi à rejoindre le vaisseau. Je pense qu’en corrigeant l’angle je pourrait déjà avoir une meilleure rencontre (l’actuelle est à 7km). Et une chose est sûre, c’est que je vais modifier le lander pour qu’il embarque plus de carburant. Bill a finalement réussi a se docker au lander : en fait il suffisait juste de faire un autre point de manoeuvre avec poussée en rétrograde pour diminur la distance minimale d’approche (300m) et de freiner en anticible au bon moment (enfin presque : vu que j’ai fini au RCS, j’ai dépassé une fois le vaisseau avant de revenir vers lui) ! Un an plus tard (le temps d’arriver à une nouvelle fenêtre de tir), la question est de savoir comment partir d’ici depuis une orbite polaire.

     

    Je décide de faire la méthode simple et de me mettre d’abord en orbite équatoriale pour ensuite faire le burn d’éjection. Deux cents jours plus tard, la capsule de Bill descend dans le ciel de Kerbin, accrochée à ses deux parachutes, et se pose doucement dans l’eau près d’une plage, Bill en profitant pour glaner un peu de science. Mission accomplie.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 6 mois par FSTH000.

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