Répondre à : L’épopée scientifique du KSCFS
Épisode 9 – Kerbal Moho I (1/2)
Après avoir lancé Jebediah et sa Jeep en vue d’une mission vers Moho, je décide d’aller voir ma station dunienne revenue autour de Kerbin pour transmettre sa science. Mais cet AspanaNuke SpaceLab (nom officiel du vaisseau), au bout d’une mission de plus de vingt ans, n’a quasiment plus de données à analyser. Il est temps de ramener ses occupants à la maison. Je lance donc aussitôt un vaisseau de récupération, et une fois en orbite entame la procédure de rencontre. Quelques minutes plus tard, j’arrive donc en vue de la station, à côté de laquelle je me gare. Son port d’amarrage n’est pas utilisable, car y est attaché l’étage de propulsion nucléaire. C’est donc par EVA que les trois kerbonautes rejoignirent le vaisseau qui devait les ramener à la maison, abandonnant la station qui les avait hébergés vingt ans durant, et qui désormais resterait abandonnée autour de Kerbin, témoin de ce qui fut la plus longue mission habitée jamais réalisée de ce programme spatial. Un désorbitage et une rentrée atmosphérique plus tard, la capsule amerrit dans l’océan.
Cette mission là accomplie, je me suis employé à faire mes manoeuvre d’interception de Moho pour la Jeep : j’ai d’abord fait une évasion minimale, et avec un deuxième noeud en orbite solaire fait le transfert vers Moho en corrigeant l’angle, ce qui me permit d’avoir une bonne rencontre, contrairement au burn d’évasion « tout en un » suggéré par ksp.olex.biz (sans doute à cause de l’orbite excentrée de la planète). Je me rendis alors compte que la manoeuvre de rencontre finale de la Jeep se fera dans… 412 jours. En effet, la seconde manoeuvre se déroulant en orbite solaire (notamment pour la correction d’inclinaison), j’ai du le placer avant la position de Kerbin au moment de la sortie du vaisseau de sa SOI. Pas grave, d’autant plus que la tentative de refaire de noeud au bon endroit fut un échec. Mais ce n’est rien comparé à ce qui va arriver ensuite… La Jeep placée sur une trajectoire d’éjection, je moccupe de Jebediah. Je décide de brûler ce qui reste de carburant dans le réservoir du premier étage à l’endroit où je placerai le premier noeud (car une fois celui ci vide, le vaisseau doit se détacher et se retourner pour prendre le lander, à la Apollo, et ça prend un peu de temps qui n’est pas utilisé pour faire le burn). Une fois le lander récupéré et le premier étage largué, je réalise le (long) burn d’éjection, juste assez pour quitter la SOI. La deuxième manoeuvre est réalisée 13 jours plus tard, après un très long burn de transfert de 3500 m/s. Après seulement 150 jours de voyage, j’arrive en vue de Moho. C’est en faisant le noeud de circularisation que je me rendis compte du problème : le burn fait 4500 m/s et dure 20 minutes ! Ne pouvant faire autrement, je continue sur ce noeud. A l’issue de ce très long burn, il ne me reste plus un seul réservoir latéral : Jeb ne pourra pas rentrer chez lui tout seul, il lui faut envoyer un vaisseau de sauvetage.
Je sais d’où vient le problème : Moho tournant très vite autour du soleil, les 13 jours de latence entre le burn d’éjection et le burn de transfert ont rendu la rencontre beaucoup plus compliquée. Résultat, j’ai du beaoucoup tirer sur l’antiradial. Enfin, la rencontre elle même a eu lieu dans la phase « montante » de la trajectoire, et pas au niveau de l’apoapsis. Résultat : trop de vitesse à annuler, et donc trop de carburant consommé ! Avant de songer envoyer Jeb à la surface Moho (de toute façon la Jeep arrive dans 412 jours, enfin s’il reste assez de carburant après la circu, vu la trajectoire), je vais donc envoyer un vaisseau de secours, de la manière suivante : en orbite de Kerbin (un ou deux jours avant la fenêtre) j’alignerai l’angle de l’orbite sur celle de Moho, et enfin ferai le burn d’éjection en une fois, d’autant plus que comme il n’emporterai pas de lander, je pourrai passer du premier étage au moteur nucléaire sans interruption.
Tournant autour de Moho, Jebediah se demande ce qu’il a bien pu faire dans cette galère, et fustige les ingénieurs du KSC de lui avoir fait faire ces manoeuvres erronées. L’on lui répondit qu’une mission de secours arriverait. Notre Kerbonaute préféré prend donc son mal en patience, admirant Moho et attendant le providentiel vaisseau… Quelques minutes plus tard, Jebediah se voit confirmer la bonne nouvelle : le KSC lui envoie bel et bien un vaisseau de secours ! Après un gravity turn plus que parfait et un noeud de manoeuvre unique fignolé le mieux possible (la rencontre est encore sur la partie montante, je n’ai pu faire mieux), le vaisseau AsparaNuke Moho Rescue I se laisse porter vers sa destination.
Cent vingt jours plus tard, voilà le vaisseau en orbite autour de Moho, une orbite circulaire équatoriale de 25 km. Lui aussi a eu beaucoup de vitesse à annuler, mais sans lander, il a moins de poids à emporter et a pu utiliser le premier étage et son puissant moteur pour la première partie de la manoeuvre : il lui reste donc ses deux réservoirs latéraux, entamés au tiers. C’est désormais à Jeb de faire jouer ses talents de pilote : laissé sur une orbite quelconque, il programme une rencontre à 1,9 km. Mais sa trajectoire amène au crash, il lui faut donc la réhausser… au strict minimum. C’est ainsi que notre kerbonaute revit cette sensation du « ça passe très juste » (voir mission sur Vall), alors que son vaisseau passe en trombe au ras de la surface de la planète, avec une altitude minimale de… 1900 mètres. Record battu.
Il aperçut finalement le vaisseau de secours, apparaissant à contre jour devant le soleil, plus gros que jamais. Passant dans le lander, il se détacha du vaisseau désormais vide et se dirigea au RCS vers le vaisseau de secours, auquel il s’amarra parfaitament. Mais il restait encore trop peu de carburant pour rentrer ensuite. Je décide alors d’envoyer un satellite de refuel. Il est composé de deux parties : la propulsion et le réservoir lui même, dont l’accès au carburant est bloqué. Pour l’envoyer sur Moho, je décide de faire l’éjection de façon à avoir les marqueurs de proximité visibles, et ensuite de faire le noeud de rencontre (et de correction d’angle) au niveau du noeud ascendant. C’est la meilleure méthode, car la rencontre a cette fois lieu près du périapsis ! Durant le voyage de ce satellite, j’ai reçu une alerte de manoeuvre pour la Jeep destinée à la mission de Jeb sur Moho. Mais cette manoeuvre n’a mené à aucune rencontre, et a achevé le premier étage, ne reste plus que le skycrane. Considérant le véhicule comme irrémédiablement perdu, j’ai placé une alerte à l’apoapsis de son orbite, afin de freiner le plus possible et espérer envoyer la Jeep dans le Soleil. Ca promet d’être intéressant.
Finalement, le satellite arrive dans la SOI de Moho : sa vitesse est de 2300 m/s, soit la moitié des autres missions vers cette astre. La circularisation faite (j’ai du dévérouiller l’accès au réservoir de refuel pour faire la manoeuvre), je m’emploie à la rencontre avec le vaisseau de Jeb. C’est là que je compris le véritable fonctionnement des noeuds de manoeuvre : vous dirigez le marqueur de rencontre du haut, et le but du jeu est de le rapprocher le plus possible du marqueur du bas sur les trois axes. C’est ainsi que j’ai fait la rencontre la plus précise et la plus parfaite de ma carrière de kerbonaute : 250m de distance pour une vitesse relative de 27 m/s ! Voyant ce curieux satellite arriver, Jeb alors déjà assis dans le lander désamarre ce dernier, afin de laisser le champ libre au satellite. Quelques manoeuvres au RCS plus tard, voilà le satellite amarré au vaisseau. Peut être que cette mission de refuel n’était pas indispensable, après tout Jeb avait entamé son retour de Jool sans aucun réservoir latéral. Mais c’était surtout pour tester un nouveau type d’engin, que j’ai d’ailleurs modifié : remplacement du petit réservoir de propulsion par un plus gros (pour pas tirer sur le réservoir de refuel), ajout d’une batterie et de deux antennes supplémentaires. Il en existe deux versions : une normale et une Jr, la différence résidant dans la taille du docking port. Le peu d’ergol restant transféré, je désamarre le satellite et le place sur une trajectoire suborbitale avec les RCS. Jeb est désormais prêt à descendre vers la surface de Moho…
- Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 10 mois par FSTH000.