Archive for avril, 2018

L’Europe s’équipe d’une nouvelle force de surveillance des ressources terrestres

samedi, avril 28th, 2018

Connaissez-vous Copernicus ? Il n’est pas ici question de l’astronome prussien qui a démocratisé l’idée de l’héliocentrisme mais plutôt d’un programme de l’agence spatiale européenne : l’ESA. Cette dernière a développé Copernicus dans un but de surveillance de notre Terre que ce soit au niveau des forêts, des océans ou même de la pollution de l’air. Pour réaliser cette surveillance, le programme s’appuie sur la constellation des satellites Sentinel. Le 25 avril 2018, c’est justement Sentinel-3B qui a été mis en orbite par la petite fusée russe Rokot.

 

Copernicus

Logo de Copernicus : un projet européen qui date de la fin du XXème siècle

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de revenir un peu sur l’histoire et les objectifs de Copernicus. Le 19 mai 1998, les institutions qui s’occupaient du spatial européen décide de créer GMES pour « Global Monitoring for Environmental Security » qui se transformera l’année suivante en « Global Monitoring for Environment and Security ». La différence entre les deux est subtile mais elle est belle est bien présente. Là où l’acronyme de 1998 montrait un objectif de protection de l’environnement, celui de 1999 montre que la surveillance de celui-ci a également des implications sur la sécurité.

En 2004, la Commission Européenne (CE) signe un accord avec l’ESA pour développer le segment spatial qui sera essentiel à GMES. En 2007, GMES est reconnu comme une initiative phare de l’Union Européenne par la Communication sur la politique spatiale européenne. En 2009, la CE propose une base légale et un financement pour GMES sous le nom du règlement sur « le programme européen d’observation de la terre (GMES) et sa mise en œuvre initiale (2011-2013) ». Ce dernier entre officiellement en vigueur l’année suivante.

Différentes familles des satellites Sentinel. Crédits : ESA

En 2013, le programme est renommé Copernicus et un premier budget est alloué après l’approbation par le Parlement européen du MFF (cadre financier pluriannuel) pour la période 2014-2020. Ce budget de 3 786 millions d’euros répartis en fonction du PIB des états participants, permettra l’exploitation des trois premiers satellites nécessaires à Copernicus : Sentinel-1A, 2A et 3A ; les précurseurs de la constellation éponyme.

Le but du programme Copernicus est d’assurer l’autonomie de l’Europe dans la surveillance de la Terre à toutes échelles. Cette surveillance servira d’appui aux directives votées par l’UE (Union Européenne) mais aussi pour ses engagements internationaux. En effet, avant de décider de modifier les lois sur l’exploitation des forêts, il est préférable de savoir à quoi ressemble déjà les forêts européennes.

Carte du monde établie par Sentinel 3A. On y voit la variation du niveau des océans pendant le mois de mars 2016. Crédits : ESA

Aujourd’hui, Copernicus traite six domaines :

  • Surveillance des terres
  • Surveillance du milieu marin
  • Surveillance de l’atmosphère
  • Gestion des urgences
  • Sécurité
  • Adaptation au changement climatique

Ce nombre de domaine augmentera au fur et à mesure que la constellation Sentinel se développera.

 

Sentinel

Depuis le début de cet article, nous parlons des satellites Sentinel, mais qu’est-ce donc que ce regroupement ? Sentinel a pour but, comme son nom l’indique parfaitement, de servir de sentinelle pour le programme Copernicus. Ce sont ces satellites qui vont observer la Terre depuis l’espace et fournir la majorité des informations pour Copernicus. C’est en 2008 qu’un accord entre la CE et l’ESA décide que cette dernière devra développer l’infrastructure spatiale nécessaire à GMES. La constellation Sentinel est composé actuellement de sept satellites, et d’ici 2021 ce nombre devrait s’élever à onze. Cependant, Sentinel ce n’est pas que des satellites entiers. On retrouve également dans la liste trois instruments qui seront simplement implantés sur d’autres objets spatiaux.

 

Certains des satellites Sentinel sont identiques mais on distingue quand même différentes familles

– Sentinel 1 : Les satellites Sentinel 1 sont au nombre de 3 : Le 1A a été lancé comme premier du segment orbital de Copernicus en juin 2014, puis 1B l’a rejoint en avril 2016 et 1C devrait être lancé en 2021. Cette première famille de Sentinel est équipée de radar qui permettent d’imager la Terre avec une résolution de 10m par pixel peu importe la météo ou l’heure locale. Ces satellites pèsent 2,3 tonnes au décollage et sont placés sur une orbite héliosynchrone de 693km d’altitude et 93° d’inclinaison par une fusée Soyuz lancée depuis Kourou. Ils ont une durée de vie minimale de 7 ans et demi et mesurent 3,4m de haut et 1,3m de côté.

Un satellite Sentinel 1. Crédits : ESA

 

– Sentinel 2 : Si vous vous baladiez dans l’espace sur une orbite héliosynchrone de 786km d’altitude inclinée à 98,5°, vous pourriez croiser deux satellites de cette famille : 2A lancé en juin 2015 et 2B lancé en mars 2017. Ces deux jumeaux seront rejoints en 2021 par leur nouveau frère 2C. Bien plus léger que leurs cousins de la première famille (1,2 tonnes), les Sentinel 2 décollent de Kourou à bord d’une fusée Vega. Cette partie de la constellation image les océans terrestres dans treize bandes spectrales différentes et avec une résolution de 10 à 60m. Avec deux satellites, il est théoriquement possible d’imager toute la Terre en cinq jours mais à cause des nuages, Sentinel 2 ne peut assurer une image propre de tout le globe que en un mois.

Un satellite Sentinel 2. Crédits : ESA

 

– Sentinel 3 : Encore une famille de triplets. Sentinel 3A et 3B sont déjà en orbite respectivement lancés en février 2016 et en avril 2018. Ils attendent également leur frère qui devrait partir pour l’espace en 2021. Ces satellites placés sur une orbite héliosynchrone de 814km d’altitude et inclinée à 98,6° ont pour but de récolter un maximum d’informations sur nos beaux océans bleutés. Parmi ces données, on retrouve la hauteur des vagues, la vitesse des vents, la température et la couleur des océans. Avec ces données on peut par exemple observer le changement climatique mais aussi repérer où est concentrée la vie végétale avec la photosynthèse qui résultera d’une modification de la couleur perçue. Ces satellites Sentinel 3 pèsent chacun 1,2 tonnes et mesurent 3,7m de long pour 2,2m de côté. C’est la fusée russe Rokot qui s’occupe du transport de ces derniers jusqu’à l’orbite. Les Sentinel 3 ont une durée de vie minimal de 7 ans et demi mais celle-ci devrait pouvoir être étendue jusqu’à 12 ans.

 

Un satellite Sentinel 3. Crédits : ESA

 

– Sentinel 4 : La famille Sentinel 4 n’est constitué que de deux instruments 4A et 4B qui seront installés respectivement sur les satellites Météosat de 3ème génération : MTG-SG-A 1 et 2. Ces instruments, prochainement lancés en 2021 et 2029, auront pour mission l’étude de la composition de l’atmosphère terrestre. Ils seront à terme situés sur une orbite géostationnaire à 36 000km du plancher des vaches.

Deux satellites Météosat de 3ème génération qui porteront Sentinel 4A et 4B. Crédits : ESA

 

– Sentinel 5 : Sentinel 5 représente la première famille mixte. On y trouve un satellite (5P) et un instrument (5A). Comme la famille précédente, les Sentinel 5P et 5A analyseront l’atmosphère. Normalement, ce groupe n’aurait dû être constitué que d’instruments mais cet envoi ne pouvait se faire avant 2021 car aucun satellite MetOp-SG ne devait être envoyé avant et ce sont ceux-ci qui doivent porter Sentinel 5. L’ESA a donc décidé la fabrication d’un petit satellite pour pouvoir exploiter cette famille à partir de 2017. C’est ainsi qu’en octobre 2017, le satellite Sentinel 5P (pour Precursor) décolle à bord d’une fusée Rokot. Ce dernier ne pèse que 820 kg et a été placé sur une orbite héliosynchrone de 824km d’altitude et 98,7° d’inclinaison. Sa durée de vie est estimée à 7 ans.

Le satellite Sentinel 5 Precursor. Crédits : ESA

 

– Sentinel 6 : Cette famille ne comporte qu’un seul satellite au double nom : Sentinel 6A ou Jason CS. Celui-ci devra poursuivre la mission de Jason, constellation américano-européenne de satellites lancés en 2001, 2008 et 2016. Leur but (et donc celui de Sentinel 6A) sera de mesurer la topographie des océans. Sentinel 6 devrait être lancé en 2021 et servira de transition entre le système Jason qui appartenait aussi à la NASA et un système radar 100% européen mais dont la technologie ne sera testée qu’en 2019 avec le satellite SWOT (Surface Water Ocean Topography).

 

Le satellite Sentinel 6A / Jason CS. Crédits : ESA

 

Le 25 avril 2018, c’est donc le satellite Sentinel-3B qui a décollé à bord de la fusée russe Rokot. Cette dernière mesure 29m de haut pour 2,5m de diamètre. Elle peut placer 1,2 tonnes en orbite héliosynchrone et 1,8 tonnes en orbite basse. Sur 31 lancements de ce lanceur, seuls 3 ont échoués. Petite anecdote en passant, comme beaucoup des petites fusées russes et des premières américaines, Rokot était à la base fait pour devenir un missile balistique intercontinental : un ICBM. A cause de son passé, Rokot est toujours aujourd’hui lancé depuis un tube de lancement, sorte de silo à missiles mais hors du sol. Le lancement s’est déroulé sans accroc et le signal a été établi. Le lendemain du vol, Sentinel-3B a même été catalogué sur une orbite de 803km par 815km inclinée à 98,62°. Le dernier étage du lanceur a lui été capté sur une orbite de 400km par 755km. Ce nouveau satellite européen se trouve donc sur la même orbite que son prédécesseur Sentinel-3A, qu’il suit d’une dizaine de minutes.

 

Pour finir, voici quelques photos du satellite et du lancement :

 

Décollage de Sentinel-3B à bord du lanceur Rokot. On distingue bien le tube de lancement gris. Crédits : ESA

Le satellite Sentinel-3B avant intégration dans la coiffe. Crédits : ESA

Le satellite Sentinel-3B dans la coiffe. On remarque qu’il rentre tout juste. Crédits : ESA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lancement de Kerbal Space Engineering

lundi, avril 2nd, 2018

logo KES           Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes un petit groupe de 5 jeunes, des membres de KSC, des passionnés de KSP et de l'aérospatiale, et voici ce qui nous amène :

Nous vous annonçons la sortie de Kerbal Space Engineering.

Cet projet consiste en un défi mensuel sur le jeu Kerbal Space Program, avec donc des thématiques autour de l’aéronautique et l’aérospatial.

Ces défis d’ordre technique, seront l’occasion pour certains de montrer leur talent, et pour d’autres d’apprendre les immenses possibilités du jeu... Ainsi que vous soyez un joueur chevronné, que vous débutiez, ou que vous ne connaissiez même pas le jeu, c’est une occasion de découvrir la communauté, de partager vos connaissances, et d’apprendre.

Ces défis auront lieu tous les mois, et pour s'adapter au temps de jeu que chacun est capable d'y accorder, le format des résultats, ainsi que l'importance de la participation sera libre. Ils seront introduits par des vidéos scénarisées, qui seront parfois l'occasion de découvrir ou redécouvrir des événements de l'épopée spatial de nous autres, terriens.

Libre donc à vous de nous rendre un dossier superbe nécessitant des heures de préparations, ou un compte-rendu original de ce que ce défi vous aura fait réaliser.

En collaboration avec KSC, nous désirons apporter notre pierre à la communauté KSP française, pour poursuivre dans une démarche d'entraide entre les joueurs, pour donner un objectif à ceux qui en cherche un, et pour promouvoir ce superbe jeu qu'est KSP.

Alors que vous soyez prêts à relever le défi ou seulement curieux, n’hésitez pas à rejoindre le serveur Discord de KSE, et à passer sur notre rubrique du forum KSC, où devront être publiées vos participations, ainsi que les annonces et résultats !

Et avant tout : Good Game & Have Fun !

Trois lancements : Inde, Russie, Chine

dimanche, avril 1st, 2018

Jeudi 29 mars 2018, ce ne sont pas une, ni deux mais bien trois fusées qui ont décollées pour mettre en orbite un total de quatre satellites. Comme si trois lancements n’étaient pas assez en soit, on y a vu deux fusées assez atypiques. Un premier lancement a eu lieu à 13h26 depuis le centre spatial de Satish Dhawan en Inde. Les deux suivants n’ont été espacés que de quelques minutes avec un lancement depuis Plesetsk en Russie à 19h38 et un lancement depuis Xichang en Chine vers 20h (l’agence spatiale chinoise ne communique que très peu sur ses lancements).

 

GSLV F08

Le premier lancement de la journée était donc indien. Le but de cette mission était de placer le satellite GSAT-6A sur une orbite géostationnaire. Pour atteindre ce but, l’ISRO (Organisation de Recherche Spatiale Indienne) a dû sortir les grands moyens en plaçant sur le pas de tir leur deuxième fusée la plus puissante : la GSLV mkII. En plus d’envoyer GSAT-6A, cette mission a permis à l’agence indienne de tester certaines modifications sur le second étage du lanceur.

 

Fusée GSLV mkII au décollage. Crédits : ISRO

 

GSAT-6A est un satellite de communication développé par l’ISRO qui rejoint leur constellation INSAT. Ce satellite construit sur la base I-2K de l’agence indienne va communiquer avec une antenne bande S haute puissance. Il mesure 1,53m de largeur, 1,65m de profondeur et 2,4m de hauteur lorsqu’il n’est pas déployé. En effet GSAT-6A emporte une antenne équipé d’une nouvelle technologie : une antenne dépliable de 6m de diamètre. Ce satellite étant très similaire à GSAT-6 lancé en août 2015, il va également servir de démonstrateur technologique pour plusieurs mécanismes dont cette antenne dépliable. L’antenne bande S devient ainsi la plus grande antenne spatiale jamais envoyé dans l’espace par l’ISRO. C’est cette fréquence qui est utilisée pour transmettre les communications tandis qu’un système d’antennes bande C, dont une antenne déployable de 0,8m, s’occupe de relayer le signal de contrôle des stations au sol. Pesant près de 2,14 tonnes, GSAT-6A produit pas moins de 3 119 watts pour alimenter tous ses systèmes.

 

Satellite GSAT-6A au moment de son encapsulation dans la coiffe du lanceur. Crédits : ISRO

 

La moitié de la masse de GSAT-6A ne représente que du carburant. En effet, le lanceur place le satellite sur une orbite de transfert hautement elliptique et c’est ensuite à ce dernier de réaliser une manœuvre pour atteindre son orbite circulaire finale. Pour ce faire, GSAT-6A possède un moteur principal nommé LAM qui a été certifié pour pouvoir rester allumé pendant 50 minutes sans interruptions et qui atteint un temps maximal cumulé de fonctionnements de plus de 6h30. Cependant ce moteur de 440N de poussée ne devrait pas avoir à rester allumer si longtemps. LAM utilise des carburants hypergoliques (Tetroxide d’azote et dimethilhydrazine) : ces carburants ont la propriété de s’enflammer au moindre contact. Ce type de carburant est très souvent utilisé pour les satellites car il permet des rallumages quasi infinis des moteurs. Sur GSAT-6A, ces mêmes carburants sont utilisés sur 8 petits moteurs de 22N et 8 autres de 10N qui servent principalement au contrôle de l’attitude et au maintien en orbite. Ces plus petits moteurs peuvent rester allumer pendant 2h45 sans interruptions mais encore une fois, ils ne seront jamais utilisés si longtemps. Le point le plus important pour ce type de moteurs est plutôt le nombre de rallumages possibles : Ici on atteint 300 000 cycles. Ces moteurs peuvent également fonctionner en mode pulsatif pour réaliser de très légères corrections. Le temps minimal de ces pulses est de 8ms (8 millièmes de secondes !).

 

GSAT-6A en orbite (vue d’artiste). On note bien l’antenne de 6m dépliée. Crdéits : ISRO

 

En comptant tous ses systèmes et le carburant disponible, la durée de vie prévue de GSAT-6A est de 10 ans. A la fin de cette période, le satellite sera réhaussé sur une orbite dite « cimetière » pour éviter toute collision avec d’autres satellites.

Comme évoqué précédemment, le lanceur GSLV mkII a testé des modifications sur le second étage pendant ce vol. Ces changements sont principalement sur le moteur : L’ISRO a remplacé le moteur Vikas classique par un moteur de nouvelle génération avec plus de poussée. Cette amélioration permet d’augmenter la charge utile maximale en orbite basse de 2,5 tonnes. D’après l’ISRO, ce changement sera affecté aux prochains vols de GSLV mkII dont le vol de Chandryaan-2 qui devrait avoir lieu cette année et viser la Lune avec un orbiteur, un atterrisseur et un petit rover.

 

Intégration du deuxième étage du lanceur GSLV mkII. Crédits : ISRO

Ces modifications ont été testées avec succès et le vol a été un succès. Petit fait amusant, pendant la conférence de presse post-lancement, le porte-parole de l’ISRO a parlé rapidement de leur fusée PSLV-XL en la désignant avec le surnom « sale gosse » en rapport au précédent échec du déploiement de la coiffe l’année dernière. Heureusement, ce sera à GSLV mkII de gérer l’importante mission lunaire qui marquera le premier atterrissage lunaire pour l’Inde !

Malheureusement, trois jours après le lancement, l’ISRO a annoncé qu’ils avaient perdu le contact avec GSAT-6A. Les ingénieurs vont tout tenter pour regagner le contrôle du satellite. Si leurs tentatives sont vaines, cet échec rejoindra celui de l’année dernière sauf que là ce n’est pas le lanceur qui a échoué mais bien le satellite en lui-même.

 

Tableau informatif sur le lanceur GSLV mkII. Crédits : ISRO

Profil de vol de la GSLV mkII. Crédits : ISRO

 

 

VNIIEM EMKA

Plus tard dans la journée, c’est une fusée russe qui décollait depuis le centre spatial de Plesetsk pour emmener le satellite VNIIEM EMKA en orbite. Cette fusée c’est la Soyuz 2.1v qui a effectué son quatrième vol avec succès. EMKA, c’est un satellite expérimental militaire pour le compte du ministère russe de la défense.

 

Décollage de la fusée Soyuz 2.1v. Crédits : Roscomos

 

EMKA, ou autrement nommé Zvezda ou encore Kosmos-2525, aura pour but de tester un nouveau système d’imagerie terrestre. Ce dernier atteindra un rapport résolution / taille assez important. En effet, le satellite ne mesure que 0,9 x 0,7 x 1,4m et pourtant il peut prendre des photos d’une résolution de 0,5m au minimum : cette résolution signifie la longueur d’un côté d’un pixel sur l’image finale. Une telle résolution est aussi permise par l’altitude relativement basse de l’orbite du satellite : 300km. Le capteur permet d’obtenir des images dans le domaine de la lumière visible et donc des couleurs réelles et fidèles à la réalité. Au total, le satellite ne pèse que 250kg et du fait de son statut de démonstrateur a une durée d’environ cinq ans.

 

Satellite EMKA. Crédits : VNIIEM

Etant donné qu’EMKA est un satellite militaire, les seules infos proviennent des publications publiques de VNIIEM, son fabricant, qui sont assez limitées. Dans les faibles informations que nous avons, nous pouvons noter la présence de moteurs K50 et K10,5 qui ont respectivement des poussées de 50N et 10,5N pour garder le satellite sur son orbite mais aussi contrôler son attitude (son orientation). Pour obtenir cette dernière, EMKA est équipé d’un capteur stellaire qui, comme au XVIème siècle en navigation maritime, utilise les étoiles pour se repérer.

 

Ce satellite a été lancé par une fusée Soyuz 2.1v qui peut sembler assez étrange pour tous fans du spatial. En effet, on retrouve l’appellation Soyuz, le haut d’un Soyuz mais en bas il n’y a pas de boosters. En plus ce lanceur est très récent : Son premier vol a eu lieu en décembre 2013. Le but principal du Soyuz 2.1v est de fournir à la Russie un lanceur léger pour remplacer Rokot. Effectivement, ce dernier qui avait été développé pendant l’URSS utilise des pièces de missiles ukrainiens, pays qui n’accepte plus de leur fournir ces pièces. Roscosmos a donc décidé de commander à son constructeur de fusées, TsSKB Progress, de plancher sur une version modifiée du Soyuz. On arrive finalement avec une fusée de 160 tonnes au décollage et qui peut en placer 3 (des tonnes, pas des fusées) en orbite basse.

Profil de vol de la fusée Soyuz 2.1v lors de ce vol. Crédits : Russian Space Web

Cette mission marque donc une nouvelle réussite pour la Russie du spatial et le lanceur Soyuz 2.1v devient de plus en plus fiable (malgré un échec partiel lors du deuxième vol dans lequel le satellite n’a pas voulu se détacher). Ce vol marquait le 27ème vol orbital réussi depuis le début de l’année.

 

BEIDOU 3 M9 & 10

Le dernier lancement de la journée a eu lieu quelques minutes après celui de la Russie. Celui-ci a mis en orbite deux nouveaux satellites du programme de géolocalisation chinois Beidou 3. C’est le lanceur Longue Marche 3B qui a accompli cette mission. Le lancement s’est déroulé parfaitement bien d’après les annonces effectuées par les dirigeants de la CNSA (Administration Spatiale Nationale Chinoise). Si vous souhaitez plus d’informations sur les satellites ou sur le lanceur, vous pouvez en trouver sur l’un de nos précédents articles.

 

Décollage de la fusée Longue Marche 3B. Crédits : CNSA

 

Au final, ce ne sont pas moins de trois fusées qui ont emportées un total de quatre satellites en ce jeudi 29 mars 2018. Cette année pourrait bien marquer un record de lancement car nous sommes déjà à 28 lancements orbitaux à la fin de Mars (et même à 30 si on compte le lancement de SpaceX de Vendredi et le nouveau lancement chinois de Samedi).

 

Sources : ISRO, SpaceFlight101, RussianSpaceWeb, VNIIEM, Roscosmos, CNSA

 

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Challenge KSC2 – VENERA : les résultats !

dimanche, avril 1st, 2018

Il y maintenant plusieurs mois de cela, le premier Challenge KSC voyait le jour, et portait sur la mission VIKING, proposant de déposer une sonde au sol de Mars, accompagnée d’un Orbiteur veillant sur elle depuis le ciel. Des dossiers formidables qui restent en ligne, des participations vraiment géniales qui nous ont donné envie d’aller plus loin, après ce coup d’essai, de formaliser les choses pour avoir un encadrement plus poussé, plus réactif, et une présence sur les réseaux accrue, pour dialoguer avec vous et jouer les entremetteurs des communautés KSP francophones. Notre compte Twitter et notre Discord ont explosé en fréquentation devenant le principal lieu ou ça bavarde KSP dans la langue de Molière, menant de plus en plus de membres à s’inscrire et participer sur notre Forum dédié et nous en sommes ravis !

Quelques mois plus tard, nous lancions donc le Challenge KSC2 – VENERA, avec pour objectif de rallier Venus, la belle jaune qui ne saurait rester opaque à l’expérience de nos membres ! Braver son atmosphère extrêmement dense, découvrir et endurer sa fournaise, ses attaques acides, de quoi faire frémir même le plus courageux (stupides ?) des Kerbonautes. Et pourtant, ce sont 10 dossiers qui nous sont parvenus, encore plus sidérants dans leur contenu, dans leur originalité et leur pédagogie que la fois précédente : il va falloir y aller mollo sur les superlatifs, nous n’en sommes qu’au deuxième challenge et nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin !

Nous vous avions proposé 4 catégories de participation afin de mieux cerner vos objectifs et définir une « dominante à vos dossiers » : deux d’entres elles ont remportés tous les suffrages, nous parlons bien sur des catégories Historique et De Vinci ! Nous sommes également heureux d’avoir notre premier dossier Duo et Juniors dans ce challenge, deux catégories qui nous sont chères et que nous entendons bien développer pour attirer des profils de joueurs différents 🙂 Plus récemment et après la clôture du Challenge, nous avons décidé d’inaugurer une nouvelle façon de particulier, plus légère, plus simple, pour ceux qui n’ont pas le temps ou l’envie de confectionner un dossier, la catégorie KSP – Alacool ! Elle n’attend que vous pour y déposer les quelques preuves que vous avez su braver ce Challenge VENERA 😉

Compte tenu du nombre de dossiers reçus et de l’investissement que cela a pu représenter, nous ne pouvons pas nous octroyer le confort de vous désigner tous gagnants : nous allons donc nous faire violence pour apporter notre regard sur vos participations, et désigner un vainqueur dans chaque catégorie, selon un barème qui restera très naturellement secret mais que vous pouvez très simplement « deviner » via la communication que nous faisons autour des valeurs de ces Challenges 🙂 Il ne s’agit en rien d’un classement purement quantitatif, la part de subjectivité à toute son importance, et cela tombe bien, nous sommes 6 dans l’équipe, de profils hyper variés : on a même un non-joueur de KSP 😀

Et maintenant, place aux participations, dans l’ordre « neutre » des inscriptions :p

Pensez bien à suivre les liens pour télécharger les dossiers de chacun : on ne peut malheureusement pas les détailler autant que nous le souhaiterions !

LeMecSansPseudo (Catégorie Juniors – VAINQUEUR)

S’appuyant sur un rapport Word incluant Screenshots du jeu et documents tiers, LeMecSansPseudo (qui ferait bien de s’en trouver un pour la santé mentale des gens qui le citent :p) nous propose une rétrospective de sa mission KSP, de la conception sur Terre à l’atterrissage sur Venus. Un rapport concis dont la structure chronologique nous rappelle le cahier des charges des étapes, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! On y retrouve des considérations techniques concernant le bouclier thermique, par exemple, privilégié à la sphère afin de faire face au défi que représente le mod Deadly-Reentry 😉

Seul représentant de la catégorie Juniors, LeMecSansPseudo ne démérite pas avec sa participation, en réussissant l’intégralité des étapes de la mission. Ses crafts sont séduisants, utilisant notamment une fusée en configuration « Asperge », reconnue pour son efficacité. Un décollage depuis Kourou pour profiter de l’effet de fronde (bien vu !) autorisé pour sa catégorie lui permet un nouveau gain de perfs’, de quoi disposer d’une marge au voisinage de Venus pour casser sa vitesse et permettre une rentrée atmosphérique plus douce. Séquence atterrissage, TouchDown de la sonde Venera !

Rien ne trahit la petite expérience de KSP que revendique l’auteur, qui semble apprendre beaucoup de choses de ses nombreuses interactions sur nos réseaux : les crafts sont soignés, les méthodes de conception et de manœuvres sont présentes, et les Screenshots font plaisir à voir ! Un sacré Junior qui remporte la palme dans sa catégorie, et que l’on pense voir participer en Historique, DeVinci ou Duo la prochaine fois, si le coeur lui en dit !

Xenolifer (Catégorie DeVinci)

Xenolifer, c’est l’art du minimalisme… Dans KSP. Son dossier s’articule autour d’un rapport PDF riche en illustrations et explications : on aime notamment l’approche scientifique via des tests expérimentaux sur l’impact de la forme d’une coiffe, sur la comparaison de plusieurs trajectoires d’ascension, pour en tirer des résultats solides et exploitables, non sans humour ! On y retrouve même le déroulé de plusieurs prototypes successifs, pour aboutir au concept final. C’est pédagogue, pertinent, bien amené, on adhère ! 🙂 

L’épopée vers Venus démarre, à bord d’un craft aussi optimisé que possible, une performance que l’on salue et qui se démarque, en prenant soin de définir cette contrainte de minimalisme dans les objectifs personnels : la catégorie DeVinci est là pour ça ! Le dossier prend une toute autre tournure avec la vidéo fournie, qui va permettre de voir tout cela en action et d’en prendre plein les mirettes. Les images sont belles, la technique est maîtrisée, l’originalité se poursuit jusque dans l’aerobraking, explosif, ou tout y passe sauf la sonde ! Quelques minutes après, Touchdown de la victoire 🙂

Xenolifer nous offre une participation tirant parfaitement parti des libertés offertes par la catégorie DeVinci. Tests expérimentaux, objectifs personnels, retour construit sur l’aventure, c’est un document esthétique et ficelé qui montre que le joueur a pris plaisir à participer. Bien joué pour ce dossier original dans son contenu KSP et enrichissant par sa structure !

Kilaketia (Catégorie Historique)

La participation de Kilaketia, c’est… Un PDF haut en couleurs, très fourni en Screenshots, beaucoup ! La première page s’ouvre sur un BluePrint de toute beauté, présentant les divers crafts qui peuplent cette épopées, et déjà le soin apporté à la conception nous bluffe : une utilisation pertinente et maîtrisée de TweakScale, l’un des rares mods autorisés, et un sens du détail prononcé. Peu de commentaires, place aux images, le déroulé de la mission présente quelques données phares des étapes historiques, comme les caractéristiques d’orbites ou l’utilisation cohérente du site AlexMoon. 

La mission se poursuit sans heurt, avec toujours plus d’images, Venus est en vue : il est temps de passer le périapsis à 80km et de réhausser celui de l’orbiteur, après séparation. Séquence atterrissage globalement respectée, avec un touchdown concluant au sol de la belle Jaune ! Mais ce n’est pas tout, Kilaketia prend le parti d’aller rendre visite à l’un des astéroïdes du jeu pour mimer l’exercice de répétition qui eut lieu, concernant la comète de Halley : même s’il ne fut pas question de la rejoindre historiquement, c’est un détail original que nous prenons plaisir à découvrir et qui demande du doigté !

On retient de cette participation un réel savoir faire dans KSP, tant en matière de navigation que de conception des crafts : c’est du grand art ! On regrette néanmoins le peu de commentaires qui s’offre à notre lecture avide, et le manque de sélection des trèèèès nombreux Screenshots : a la place, quelques détails forcément intéressants sur ta maîtrise des outils du VAB ? :p Soulignons à nouveau la réussite totale du cahier des charges Historique par Kilaketia !

Aure et Miniastro (Catégorie Duo – VAINQUEURS)

Auré et Miniastro ont choisi de participer en Duo, et nous sommes vraiment content d’avoir des représentants de cette catégorie, surtout quand on voit la qualité de leur dossier : un document PDF, associé à tous les fichiers KSP et avantageusement enrichi d’une expérience sonore à jouer pendant la lecture, l’Hymne National de l’Union Soviétiqu! Ambiance 😀 Sommaire détaillé, mods utilisés, répartition des tâches entre les deux protagonistes… On sait l’on va, c’est structuré. Et ça commence avec un point Astronomie très intéressant et personnel, une vraie plus-value !

 

On enchaîne avec quelques mathématiques précises et sourcées concernant la configuration des planètes puis les caractéristiques des étages de fusée, c’est bien amené, on approuve totalement ^^ La comparaison KSP / IRL fait sens, sous la forme de tableaux très compréhensibles. Et soudainement, le petit plus qu’on adore : l’interview d’un certain David de la NASA, le temps d’un question réponse rythmé et pertinent, superbe idée ! Bien sur, plusieurs Screenshots relèvent en couleur ce beau rapport et nous permettent de conclure quant à la réussite de la mission KSP 😉

Il est difficile de tout relever dans ce genre de dossier, très généreux en éléments : comptez aussi sur une vidéo, deux timelapses, des images d’archives et un Screenshot pose-longue de touuuute beauté du membre Eychics en bonus. Le coup de l’Interview c’est la cerise au sirop sur le gâteau à la crème, c’est très bien vu 🙂 Superbe dossier à 4 mains, très collaboratif, une vraie réussite pour une première participation Duo, et dans l’absolu !

@Astrobidules (Catégorie Historique)

« Astrobidule », cela vous dit forcément quelque chose, quand on parle de Challenges KSP… Il réitère la grandeur de Viking au sein de cette nouvelle thématique, et nous propose un rapport PDF extra, mettant tout d’abord en avant son savoir faire en matière de conception KSP soignée : le choix est celui d’images du VAB richement annotées de commentaires techniques, de détails, usant de transparence / contours pour montrer l’invisible. C’est aussi la concision de trouver en une seule page, beaucoup d’images d’époque des systèmes en place. Le tout permet de voir le niveau de fidélité sidérant obtenu !

S’ensuit un développement mathématiques très intéressant sur le calcul de la fenêtre de tir, avec a la clé un gain de temps plutôt que du tâtonnement, en récupérant astucieusement quelques données au sein des fichiers .cfg du jeu : classe ^^ On enchaîne avec des Screenshots de la mission historique, finement respectée, aboutissant à l’atterrissage réussi sur le sol de venus, dont les images traitées sont criantes de réalisme ! L’orbiteur prend a direction de Halley, et nous découvrons quelques graphiques de mesures des instruments scientifiques du Lander, avec des données comparables à IRL 🙂

A nouveau un véritable tour de force d’Astrobidules qui conserve son format et l’enrichit d’une couche de mathématique intéressante, de détails techniques toujours plus précis et d’image du jeu témoignant de sa maîtrise de l’environnement KSP et d’un cahier des charges Historique. Dernière page de retour sur expérience de sa participation, différence KSP / IRL, et astuces de conception, Astrobidules montre son savoir faire en matière de KSP et de dossier !

Tayronn (Catégorie DeVinci – VAINQUEUR)

Le dossier de Tayronn vous caresse la rétine et vous replonge en enfance : c’est un chef-d’oeuvre de Bandes-Dessinées, basées sur les extraits des cinématiques KSP officielles, et entrecoupées de Screenshots de la mission effectuée : vraiment top ! On parle d’un document intelligemment mis en scène, très travaillé, bien écrit, qui distille ses informations « l’air de rien », dans le flot du scénario, dans les échanges entre personnages. Une belle originalité dans la mise en scène du challenge et le format de présentation que nous apprécions : faites ce que vous aimez !

Le contenu à proprement parlé n’échappe pas à notre vigilance, ni celle de Tayronn semble-t-il : beaucoup d’informations et de comparaison entre les crafts proposés, réussis, et l’ensemble fusée + charge utile de la mission historique, avec une description aiguisée des différents organes du Lander, de leur rôle et de l’utilisation ou non du mod TweakScale pour affiner les Parts. Les trajectoires et grandes étapes de vols sont clairement présentés, toujours dans cette savante trame de BD, et nous permettent d’apprécier ce challenge accompli, moyennant le renversement du Lander !

Quel dossier ! Un régal à lire, didactique par son approche, réussi de la forme au contenu, nous adorons vraiment. Cette bande dessinée est une excellente idée, collant parfaitement à l’exercice, conservant l’intégralité des objectifs de nos challenges : distiller de l’information, montrer vos savoir-faire, le tout sur la toile de fond d’une thématique du spatial. Défi réussi, et plus que cela, remporté dans la catégorie DeVinci !

Alexis52 (Catégorie Historique)

La participation d’Alexis52 ne passe pas inaperçue, et pour cause : son rapport PDF aux couleurs de l’ex-URSS et doté d’une police cyrillique, vous happe dès la couverture ! Cela en aura éventuellement peiné quelques-uns à la lecture, on est de nombreux autres à avoir adoré l’idée 😉 Structure efficace et ordonnée, on aborde quelques points techniques des étages du lanceur Proton et de la charge utile en exposant des superbes BluePrints accompagnés d’un descriptif détaillé. C’est ensuite au tour de la mission, avec des images du jeu, et de nombreuses précisions bienvenues sur les étapes !

Peu d’images de la séquence atterrissage, mais on fait confiance à Alexis quant au déroulé des étapes de la descente, qui s’achève par un Screenshot de la sonde au sol. C’est l’occasion pour ce joueur de proposer un point historique de ce que fut la mission Venera 13, une initiative bienvenue qui replace ce Challenge dans son contexte et permet d’apporter quelques informations inédites, comme la composition du sol, essentiellement du « basale leucitique » ! Ce dossier se termine également par un Lexique des termes techniques utilisés : c’est très bien vu, belle approche pédagogique 🙂

Alexis52 nous propose un dossier de qualité : les images sont chaque fois accompagnées d’un vrai paragraphe d’explications techniques qui permet d’en apprendre plus sur le lanceur, ses étages, et la mission Venera en elle-même. Riche idée pour terminer, que de proposer ce lexique des termes techniques utilisés : une démarche pédagogique pour ne pas perdre le lecteur, que l’on ne retrouve qu’ici ! Bravo Alexis52 pour cette participation haute en couleurs 😉

Flanker (Catégorie Historique – VAINQUEUR)

Le cas Flanker est trop cool : on est face à un dossier très bien articulé, faisant la part belle à une vidéo et un rapport PDF vraiment complet, riche de nombreuses illustrations et textes détaillés. Un rapport académique ! Mais sans la partie chiante :p Intro sur le joueur et les objectifs personnels, contexte historique, état des lieux de la réussite des étapes du cahier des charges, images comparatives KSP / IRL de toute bôôôté, qui reproduisent les photos de l’époque en termes de composition, de perspective ! Les crafts sont très soignés, bref, on ne sait plus ou donner de la tête !

Après quelques considérations très travaillées sur le profil de vol détaillant les étapes, leur raison d’être (saviez vous que les 51.6° au décollage permettent d’éviter le survol de la Chine ?), les inclinaisons et fenêtre de tir, la mission débute, et Flanker nous propose de poursuivre cela dans KSP, via une vidéo complète de son épopée. C’est l’occasion de constater que même en dehors du VAB, ce joueur sait y faire ! Excellente idée, d’ailleurs, que d’utiliser les sous-titre comme support de commentaires  😉 Est-il nécessaire de préciser que… Mission réussie ? Presque en fait, le Lander bascule ^^

Contenu, format, tout y est, et nous ne vous avons même pas parlé du magnifique Blueprint, ou encore de la conclusion qui apporte un regard critique sur les problèmes rencontrés de bascule du Lander ou de dimensionnement des étages. Le rapport se termine même avec un peu de télémétrie, ainsi que les sources documentaires ! Superbe dossier Historique de Flanker, de bout en bout, que nous saluons par le trophée de la catégorie 🙂

SpaceBaguette (Catégorie DeVinci)

Le dossier de SpaceBaguette repose sur une unique vidéo commentée, un parti pris super intéressant pour un format que nous n’avions jamais eu jusqu’à présent ! Et comme en plus elle est réussie… Éditée et scriptée, façon podcast scientifique très bien construite ! Cela commence par une introduction très complète sur la problématique VENERA, de Venus au lanceur Proton, en passant par les objectifs et enjeux, les tentatives précédentes, puis KSP démarre, avec un passage en revue des étages très détaillés ! On y découvre la CU, d’inspiration libre et réfléchie 🙂

Il importe de souligner un point essentiel : dans cette vidéo, les formats et origines des documents sont vraiment multiples. On a ainsi des extraits provenant de ROSCOSMOS, très belles images, mais également l’utilisation très pertinente d’un PaperBoard sur lequel SpaceBaguette dessine ses trajectoires mises en situations, ou encore des passages de livres en tant que source, plutôt que le tout-internet, etc. Même la perte de licence du logiciel Vidéo ne l’a pas arrêté, avec l’utilisation de Screenshots dynamiques. Quant au texte, il est très bien, précis, juste !

Nous avons pris beaucoup de plaisir à regarder et écouter cette vidéo de 15min qui est vraiment très complète. L’utilisation des différents médias tombe à point nommé, c’est pertinent et cela sert le propos, en plus d’apporter un rythme soutenu et varié. L’approche DeVinci est une réussite, les objectifs sont atteints ! Vraiment, bravo pour cette initiative du format, et ce soin apporté à ta participation 😉

L3G33K (Catégorie DeVinci)

L’épopée de L3G33K est un peu chaotique ^^ Tant pour le convaincre de participer, que pour surpasser quelques bugs techniques. On parle ici d’un joueur très expérimenté, qui nous propose un dossier n’ayant malheureusement pas pu aboutir : sa participation n’en reste pas moins intéressante, avec un PDF à l’allure moderne et à la structure réfléchie. Objectifs, réussites / échecs, et présentation des étages : c’est d’ailleurs l’un des rares joueurs à commencer par la Charge Utile dans sa conception, plutôt que le lanceur, ce qui est généralement préférable !

Les images présentées sont belles et accompagnées de commentaires plein d’humour et de dérision : gardez en tête qu’il s’agit là d’un dossier confectionné en un temps record 😮 Et qui n’a pourtant pas à rougir de ce qu’il présente. Les étapes de vols sont finement retranscrites en précisant quelques valeurs clés et… Plus de carburant. Plutôt que de passer sous silence cet échec partiel, nous avons un retour précis sur les causes, ce qui compte tout autant que la démonstration d’une réussite. Pensez-y ! Parlez nous de vos difficultés rencontrées ^^

On ne regrette pas d’avoir (beaucoup ?) insisté sur Twitter pour amener L3G33K à nous proposer un dossier : échec ou non, il faut proposer quelque chose, car cela est enrichissant d’en découvrir les causes, de parler des problématiques et de démêler ça ! Soulignons de fait qu’il s’agit là d’un joli rapport et d’une vraie maîtrise de KSP, promettant de solides participations pour la suite des Challenges 😀

RETOUR GLOBAL SUR LE CHALLENGE

Un immense merci pour votre engouement ! On parle là d’un événement qui a su motiver 11 personnes et aboutissant à des dossiers… Superlatifs ! Auxquels il faut ajouter une effervescence vraiment nouvelle au sein de la communauté KSP qui nous suit : nous avons pu assister a énormément d’échanges sur Discord et les réseaux. A cet égard, nous notons que la tendance est à l’entraide et l’échange plutôt que la compétition, et nous en sommes ravis : plutôt que de garder leurs avancées pour eux, les joueurs ont régulièrement poster les images de leurs prototypes de lanceurs et de sondes, obtenant en retour des commentaires constructifs sur la ressemblance dans un contexte Historique, ou sur l’ingéniosité dans un cadre plus DeVinci. Les conseils furent présents à toute étapes, nous avons nous même pu aider plusieurs joueurs en continu, en répondant à leurs questions sur notre Twitter ou directement sur notre Forum, bien plus approprié lorsqu’il s’agit d’aborder une thématique plus complexe ou nécessitant des images pour se comprendre 🙂

Un très grand moment de partage KSP donc, que nous avons adoré préparer, organiser et encadrer. Cet article en est le point culminant, condensant nos avis synthétiques sur vos dossiers : nous aimerions clairement en dire bien davantage, et apporter un regard critique sur quelques éléments, il va sans dire que nos analyses, qui représentent pour chacun d’entre nous plusieurs pages complètes, ne peuvent se retranscrire dans un article de clôture, rendez-vous compte, 10 dossiers ! C’est pourquoi nous restons disponibles pour vous apporter de plus amples informations sur vos participations, tant sur l’aspect KSP que pour la construction même de votre dossier : nous aimerions même organiser un LiveStream pour en parler tous ensemble, nous allons voir dans quelle mesure cela s’avère faisable, n’hésitez pas à nous dire si cela vous plairait 😉

Nous avons pris un plaisir fou à découvrir vos documents, chacun disposant de sa patte, de sa signature, et nous retrouvons dans tout cela nos objectifs initiaux : vous faire sortir de KSP pour proposer quelque chose qui vous ressemble, mêlant vos savoir-faire, vos affinités artistiques, vos connaissances, en bref : vos passions. Et comme nous sommes tous intéressés, au moins, par l’Espace, c’est ici un condensé d’informations qui se trouvent dans vos participations, devenant sans doute l’un des plus gros groupement de données concernant la mission VENERA ! Imaginez ! Pour notre part, et comme la fois précédente au sujet de VIKING, nous avons découvert des choses que nous n’avions lu nulle part dans nos recherches pourtant appuyées. C’est ça, la force du collaboratif.

Un gigantesque bravo à vous tous, participants, nous espérons vous retrouver dans le prochain Challenge et que vos aventures donneront envie à de nouvelles personnes d’intégrer la grande épopée KSC. Souvenez-vous, lecteur : tous les niveaux sont les bienvenus, TOUS ! Nous prenons en charge même le plus parfait des débutants, nous avons tout le nécessaire en matière de ressources (tutoriels, guides, astuces…) pour vous guider, pas à pas. Vétérans ? N’ayez crainte, vous trouverez suffisamment de liberté pour exprimer votre créativité ou votre sens du détail.

A très bientôt pour de prochains Challenges, ne vous éloignez pas trop, des visuels de clôture vont suivre dans les jours qui viennent, notamment la célèbre affiche, telle que celle que vous aviez pu découvrir à la fin de VIKING !

Et comme d’habitude, pour réagir à cet article, cela se passe sur le forum !