Le monde connaît un nouveau géant !

février 9th, 2018

SpaceX, la compagnie privée fondée par Elon Musk en 2002, a enfin fait décoller la Falcon Heavy : une fusée surpuissante annoncée depuis 2011 et qui aura su se faire attendre. Ce lanceur que beaucoup résument à trois Falcon 9 accolées les unes aux autres est en fait encore bien plus complexe, incroyable et impressionnante. Au-delà du lanceur, ce qui aura retenu l’attention du public et de la presse, c’est une charge utile des plus curieuse : une voiture, une vraie, la Tesla Roadster personnelle de M. Musk.

Le 6 février 2018, le pas de tir historique 39A du Kennedy Space Center, qui a connu les vols des missions Apollo ainsi que la plupart des décollages de navettes, accueillait le lanceur lourd de SpaceX : la Falcon Heavy. Ce vol inaugural introduisait beaucoup de nouveautés pour cette compagnie comme la gestion des boosters, qui implique une séparation contrôlée pour ne pas endommager l’étage central (ne mentez pas, vous avez déjà entrainé la perte de votre fusée lors de la collision nous désirée d’un booster dans KSP ^^), mais aussi des vitesses, forces et vibrations très différentes, entrainant tout un lot de contraintes majeures et encore méconnues par les équipes, sur l’ensemble du lanceur. Toutes ces innovations expliquent en partie le retard du vol sur lequel nous reviendrons mais il permet surtout de mieux appréhender pourquoi Elon Musk annonçait, encore quelques heures avant le décollage, qu’une probabilité de réussite complète n’excédait pas les 50%, selon lui.

 

Photo du décollage prise par Brady Kenniston for NASAspaceflight.com avec son autorisation

Entrons un peu plus dans les détails du lanceur ! La Falcon Heavy a une masse au décollage de près de 1 420 tonnes pour une hauteur de 70m. Elle dégage une poussée maximale au décollage de 22 819kN, permettant à cet édifice de devenir l’actuelle fusée la plus puissance en service ! Cependant, la fusée n’utilise pas ses 27 moteurs Merlin 1D a pleine puissance au décollage : les 9 moteurs de l’étage principal sont réduits en poussée pour que celui-ci, qui dispose de la même configuration et d’autant de carburants que les boosters, puisse resté allumé plus longtemps, après séparation des Cores latéraux. Si on compare un peu ce lanceur avec sa petite sœur dont il est issu, la Falcon 9, on remarque que la Falcon Heavy peut envoyer jusque 63,8t en orbite basse terrestre pour ‘‘seulement’’ 22,8t pour la F9. En ce qui concerne la GTO, l’orbite de transfert géostationnaire, la Falcon Heavy garde une capacité de 26,7t contre 8,3t. Ces quatre valeurs marquent la masse maximale que peuvent envoyer ces deux fusées si aucune partie n’était récupérée : on appelle ces versions « Expandable ». Cependant vous n’êtes pas sans savoir que SpaceX sait maintenant récupérer des étages sur la terre ferme ou sur des barges dans l’océan (ou même parfois directement dans l’eau, pour des tests !). Si on prend en compte ces récupérations qui consomment du carburant pour assurer le retour, la Falcon 9 chute à 5,5t et la Falcon Heavy à 8t, en GTO.

 

 

Photo du décollage

Ces baisses peuvent paraître très importantes, surtout pour la nouvelle Falcon Heavy, mais elles font partie intégrante du concept Falcon réutilisable. En effet, si SpaceX a décidé de construire ce nouveau lanceur, ce n’est pas tant pour pouvoir envoyer plus de 60t en orbite basse, même si cela présente une capacité maximale confortable, mais plutôt pour pouvoir toujours récupérer les premiers étages de ses lanceurs, une perspective économique et logistique qui est chère à l’entreprise. En effet, la version Block 5 du premier étage de Falcon 9 est bientôt prête à entrer en service, et d’après l’agence privée américaine, ces boosters seront réutilisables des dizaines de fois et jusqu’à 100 vols par unité. Rappelons que le premier étage est de loin la partie la plus chère du lanceur et pouvoir la récupérer peut vite devenir un formidable atout économique dont seul SpaceX fait l’expérience à l’heure actuelle, prenant une confortable avance sur ces domaines lourds en expertise et savoir-faire.

 

Photo rapprochée du décollage prise par Brady Kenniston for NASAspaceflight.com avec son autorisation

Pour en revenir un peu plus en détail sur ce vol inaugural de la Falcon Heavy, celui-ci était initialement prévu pour… Décembre 2012 ! En avril 2011, Elon Musk présentait les projets futurs de sa société dans une conférence de presse à Washington et il avait explicitement évoqué que son nouveau lanceur sera sur le pas de tir d’ici la fin de l’année 2012. Comme vous le constater et comme vous l’aurez sans doute remarqué à plusieurs reprises si vous connaissez un peu le phénomène Musk, ce vol a connu un ‘’petit’’ retard. Cela s’explique par plusieurs paramètres : tout d’abord, l’entreprise n’avait tout simplement pas assez de boosters de Falcon 9 près pour former une Falcon Heavy sans perdre trop d’argent et de temps sur les contrats engagés. En parlant d’économie, la société en était encore à ses débuts : le premier vol de Falcon 9 était en juin 2010. L’autre raison majeure repose sur le manque d’expérience de la jeune entreprise, à cette époque, face à ce challenge de taille. En plus de n’avoir encore jamais réussi la récupération d’un booster (cette prouesse technologique arrivera en 2015 avec le vol OrbComm OG2), les fusées Falcon n’en étaient encore qu’à leurs premières versions et allaient connaître de nombreuses améliorations par la suite, dont dépendent aujourd’hui le succès des récupérations. Chaque année, le public attendait avec impatience la Falcon Heavy de SpaceX et c’est sur la fin de 2017, que nous avons pu voir pour la première fois une preuve que le lancement était en réelle approche : les photos du lanceur dans le hangar d’assemblage.

 

Photo de la Falcon Heavy sur son pas de tir le matin du lancement

Quelques jours après, les évènements se sont enchaînés. On nous annonce que la charge ‘’utile’’ du vol inaugural sera la voiture Tesla Roadster d’Elon Musk avec un mannequin portant la combinaison de vol de SpaceX. Certains estiment ce choix très discutable mais, également président de la marque de voiture électrique Tesla, Musk réalise un tour de force marketing difficile à égaler. Ce chef d’entreprise déluré avait également annoncé vouloir envoyer la chose la plus stupide, et ce n’est pas sans précédent : rappelons que pour le vol inaugural de la capsule Dragon, SpaceX avait envoyé une meule de fromage, qui a été récupérée et dégustée après récupération de la capsule ! Il ne faut pas toutefois pas éluder que pour ce vol du 6 février, SpaceX avait proposé à la NASA un envoi de satellites gratuits, ce qui s’est soldé par un refus, en partie pour éviter une compétition NASA SLS / SpaceX Falcon Heavy mais également en connaissance du risque d’échec non négligeable. 3 tests de remplissage plus tard, l’entreprise tente un allumage statique des plus impressionnants, le 24 janvier, ce qui marque le début de la cristallisation de toutes les attentes et de la ferveur médiatique : le compte à rebours définitif était lancé. Le lancement de la Falcon Heavy connaitra quelques nouveaux reports et sera annoncé avec davantage de certitude : ce sera le 6 février 2018 !

 

Photo du décollage sur laquelle on voit très bien la manœuvre de Gravity Turn

Venons-en au vol, riche en évènements ! Le décollage était prévu initialement à 19h30 (heure française) et la fenêtre de tir devait durer 2h. Cependant des problèmes de vents en altitude implique de reporter le vol et l’horaire glisse : 20h30, 21h00, 21h10, il devient de moins en moins sûr qu’un décollage ait lieu le 6, le lendemain demeurant une fenêtre potentielle. Finalement la nouvelle tombe, le décollage aura lieu à 21h45 après un allongement de la fenêtre à 22h30 si nécessaire. Les réservoirs commencent à se remplir et les voyants restent au vert pendant que les autorisations et validations s’enchainent sans heurt. Le décompte final est lancé : 5…4…3…2…1…Allumage des 27 moteurs ! Et deux petites secondes stressantes plus tard, les pinces relâchent le lanceur qui s’envole vers le ciel. La Falcon Heavy effectue une première phase de vol magnifique avec une météo des plus flatteuses, puis les deux boosters latéraux se séparent et l’étage central continue sa route pendant encore trente petites secondes. Pendant ce temps, les deux boosters se sont retournés et ont rallumés 3 moteurs pour revenir vers Cape Canaveral. Alors que le second étage prend le relai, l’étage central effectue un premier allumage de 3 moteurs pour ralentir un peu et viser correctement la barge OCISLY (Of Course I Still Love You). La coiffe est ensuite séparé à T+3:49 et trois minutes plus tard, les trois boosters rallument à quelques secondes de décalage les 3 mêmes moteurs pour ralentir et éviter de brûler dans l’atmosphère.

 

Atterrissage synchronisé des deux boosters latéraux

Huit minutes après le décollage, ce sont donc les deux boosters latéraux qui atterrissent en premier, aux LZ1 et LZ2 (Zones d’atterrissages de SpaceX à Cape Canaveral). Ce double atterrissage était très impressionnant car totalement synchronisé, en plus d’être une première. Sur des vidéos plus lointaines, on voit même que le premier booster ‘’attend’’ le second. Ce ralentissement s’explique par une manœuvre que l’on peut rapidement apercevoir sur les vues rapprochées des boosters. On voit un seul moteur allumé au début mais quelques secondes après, deux autres moteurs s’enflamment avant de se rééteindre, se rallumer et s’éteindre à nouveau. SpaceX n’avait jamais réalisé un atterrissage de ce type avant mais s’était justement entrainé sur le dernier vol de Falcon 9. Cela permet de considérablement réduire la durée pendant laquelle le propulseur doit décélérer, et donc de limiter les pertes par gravité : SuicideBurn, vous avez dit ? 😉

 

 

Vue des LZ 1 et 2 par le satellite Deimos 2 de Deimos Imaging, an UrtheCast Company avec leur autorisation

Le booster central a également allumé 3 moteurs quelques secondes après les boosters latéraux pour atterrir sur sa barge. Cependant, au moment prévu de l’atterrissage, les caméras sont passés d’une vue propre du plateau et de l’océan à un immense panache de fumée, image figée. SpaceX a communiqué quelques heures après le déroulé de l’incident : ce Center Core s’est en effet abimé dans l’océan à 480km/h à quelques 100m de la barge. L’étage n’a évidemment pas survécu et l’agence va continuer d’étudier les données ainsi que la barge pour comprendre le problème. Le principal disfonctionnement évoqué serait un manque de carburant d’allumage : le moteur Merlin 1D utilise un mélange de triéthylborane et triethylaluminium qui forme un carburant pyrophorique et c’est cette propriété de combustion par « simple mélange » qui allume le moteur. Ici, il n’y aurait pas eu assez de ce mélange et un seul moteur ne pouvait fournir la poussée nécessaire à l’annulation de la vitesse en vue d’un atterrissage propre.

 

Vue du Starman pendant son départ de la Terre

De son côté, le second étage a continué son travail pour mettre la voiture sur une orbite excentrique terrestre. Cet étage a stationné six heures en orbite avant de rallumer son unique moteur Merlin 1D Vac pour propulser la Tesla avec le Starman, mannequin équipé de la combinaison. Cette Tesla, qui portait sur sa base le nom de 6000 employés de SpaceX gravés, a été accélérée jusqu’à atteindre une orbite héliocentrique ayant pour périgée la Terre et pour apogée la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Une si longue attente en orbite aurait pu causer de graves problèmes au second étage. Le froid spatial pouvait congeler le kérosène RP-1 tandis que le vide aurait pu causer une évaporation de l’oxygène liquide. Cependant aucun souci technique n’a été noté et Starman est maintenant en route pour l’espace profond ! Par ailleurs le carburant de l’étage a été utilisé intégralement, plutôt qu’un arrêt précis pour viser une apogée donnée : il n’est pas aisé de comprendre ce qui a motivé cette décision, qui fait passer l’aphélie de l’orbite de Mars, la cible, à un peu plus haut, sans toutefois atteindre l’orbite de Cérès. On peut légitimement supposer que l’occasion était belle de tester l’ensemble à son maximum et d’évaluer jusqu’où le DeltaV saurait emmener la Tesla et son occupant !

 

Voici un résumé de toutes les informations du vol sous deux formes différentes :

 

Le lancement inaugural de la Falcon Heavy est donc un succès quasi-total. Elon Musk a annoncé que SpaceX allait maintenant se concentrer principalement sur sa nouvelle grosse fusée : la BFR. On terminera par remarquer que ce vol a attiré plusieurs millions de personnes, de plus en plus nombreux à s’intéresser au spatial : la personnalité sans limite ni filtre de Musk n’y est certainement pas pour rien, de ses annonces fantasques à ses réalisation concrètes toujours plus innovantes, difficile de damer le pion à ce personnage devenu central dans la course à l’Espace !

Pour (re)voir le lancement, cliquez sur le lien ici : https://www.youtube.com/watch?v=wbSwFU6tY1c

Et pour assister au départ de Starman, c’est là : https://www.youtube.com/watch?v=aBr2kKAHN6M

 

Sources : SpaceX, Elon Musk

 

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[KSP] Suivez l’Guide n°1 : configuration des touches !

février 8th, 2018

Avant d’aller plus loin… Assurez vous d’avoir lu les tutoriels suivants !

Et la difficulté ?

  • Prenez le temps de parcourir tout le guide une fois, à tête reposée, sans le jeu. Un passage vous parait compliqué ? C’est sans doute qu’il va être détaillé et expliqué par la suite 😉
  • Utilisez les fichiers de téléchargements que l’on vous propose.

  • N’ayez pas peur de vous replonger dans un tuto que vous imaginiez acquis : vous pourriez retrouver des informations importantes !

  • N’hésitez pas à poser toutes vos questions dans les commentaires, en veillant à être suffisamment précis 🙂
  • Sauvegardez fréquemment pendant l’exécution InGame d’un tuto. Utilisez les outils Alt + F5 et Alt + F9 pour les nommer et les retrouver facilement. Les tutos vous proposent fréquemment des points de sauvegarde importants, mais rien ne vous empêche d’en faire davantage !

  • Essayez les exercices en fin du tutoriel : via le téléchargement d’une save vous avez la possibilité d’essayer plusieurs contextes précis, permettant de vous améliorer et/ou d’identifier vos difficultés. Cela permet notamment de poser vos questions sur des points précis qui bloquent, sans avoir à repréciser la fusée que vous avez utilisée, l’endroit, les circonstances 😉

  • Découvrez en dernière page quelques mods directement liés aux éléments présentés dans ce tutoriel, mais attention : ils introduisent parfois quelques changements dans le GamePlay !

Plusieurs spoilers parsèment le texte : ils permettent de raccourcir sensiblement la taille des tutos tout en préservant de nombreux détails pour ceux qui aimeraient les lire. N’hésitez toutefois pas à les ouvrir pour découvrir leur contenu, ils peuvent s’avérer riche en vulgarisations et exemples concrets !

En dehors de la premières, les vidéos intégrées le sont avec un minutage de début précis : les passages sélectionnés correspondent donc à votre lecture. Rien ne vous empêche de continuer à visionner la vidéo, mais sachez que les extraits ne ciblent guère plus d’une minute ! Vous aurez tout le temps de retrouver la suite au fil de votre lecture. Vous pouvez également la visionner en entier à tout moment pour vous imprégner de l’enchaînement d’étapes.

Certains liens permettent de télécharger des fichiers. Cela est fortement recommandé (sauf mention contraire) car permettant de tous nous retrouver avec une base commune et écartant donc toute erreur de conception : la plupart du temps vous apprenez une manœuvre, une technique, évitons d’emblée les bêtes oublis d’alimentation électrique ! Exit également les considérations exotiques liées à une conception farfelue : prenez les briques que l’on vous propose, apprenez avec et vous saurez par la suite adapter les explications à vos besoins et créations 😉

  • VAB : « Vehicle Assembly Building », le bâtiment d’assemblage des véhicules… Oui oui xD
  • SPH : « Space Plane Hangar », tout pareil mais pour les trucs plutôt « plats » et horizontaux 😉
  • Parts : élément de construction, comme les réservoirs, propulseurs, batteries, lumières…
  • Crafts : c’est une construction, comme une fusée, un satellite, un avion, un rover…

Comme dans la plupart de nos tutoriels, vous retrouverez une archive riche en documents KSP, comportant généralement une sauvegarde qui incluent des Crafts et des mises en situation pour vous entraîner et vous tester, voir les exercices en fin de chapitre 🙂 Pour rappel, cette archive doit être décompressée, et vous n’avez plus qu’à copier coller le dossier « KSC – NomDuTuto » au côté de vos autres sauvegardes. Il est bien sur préférable de dédier une installation propre et dénuée de mods pour profiter au mieux de nos tutoriels, vous aurez ainsi la possibilité d’y cumuler proprement vos sauvegardes ! Pour en savoir plus sur le maniement des dossiers de sauvegarde et la création d’une installation toute propre de KSP, nous vous redirigeons vers ces deux liens, c’est très très simple et rapide 😉 

Dans ce tutorial, peu d’éléments et à juste titre : il s’agit de vous partager le fameux fichier de Settings tel que nous allons le décrire dans la suite du document !

TELECHARGER LE FICHIER SETTINGS.CFG

Bon jeu !

Résumé

Dans ce premier « vrai » tutoriel d’une longue série, il va être question de la configuration des touches claviers, passage obligé dans la vie d’un apprenti Kerbal pour bien maitriser ses phases. Rien de bien compliqué, le jeu est plutôt bien fait à cet égard ! Forcément, on est pas en face du document le plus excitant et celui-ci sera particulièrement pauvre en visuel… On a beau se creuser la tête, une interface de menu, c’est jamais très sexy ! Un fichier tout beau tout propre vous sera même fourni pour les rendre les choses encore plus simple, mais il reste important de parcourir ce document en entier pour comprendre la disposition des touches et leurs légitimités. C’est aussi l’occasion de lire la traduction de chacun des items, ce que vous ne trouverez pas partout ! 😉

I) LE CONTEXTE 

Avant d’entamer la configuration des touches à proprement parlé, rendez-vous dans votre dossier KSP. Pour rappel aux joueurs qui passent par la plateforme Steam, vous devriez le trouver au chemin suivant :

Programme Files \ STEAM \ Steamapps \ common \ Kerbal Space Program

A la racine, vous retrouvez de nombreux dossiers et fichiers, l’un d’eux nommé « Settings.cfg ». Si nous commençons ce tuto par cette information croustillante, c’est pour vous présenter le fait qu’en cas de nouvelle installation de KSP, vous pouvez « migrer » vos settings très simplement, en faisant un copié collé de ce document. Ce n’est donc pas une mauvaise idée de procéder à un petit backup de ce fichier tel qu’il existe par défaut avant d’entamer ce tutoriel, mais également de mettre de côté une copie de l’ensemble des modifications que nous allons effectuer. De la sorte, vous pourrez dupliquer vos réglages dans toutes vos installations KSP. Encore mieux : nous pouvons partager ce document ! Et ainsi vous fournir directement le fichier Setting.cfg à utiliser pour retrouver l’ensemble de nos réglages… Mais très franchement, sans lire les modifications que nous allons apporter, vous louperez beaucoup de choses, le but de ce document étant de légitimer nos choix et de vous permettre d’avoir un mapping ergonomique et réfléchi 😉

Sachez également que vous pouvez l’ouvrir, avec le bloc note par exemple, pour y retrouver toutes les options possibles et les modifier directement. Cela vous permet même dans certains cas d’aller plus loin dans la configuration que ne vous le permettent les Settings du jeu.

C’est bon, vous avez procédé au backup du fichier Settings par défaut, au cas où ? On passe à la suite, avec le lancement du jeu et un clic sur la ligne « Settings ». Nous parvenons à une fenêtre riches en onglets ! Dans l’ordre se trouvent les réglages globaux (General), les paramètres graphiques (Graphics), sonores (Audio), la configuration des touches (Inputs) et un dernier groupe rassemblant les périphériques de types manettes, joysticks, etc (Controllers). C’est bien sur l’onglet « Inputs » qui va nous intéresser ici dans le cadre de ce guide dédié au mapping des touches.

A nouveau, plusieurs onglets, respectivement Flight ; Vessel ; Kerbals ; Game. Chacun va permettre d’ajuster les touches selon ce que vous contrôlez, de l’interface du jeu à la marche d’un Kerbal en passant par les translations lors d’un docking ! Cet aspect contextuel va vous permettre d’associer plusieurs fois les mêmes touches pour des actions, ce qui va avoir son utilité pour ne pas se perdre et associer des fonctions qui demeurent très similaires : faire rouler un rover ou faire marcher un Kerbal 😉 Vous savez, le fameux ZQSD de déplacement !

La logique est la même pour chaque ligne : d’abord la dénomination, puis la touche affectée et enfin une affectation secondaire. Pour modifier une touche, il suffit de cliquer sur l’emplacement à la souris, et d’appuyer sur une touche de votre clavier ! Simple, efficace, classique. Nous ne traiterons pas de la touche secondaire qui peut être laissée par défaut ou configurée selon vos préférences, c’est par exemple l’occasion d’y associer un pad XBOX, nous en resterons à l’interaction la plus classique : celle du clavier ! 

Que choisir alors ? Allons y dans l’ordre, progressivement, et en légitimant nos choix. Let’s Go !

II) ONGLET FLIGHT : COMMANDES DE VOL

Commençons par le début, onglet Flight, sobrement traductible par « Vol ». Les manœuvres de rotations d’un appareil sont décrites par le Pitch, le Yaw, et le Roll, respectivement traduits par Tangage, Lacet et Roulis. Ils décrivent chacun un axe de l’appareil, et on visualise généralement un avion pour mieux appréhender l’effet de chacun :

  • Le pitch (tangage) pour commencer, correspond donc au fait de redresser ou d’abaisser le nez de l’appareil, et cela se fait respectivement en tirant ou poussant le manche. Dans les jeux-vidéos et simulateurs, lorsque l’on ne dispose que d’un clavier, cela s’est rapidement traduit par l’utilisation de deux touches proches, pourquoi pas les flèches de votre clavier : la touche bas pour redresser le nez, et la touche haut pour l’abaisser. Parfois contre-intuitif pour ceux qui n’ont jamais utilisé ce genre de configuration, mais c’est utilisé strictement partout, c’est donc à retenir !
  • Le yaw (lacet) permet à l’appareil de tourner dans le plan horizontal, celui défini par ses ailes. Il est assez rarement utilisé comme axe de rotation à proprement parlé, c’est plutôt une commande qui vient en complément du roll (ci-dessous) afin de contrer certains effets indésirables lors d’un virage.
  • Le roll (roulis) qui entraîne l’appareil dans une rotation sur lui-même, selon son axe longiligne. Un appareil qui tourne commence généralement par faire un Roll d’un côté ou de l’autre, puis à tirer sur le manche, Pitch Up, pour s’orienter dans la direction voulue ! C’est quelque chose de très intuitif quand on a les commandes en mains 🙂

Cela est d’autant plus compréhensible sur un avion parce que sa géométrie nous permet d’apprécier et de distinguer le haut du bas, la gauche de la droite, l’avant de l’arrière, ce qui est déjà nettement moins visible sur une fusée… Mais qui n’en demeure pas moins identique : chaque lanceur conserve ces 3 axes là !

Compte tenu du fait qu’il s’agit là de commandes toute aussi importantes les unes que les autres, à l’utilisation très fréquente, il nous faut trouver un emplacement de touches évident, suffisamment à l’écart du reste pour ne pas faire de fausse manipulation. Les flèches ne suffisent pas puisqu’il manquerait alors un axe, et ce ne serait pas une bonne idée de le séparer des autres…

La solution vient du pavé numérique ! On y trouve bien assez de touches, et voici comment nous proposons de les configurer, dans l’ordre du menu KSP :

  • Pitch Up (tangage vers le haut) : 2 (rappelez-vous : pour monter on tire sur le manche)
  • Pitch Down (tangage vers le bas) : 8 (rappelez-vous : pour descendre on pousse sur le manche)
  • Yaw Left (lacet à gauche) : 1
  • Yaw Right (lacet à droite) : 3
  • Roll Left (roulis à gauche) : 4
  • Roll Right (roulis à droite) : 6

On retrouve donc la disposition « haut / bas » inversé du pitch pendant que les Yaw et Roll conservent leurs « côtés » intuitifs, gauche et droite. Le Yaw prend place en partie basse car sur un avion il est généralement actionné par la gouverne de direction, en queue d’appareil. Le Roll, lui, s’effectue la plupart du temps autour du centre de masse, par les ailerons. Vous pouvez davantage distancer les deux en utilisant les touches 7 et 9 pour le Roll, si vous le souhaitez !

On continue avec les Translations qui cette fois n’ont plus grand-chose à voir avec les avions et nécessitent d’être dans l’espace. Vous utiliserez ces commandes lors d’une manœuvre de docking (amarrage) qui vise à assembler deux modules ensemble en orbite, ce qui nécessitera d’effectuer des mouvements fins en translation pour s’aligner correctement. Là, tout est plus intuitif, on parle de haut / bas, de gauche / droite, de « avancer / reculer » ! Mais cela fait à nouveau 3 axes et il nous faut un emplacement dédié sur le clavier qui garantisse de rapidement trouver ses marques. En outre, vous verrez par la suite qu’il est très confortable pendant un docking d’avoir en simultané les commandes de rotations (que nous venons de voir) et celles de translations… Un set pour chaque main donc ! Ce qui nous amène naturellement à considérer la partie gauche du clavier pour ces fameuses translations.

Nombre de joueurs connaissent les touches ZQSD pour les mouvements classiques, et c’est ce que nous allons exploiter avec la configuration suivante :

  • Tranlate Up (translation vers le haut) : Z
  • Translate Down (translation vers le bas) : S
  • Translate Left (translation vers la gauche) : Q
  • Translate Right (translation vers la droite) : D
  • Translate Forward (translation vers l’avant) : A
  • Translate Backward (translation vers l’arrière) : E

Jusqu’aux 4 premiers items, ça ne devrait pas poser de souci, les axes des touches reprennent intuitivement ceux des translations commandées, le Z vers le haut, le Q vers la gauche… Mais pour la suite, forcément nous n’avons pas de clavier en 3D pour gérer l’avant (forward) et l’arrière (backward). Il nous faut donc ruser et conserver tous les axes ensemble. Les touches A et E semblent tout indiquées !

Du bout des doigts de chaque main, vous contrôlez ainsi la totalité des capacités de mouvement de votre appareil. On continue ?

Dans cet onglet, Flight toujours, il reste deux encarts, celui du Throttle, la gestion de la puissance des propulseurs, et Others, qui regroupe quelques éléments restants. Dans l’ordre toujours :

  • Throttle Up (augmenter la puissance) : +
  • Throttle Down (réduire la puissance) : –
  • Launch / Staging (lancer / découpler) : SPACE (la touche espace, celle qu’on ne peut pas écrire ^^)
  • Switch Translation / Rotation (switcher entre translation et rotation) : None (Clear Assignement)

Est-il nécessaire de légitimer les deux premiers items ? :p Gérer la puissance avec les touches + et – bien à l’écart du reste tout en étant au voisinage des rotations, main droite, facile d’accès à tout instant 😉 

La touche du Launch et du Staging, hyper importante, laissée par défaut sur cette grande touche Espace, cela va de soit. 

Le switch translation / rotation permet de verrouiller l’un de ces modes, donc de ne pas faire de rotation de votre engin sans le vouloir lorsque vous êtes en mode translation, et inversement. Mais avec notre configuration précédemment établie, les deux sont bien écartés et sans confusion possible, et vous découvrirez bien vite qu’il est nettement plus confortable de garder les deux actifs plutôt que de devoir chaque fois switcher lorsque vous voulez reprendre la main sur un mode ou l’autre… Vous verrez 😉 Pour libérer une assignation de touche et ne rien mettre pour obtenir « None » il suffit de cliquer dessus et de choisir « clear assignement ».

Ce premier onglet étant terminé, passons au suivant !

 

III) ONGLET VESSEL : ACTIONS SUR VOTRE APPAREIL

Nous voici au second onglet, Vessel, qu’on pourra traduire par « Vaisseau ». Si si. Rebelotte, 3 catégories, voyons dès à présent la première, Systems dont on vous épargne la traduction :

  • Landing gear (trains / pieds d’atterrissages) : G
  • Brakes (freins) : B
  • SAS Hold (maintenir le suivi de cap) : None (clear assignement)
  • SAS Toggle (permuter le suivi de cap) : LeftControl (CTRL gauche)
  • RCS Toggle (permuter le système RCS) : LeftAlt (ALT gauche)
  • Throttle Cut-Off (couper les gaz) : W
  • Full Throttle (plein gaz) : X
  • Precision Control Toggle : CapsLock (majuscule bloquée)
  • Lights (lumières) : L
  • Emergency Abort (arrêt d’urgence) : Backspace (retour, la touche au-dessus de Enter)

Pour quelques-uns, l’idée est donc principalement de prendre la première lettre en anglais comme moyen mnémotechnique, histoire de ne jamais les oublier. Et puis c’est très bien comme ça.

Le SAS Hold n’a plus d’assignation car c’est une action inutile : on veut garder le cap ou laisser l’engin libre mais pas entre les deux, ou très rarement ! On peut aisément enclencher le système (CTRL) puis le déclencher pour retrouver le même effet, plus simplement, et sans encombrer une touche de plus. Pour rappel, le SAS est le système électronique qui permet à votre appareil de verrouiller sa position, en exploitant tous les moyens possibles : roues à réactions (IRW), surfaces de contrôles, RCS, tuyères orientables… Mais nous aurons l’occasion d’en reparler dans un autre tuto. En l’état, ce que l’on veut, c’est l’activer ou non et cela se fait via la touche CTRL.

Le RCS Toggle suit immédiatement cette logique et enclenche ou désenclenche le système RCS. Ce dernier correspond à l’ensemble propulseur + carburant qui permet des manœuvres fines de translations ou rotations à l’aide d’un filet de gaz expulsé en plusieurs endroits de l’appareil.

SAS et RCS sont souvent utilisés conjointement, il importe donc de les maintenir à proximité et c’est pourquoi les touches CTRL et ALT ont été retenues 🙂

La fonction de contrôle binaire de la puissance à 0% et 100% sans intermédiaire peut être bien pratique, et pour suivre le « sens de lecture usuels », nous choisissons respectivement les touches W et X plutôt que l’inverse dans le jeu par défaut.

La touche de contrôle avec précision et également située dans les parages, avec CAPSLOCK, qui a l’intérêt d’avoir un état (enclenché ou déclenché) directement visible sur beaucoup de clavier via un indicateur lumineux. De quoi savoir du premier coup d’œil si vous êtes en mode normal ou précis !

Vous notez ainsi que la plupart de ces commandes se situent main gauche : il est capital de laisser disponible la main droite autant que possible pour le pilotage de l’appareil sur le pad numérique ! Cela est bien plus confortable et l’habitude vient très vite.

Concernant l’Emergency Abort… Espérons que vous n’aurez pas trop à l’utiliser, tout simplement 😉

La deuxième catégorie, Actions, est à la fois très importante et très… Simple. Elle permet, déjà par défaut, d’associer une touche numérique (celles au-dessus des lettres cette fois !) a une action donnée, comme par exemple l’ouverture de panneaux solaires, l’allumage d’un groupe de lumières, le déploiement d’une foreuse, etc…

Enfin la troisième catégorie, Wheels, permet de configurer les roues motorisées, principalement celles des rovers donc, mais également certains trains d’atterrissage disposant d’un axe de rotation. On retrouve tout l’intérêt de l’aspect contextuel précédemment présenté puisque nous allons pouvoir à nouveau utiliser les fameuses touches ZSQD sans que cela ne pose problème avec la configuration des translations !

  • Steer Left (tourner à gauche) : Q
  • Steer Right (tourner à droite) : D
  • Drive Forward (avancer) : Z
  • Drive Backward (reculer) S

IV) ONGLET KERBAL : CONTROLE DE VOTRE PERSONNAGE

Les Kerbals aussi ont le droit à leurs propres contrôles ! Eh oui, il faut bien les faire bouger, et aussi bien au sol en condition de marche, que dans l’espace, libre de toute pesanteur ! Voyons la première catégorie, Character Controls :

  • Move Forward (avancer) : Z
  • Move Backward (reculer) : S
  • Move Left (quart de tour à gauche) : Q
  • Move Right (quart de tour à droite) : D
  • Turn Left (tourner à gauche) : None
  • Turn Right (tourner à droite) : None
  • Jump (sauter) : Space (touche espace)
  • Run (courrir) : LeftShift (touche majuscule)
  • Use / Grab (utiliser / attraper) : G
  • Board (monter à bord) : F
  • Toggle Movement Mode (Changer de type de mouvements) : Tab
  • Orient to View (recentrer la vue) : Space (touche espace)
  • Toggle Lights (permuter les lumières) : L

Là encore, on tire profit de l’aspect contextuel, et on contrôle notre Kerbal comme on le ferait dans un FPS ou un TPS, avec les touches ZQSD. Notons qu’il existe deux touches permettant de tourner le Kerbal sur lui-même mais de manière différente : nous désactivons les lignes de « Turn » qui peu pratiques et utiles, et surtout entrent en conflit avec l’EVA qui va suivre. Notez au passage qu’un Kerbal avance naturellement dans la direction de la caméra, comme beaucoup de jeu, c’est principalement comme cela qu’on dirige nos petits bonhommes verts, finalement ^^

La catégorie suivante, EVA, permet de configurer les touches en conditions d’EVA comme son nom l’indique. Et EVA signifie « ExtraVehicular Activity » soit en bon français « sortie extra-véhiculaire » : nous allons donc assigner les touches de contrôle du JetPack pour ne pas se perdre dans les tréfonds de l’espace telle George Clooney !

  • Toggle EVA Pack (permuter le JetPack) : J
  • Move Forward (translater vers l’avant) : A
  • Move Back (translater vers l’arrière) : E
  • Move Left (translater à gauche) : Q
  • Move Right (translater à droite) : D
  • Move Up (translater en haut) : Z
  • Move Down (translater en bas) : S

On note l’exacte similitude avec les touches de translation de l’onglet Vessel… C’est normal, un kerbal en JetPack ou un appareil doté de RCS, en orbite, c’est la même chose ^^ 

V) ONGLET GAME : BIEN D’AUTRES CHOSES…

Un onglet un peu fourre-tout qu’il n’est pas nécessaire de présenter en profondeur… Diverses touches pour diverses actions plus ou moins importantes. Premier groupe : General !

  • Orbital Map View (vue orbitale, mappemonde) : M
  • Increase Time Warp (accélérer le temps) : Period (le point)
  • Decrease Time Warp (décélérer le temps) : Comma (la virgule)
  • Stop Time Warp (revenir en temps « réel ») : Slash (le slash)
  • Focus Next Vessel (centrer la vue sur le vaisseau suivant) : Equals (touche =)
  • Focus Prev Vessel (centrer la vue sur le vaisseau précédent) : LeftBracket (parenthèse… Droite xD)
  • Take Screenshot (enregistrer une capture d’écran) : F1
  • Pause (pause) : Escape (touche Echap)
  • Quicksave (sauvegarde rapide) : F5
  • Quickload (recharge rapide) : F8

Plusieurs choses arbitraires mais visant toujours à regrouper les actions ou à les séparer, selon leur pertinence. Il est essentiellement à noter la touche de Quickload assignée à F8 alors qu’elle est par défaut à F9 : c’est simplement que F9 est déjà utilisé par un mod graphique connu et que vous apprécierez peut être d’utiliser, mais vous êtes totalement libre de conserver F9, bien sur !

Deuxième groupe, Camera !

  • Camera Mode (mode de la caméra) : C
  • Camera Next (caméra suivante) : V
  • Camera Reset (caméra par défaut) : None
  • Zoom In (zoomer) : Y
  • Zoom Out (dézoomer) : I
  • View Up (translater la vue vers le haut) : U
  • View Down (translater la vue vers le bas) : J
  • View Left (translater la vue vers la gauche) : H
  • View Right (translater la vue vers la droite) : K

La Camera Reset se voit désassignée car il n’y a que 4 vues caméras possibles et qu’il est très rapide de revenir à la vue par défaut en parcourant le cycle. Les translations de la caméra sont franchement peu utiles, très rarement utilisées, mais on ne sait jamais, c’était l’occasion de chercher un nouveau set de touches bien localisée et de suivre la logique habituelle, comme un ZSQDAE mais déplacé en UJHKYI 😉

Troisième groupe, Editor !

Il est ici question de touches qui prennent effet dans le VAB ou le SPH, ça change ^^ Idem, des choses franchement peu utilisées, mais d’autres essentielles :

  • Scroll View Up (translater la vue vers le haut) : PageUp
  • Scroll View Down (translater la vue vers le bas) : PageDown
  • Part Pitch Down (orienter la part en tangage vers le bas) : S
  • Part Pitch Up (orienter la part en tangage vers le haut) : Z
  • Yaw Part Left (orienter la part en lacet vers la gauche) : Q
  • Yaw Part Right (orienter la part en lacet vers la droite) : D
  • Roll Part Left (orienter la part en roulis vers la gauche) : A
  • Roll Part Right (orienter la part en roulis vers la droite) : E
  • Reset Part Rotation (orientation par défaut de la part) : Space (touche espace)
  • Place Mode (mode de placement) : Alpha1 (touche 1)
  • Offset Mode (mode d’ajustement) : Alpha2 (touche 2)
  • Rotate Mode (mode de rotation) : Alpha3 (touche 3)
  • Toggle Local / Absolute (permuter le référentiel, entre local et absolu) : F
  • Toggle Angle Snap (permuter la fonction snap) : C
  • Toggle Symmetry (permuter le mode de symétrie) : R
  • Cycle Symmetry Mode (parcourir le cycle des symétries radiales disponibles) : X
  • Search All Parts : A DEFINIR

Quelques éléments dans le lot à bien maitriser de la main gauche : l’orientation des parts pendant la pose ! Cela prend un peu de temps, c’est une question d’habitude et on peut continuer de s’y perdre à l’occasion… Mais en tâtonnant, ça vient sans mal ^^ L’ensemble ZQSDAE est une nouvelle fois mis à contribution, la main droite étant occupée avec la souris !

Et il semblerait que nous en ayons fait le tour… Costaud hein ? A faire, cela va très vite, à peine quelques minutes, et en général on propage le fichier Settings d’installation en installation et on y remet plus les pieds… Il est donc important de bien le faire au moins une fois !

Conclusion

La configuration des touches de KSP peut paraitre fastidieuse à la lecture de ce document, mais les menus sont en réalité bien foutus et explicites. C’est quelque chose que l’on ne fait pas souvent, il faut prendre soin de comprendre les interactions possibles afin d’exploiter au mieux le jeu au travers de l’ensemble clavier-souris. N’oubliez pas de faire un backup régulier de vos documents, et cela ne se limite pas aux Saves et crafts : pensez à ce petit fichier Settings qui contient toutes vos configurations de touches, et que vous pouvez très simplement copier-coller d’une installation KSP à une autre !

Cette rubrique va vous permettre de tester vos connaissance et votre maîtrise du jeu sur la thématique développée dans ce tutoriel. Il s’agit d’exercices d’applications, dans un ordre plus ou moins croissant de difficulté, que nous vous conseillons d’essayer afin d’évaluer si vous parvenez à vos fins : les mises en situations sont optimisée de sorte à ce qu’une réussite représente la maîtrise de l’exercice considéré ! Vous avez ainsi l’avantage d’apprendre avec des configurations testées, éprouvées, et le dernier paramètre libre c’est vous, le joueur : pas d’excuse mais surtout pas de doute sur la faisabilité, tout le monde à les mêmes éléments en main, à vous de jouer ! 

Pas d’exercice pour ce tuto associé aux touches : vous auriez des idées, vous ? ^^

Cette rubrique vous présente quelques mods en relation directe avec la thématique du tutoriel. Sachez que le jeu est totalement auto-suffisant et qu’AUCUN mod ne saurait être indispensable. Toutefois la communauté des modders KSP est plutôt prolixe et propose des ajouts de qualités, qui pourraient convenir au GamePlay de certains d’entre vous 🙂 N’hésitez pas à les tester, en veillant à respecter la compatibilité des mods avec votre version KSP et en préparant des BackUp autant que possible pour éviter toute sauvegarde compromise ! Pour l’installation des mods, se référer à l’article dédié.

Pas de conseils de mods non plus ! Franchement, des mods pour le mapping ? A cour sur, ça existe ! 😀

Et comme d’habitude, pour réagir à cet article, cela se passe sur le topic dédié du forum !

 

Défi-Screenshots KSP de la Falcon Heavy !

février 6th, 2018

C’est de circonstance, vous n’êtes surement pas passés à côté du lancement REUSSI de la Falcon Heavy qui a eu lieu ce soir ! Un article verra bientôt le jour sur le site pour retracer ce vol inaugural palpitant, mais en attendant nous vous proposons un petit défi Screenshot KSP tout simple et avec le minimum de contraintes 😉

Cette fois, le défi se déroule sur le forum, dans un topic dédié, au sein duquel vous allé pouvoir publier jusqu’à 3 images par personnes maximum, et dans un seul post. Comme le défi commence aujourd’hui et se termine le dimanche 11 février à minuit, vous aurez le temps si vous le souhaiter d’éditer vos messages jusqu’à cette date, pour ajouter / remplacer des images ! Il est important en revanche que vous n’ayez qu’un seul message par personne, et non 3 messages pour 3 images.

Pour rappel, pour insérer une image sur notre forum, rien de plus simple : hébergez la ou vous le souhaitez et copiez coller le lien de l’image seule (clic-droit -> ouvrir dans un nouvel onglet, par exemple) directement dans le corps de votre message : même sans balise, elle apparaîtra sous vos yeux 🙂 Et puis on est pas loin pour vous filer un coup de main si vous rencontrez un souci, ou pour reformater un message qui en aurait besoin, bien sur.

Au propre, les quelques consignes :

Pour être prise en compte, les 3  images (max) devront impérativement être publiée dans le Forum et plus précisément dans CE TOPIC !

La thématique Falcon Heavy doit être évidente ^^ Mais ne vous acharnez pas à reproduire une FH réaliste à tout prix, le principe de récupération de deux Boosters latéraux, c’est OK. La récupération d’une coiffe, c’est OK, l’envoi d’un véhicule vers Mars, c’est OK… Etc. Vous le savez, on aime bien quand vous jouez avec les règles tant que vous êtes raisonnables :p

Un seul message par personne, utilisez la fonction Editer pour ajouter ou modifier une image dans le temps imparti

Vous avez de maintenant jusqu’au dimanche 11 février pour participer

Pas de contraintes de mods, mais précisez les autant que possible, car vous pouvez être sur que beaucoup souhaiteront savoir ^^

Vous êtes bien sur libres de publier ces images sur les réseaux, en utilisant les Hashtags #FalKon et #KSP et en nous notifiant @KSC_Fr

Bonne chance et bon vol sur KSP 😀 Et si vous avez des questions, comme d’hab, commentez cet article en suivant ce lien vers le topic dédié 🙂

Où suivre le Maiden Flight de la Falcon Heavy de SpaceX ?

février 6th, 2018

Ce soir, c’est le grand soir, celui du probable décollage de la Falcon Heavy, attendu par tous les SpaceGeek de la planète, autour de 19h-22h ! Nous n’allons pas revenir sur les spécificités de ce nouveau venu sur le marché des lanceurs, un article-dossier vous sera très prochainement publié. Il s’agira plutôt ici de rassembler quelques informations sur la retransmission de l’événement et des moyens dont vous disposez pour suivre cela 🙂

Le plus évident, c’est bien sur le Live de SpaceX lui même que vous allez pouvoir retrouver sur leur site mais également sur YouTube directement, et il est déjà accessible :

Côté Live, ce n’est pas terminé puisque pas moins de 4 vidéastes français sont sur places en ce moment même, représentant les chaines Techniques Spatiales, Stardust – La chaine Espace, Amixem et WalaneRider ! Vous connaissez certainement Vicnet, qui réalise de nombreuses vidéos sur le thème de l’Espace et de l’aviation en général, eh bien ce dernier proposera une retransmission Live avec ses commentaires sur place, en direct : du français, de l’inédit, il faut en profiter 🙂 A défaut d’un canal Live ouvert sur YouTube, nous vous mettons en lien sa page Vidéo, à surveiller de près, nous mettrons l’article à jour en conséquence. Si le nom de la chaîne « Techniques Spatiales » vous dit quelque chose, c’est certainement parce que vous êtes tombés sur l’une de ses récentes vidéos : le réalisateur prend le parti de la précision et de l’exactitude pour produire un format minutieux, travaillé, profitant de son expertise et de ses connaissances manifestement très pointues des sujets abordés ! Nous ne pouvons que vous conseiller de vous y abonner pour en apprendre toujours plus, et de suivre son compte Twitter : il est sur place pour le lancement et devrait fournir quelques informations de premières mains sur les événement à venir 🙂 Oh, au fait, Vicnet et Techniques Spatiales vont également concentrer une partie de leurs activités réseaux via le métacompte Twitter « People of Space » dont ils ont les commandes pendant ce séjour !

Toujours côté Live, c’est le YouTube prolixe Hugo Lisoir et son frère qui proposeront leur premier Live de lancement : nous verrons si le calme épique de ses vidéos narrative sera également de mise, nous parions que non, côté staff :p Idem, pas de canal ouvert pour le Live à l’écriture de cet article, mais ça se passera sur leur page Twitch ! Une chaîne qu’il vous faut découvrir si vous ne connaissez pas : un rythme de vidéo ahurissant tout en préservant une qualité au top, ce n’est pas chose fréquente et ici c’est vraiment très bien fait 😉

On note également le compte Twitter naissant « Space Oddity » qui organise son propre Live commenté sur Youtube, avec de fins connaisseurs comme invités audio, parmi lesquels l’auteur et blogueur dont nous sommes fans, Eric Bottlaender !

Forcément, le partage, c’est encore mieux quand on peut en profiter IRL… Eh bien sachez que certains bars diffuseront le Live du lancement : l’occasion d’assister à une réussite ou un échec, mais entouré de passionnés et avec une bonne bière à la main 😉 Nous serons peut être de la partie de notre côté, avec quelques Tweets pour l’occasion mais rien n’est sur : en attendant, de vos côtés, n’hésitez pas à organiser de telles retrouvailles, dans un bar ou chez vous, pour partager le moment à plusieurs ! Internet, c’est cool, ça rapproche même les gens IRL ^^

N’hésitez pas à nous faire savoir si vous connaissez d’autres moyens de profiter de ce Live, en postant une réponse à cet article, juste ici !

Challenge KSC2 – Venera : voici les dossiers des participants !

février 3rd, 2018

Le Challenge KSC2 – Venera étant terminé, les participants ont tout à fait le droit de publier leurs épopées et nous les encourageons à le faire, sans se limiter à notre plateforme : faites découvrir tout azimut vos talents et votre créativité, échangez avec les autres forums et partagez les dossiers des autres par FairPlay et pour entamer la discussion. Et si tout se passe bien, la prochaine fois, vous serez encore plus nombreux à nous soumettre un dossier ! Vous pouvez bien sur ouvrir un topic dédié à votre aventure dans le forum, cela va de soit, et l’endroit le plus approprié sera sans doute la rubrique des Aventures 😉 

Nous allons pour notre part vous proposer ci-dessous la liste des dossiers avec un lien de téléchargement, afin que chacun d’entre vous puisse en profiter sans en louper un seul. Comme d’habitude, un topic est créé pour chaque nouvel article dans le forum, et le lien est disponible à la toute fin : c’est l’occasion pour vous de venir réagir, féliciter, et discuter avec les créateurs mais également les autres membres. Dites nous quel participation à retenu votre attention et pourquoi, est-ce grâce à la mise en forme audacieuse ? A l’originalité des documents, a la qualité scientifique des informations présentées ? A la pédagogie qui ressort des explications, ou à l’humour et l’ironie des échecs qui sont mis en avant ? Vous avez la parole 😉

Sans ordre ni classement, toutes catégories confondues, les voici :

Est-ce qu’on sent que l’on a peine à réserver nos avis pour l’article officiel des résultats ? On bout d’impatience de débriefer tout cela, mais vous nous avez gâté de dossiers vraiment soutenus qu’il convient de valoriser à la hauteur du travail engagé ^^ En attendant, c’est à vous de commenter, il y a de la matière, et ça se passe sur le Forum, dans le topic dédié qui va bien !

Dernier lancement de SpaceX avant la Falcon Heavy

février 1st, 2018

Falcon Heavy et Falcon 9 sur leur pas de tir respectifs

Une semaine après avoir allumé les 27 moteurs de la Falcon Heavy pour réaliser un test statique, SpaceX lançait un nouveau satellite en orbite à bord d’une Falcon 9. Ce satellite se nomme GovSat-1 et c’est LuxGovSat S.A. qui l’opère. La fusée a décollé le 31 janvier à  22h25 (heure française) depuis le pas de tir LC-40 de Cape Canaveral. Etant donné que la Falcon Heavy est sur le pas de tir 39A, des photographes ont pu saisir quelques clichés faisant figurer les deux lanceurs : impressionnant ! Ci-contre, la Falcon 9 ne possède que le premier étage car il effectuait un test d’allumage, cher à l’entreprise.

 

 

Un satellite d’un tout nouveau genre

Objectifs civils et militaires de GovSat-1

GovSat-1 est un satellite opéré par une co-entreprise privé-public entre le gouvernement Luxembourgeois et le plus grand gérant de satellites au monde : SES. Le but de cette agence est de fournir un service de communication par satellites qui soit sûre, fiable et accessible. Ce service pourra être utilisé par les différents gouvernements du monde afin de répondre à la demande de connectivité résultante de la sécurité civile et de la défense.

 

 

 

 

Satellite GovSat-1 avec des ingénieurs à côté pour avoir une idée de la taille de celui-ci

Ce premier satellite de LuxGovSat S.A. a été construit par la société américaine Orbital ATK. Il sera en opération depuis une orbite géostationnaire au-dessus du méridien 21,5° Est. Celui-ci passe par la Suède, Pologne et plus loin, l’Afrique du Sud. GovSat-1 est construit pour opérer au moins pendant 15 ans depuis son orbite et devrait entrer en service d’ici mars 2018. La masse de ce satellite est de 4320kg, ce qui reste bien en dessous de la masse maximale que peut envoyer une Falcon 9 sur une orbite GTO (ce maximum est de 8 300kg). GTO signifie Orbite de Transfert Géostationnaire, c’est-à-dire une orbite qui aura pour apogée 36 000km (altitude des satellites géostationnaires) et un périgée bien plus bas (moins de 500km). En effet, les lanceurs ne placent jamais (sauf très rares exceptions) leur charge utile directement sur une orbite géostationnaire. Après leur insertion sur cette orbite de transfert, le satellite allume ses propulseurs une fois à l’apogée pour circulariser sa trajectoire : cela devrait parler à plus d’un joueur KSP !

 

 

 

 

Schéma montrant les zones couvertes par les différents signaux

GovSat-1 est équipé de nombreuses antennes de différentes tailles mais qui équivalent, au total, à 68 antennes de 36MHz. Ces antennes permettent au satellite de communiquer en bande X et Ka. La bande X est réservée aux opérations gouvernementales et est un très bon moyen d’établir un contact entre des théâtres d’opérations tactiques, des missions maritimes ou dans des zones affectées par des crises humanitaires. La bande Ka utilisée ici est une bande Ka-militaire. Cette dernière est privilégiée pour les opérations de surveillance, de renseignement et de reconnaissance. GovSat-1 peut émettre cette bande principalement dans la Méditerranée ce qui facilitera la surveillance des frontières de l’espace Schengen. Grâce au grand nombre d’antennes que possède ce satellite, sa couverture est très importante. Il possède un système de six antennes qui peuvent être tournées et être très précis au sol. En plus de cela, il est équipé d’un rayon global en bande-X qui couvre une très large zone : du solide donc.

 

Différentes configurations possibles du satellite GovSat-1

En plus de ses antennes, GovSat-1 utilise un système innovant qui permet d’éviter tout brouillage du signal. La télémétrie (ensemble des informations sur le satellite en lui-même) ainsi que le signal pour contrôler le satellite sont totalement cryptés. Une des forces et innovations de ce satellite vient des nombreuses configurations de signaux possibles. Vous retrouverez ci-contre toutes ces configurations avec la bande utilisée pour tel ou tel signal. L’ensemble de ces nouvelles technologies, des différentes configurations et de la mission civile et militaire font de GovSat-1 un satellite d’un nouveau genre.

 

 

 

 

Lancement à bord d’une Falcon 9 réutilisée mais pas récupérée

Atterrissage du booster 1032 sur la LZ-1 après le lancement du satellite NROL-76 en mai 2017

On peut voir sur des photos du lanceur qu’il est couvert de suie. Comme pour CRS-13, cette suie s’explique par le fait que le premier étage a déjà volé précédemment mais qu’il n’a pas été nettoyé. Pour ce 45ème vol de Falcon 9, c’est le booster 1032 qui a été utilisé pour la seconde fois. Celui-ci avait décollé une première fois pour envoyer le satellite secret NROL-76 en mai 2017. Quelques minutes après le lancement, le booster est venu se poser en douceur à Cape Canaveral sur la LZ-1 (Zone d’Atterrissage 1). Il a ensuite été inspecté en détail pour vérifier que rien n’était endommagé avant de recevoir un second étage tout neuf. En effet, SpaceX ne récupère pas le second étage car il est beaucoup trop délicat de le faire rentrer dans l’atmosphère à des vitesses aussi importantes. Le 26 janvier 2018, cette nouvelle fusée a été dressée sur son pas de tir et a réalisé un test statique de ses moteurs. Ce test permet aux ingénieurs de SpaceX de vérifier que tous les systèmes de vol ainsi que tous les moteurs sont prêts au vol et donc réduire au minimum le risque d’échec : c’est un test d’autant plus important avec l’aspect réutilisable des premiers étages qui subissent des stress importants ! Après ce test, la fusée a été ramené dans son hangar (le HIF) pour y installer la coiffe avec GovSat-1 sur le second étage. En effet, depuis l’échec d’Amos-6, SpaceX ne réalise plus de test statique avec le satellite. Pour rappel, quelques minutes avant le test statique de la Falcon 9 qui devait emmener le satellite israélien, le premier étage a explosé, ce qui fut une période difficile de SpaxeX concernant la perte du satellite et la partielle remise en question de la fiabilité de ses vecteurs et des procédés de tests.

 

Patch officiel de la mission GovSat-1

Initialement, ce lancement était prévu pour le 30 janvier. Comme vous pouvez donc l’imaginer, un report de 24h a eu lieu. Ce report a deux raisons. La première est la cause de décalage la plus fréquente : les vents en haute altitude. En effet, ces vents peuvent causer une perte totale de contrôle de la fusée s’ils sont trop importants. Néanmoins, cette raison n’est pas la seule : SpaceX a annoncé qu’un capteur posait problème sur le second étage. Ce capteur a donc été changé rapidement pour qu’une nouvelle tentative puisse avoir lieu le lendemain. Aucun détail plus précis n’a été donné sur le capteur qui était la source de ce souci.

 

 

 

Falcon 9 sur son pas de tir le 31 janvier

Comme on peut le voir, le lanceur était équipé de ses quatre jambes d’atterrissage et de ses quatre grid fins. Cependant, le booster ne sera pas récupéré. Pourquoi ne pas faire atterrir cet étage qui semblait pourtant pouvoir le faire ? Il existe plusieurs raisons à cette décision. La plus évidente aurait pu être le manque de carburant mais comme expliqué précédemment, le satellite n’atteignait que la moitié de la charge maximale. Les deux explications qui ont donc favorisées ce choix sont les suivantes : le booster 1032 est une version Block 3 et SpaceX va bientôt développer le Block 5 qui sera bien plus puissant et pourra être réutilisé des dizaines de fois. La compagnie privée préfère se « débarrasser » progressivement des étages devenus obsolète pour stabiliser sa flotte sur le vecteur le plus récent et performant. La seconde raison est le lancement de la Falcon Heavy dans quelques jours, et c’est sans doute un motif suffisant : étant donné que GovSat-1 est envoyé sur une orbite GTO, le booster n’a pas assez de carburant pour revenir à Cape Canaveral, au sol : il aurait donc dû atterrir sur la barge automatisée OCISLY (Of Course I Still Love You). Néanmoins, c’est cette même barge qui sera utilisée pour essayer de récupérer le booster principal de la Falcon Heavy. La logistique d’un tel aller-retour et le risque d’un endommagement ou d’une destruction au dernier moment pour un étage vieillissant n’était pas du goût de SpaceX !

 

 

 

Premier étage de la Falcon 9 après son « atterrissage »

On serait tenté d’y voir une perte mais il n’en est rien : comme pour le lancement d’Iridium-4, SpaceX profite de ne pas avoir de risque de rater l’atterrissage pour réaliser des tests. Ces derniers peuvent aller d’un profil de rentrée plus violent à un problème simulé comme un grid fin qui ne veut pas se déployer. Rien de tel qu’un étage considéré perdu pour tenter quelques petites choses exotiques ! Pour le vol de GovSat-1 le test réalisé a été au niveau de l’allumage final pour faire atterrir l’étage. Normalement, le premier étage d’une Falcon 9 atterrit en allumant un seul moteur Merlin 1D. La poussée de 654kN de ce simple réacteur suffit à ralentir l’étage pour toucher le sol (ou la barge) en douceur. Cependant, sur ce test, SpaceX a décidé de ralentir le booster en utilisant non pas un mais trois Merlin 1D. Ce changement permettrait au booster de réaliser un allumage plus tardif et donc d’économiser du carburant, ce qui peut résulter en une augmentation de la charge utile maximale que peut envoyer une Falcon 9. Là encore, cette manœuvre de « Suicide Burn » devrait trouver des afficionados dans nos fans de KSP, n’est-ce pas ? En écoutant les communications entre ingénieurs au sol, on peut se rendre compte que cet allumage final n’a duré que 10 sec contre environ 25 sec pour un atterrissage normal. Malgré le fait qu’OCISLY n’était pas là pour récupérer l’étage, 1032 a été retrouvé en plutôt bon état après avoir touché l’eau en douceur (voir photo ci-contre).

 

Voici une liste des évènements du vol ainsi que des photos :

Décollage de NROL-76

Falcon 9 sur son pas de tir pour le vol de GovSat-1

Décollage de GovSat-1

Photo du décollage prise de très près. Crédit : @timelpasejunkie

Pitch kick = Manœuvre pendant laquelle le lanceur commence à tourner pour augmenter sa vitesse horizontale et se mettre en orbite

Max-Q = Moment pendant lequel le lanceur reçoit le plus grand stress aérodynamique

Séparation du premier étage. On peut voir celui-ci à droite de la tuyère du second étage

GovSat-1 dans la coiffe juste avant la séparation de cette dernière

GovSat-1 sur son orbite de parking avant le deuxième et dernier allumage du second étage

Séparation de GovSat-1. On peut voir le moteur de celui-ci au milieu de l’image. C’est ce moteur qui lui permettra de passer de GTO à GEO

 

Globalement, SpaceX a réussi avec un vol parfait le lancement du satellite luxembourgeois GovSat-1. Un nouveau type d’atterrissage a même pu être testé avec succès. Si tout se passe comme prévu, le prochain vol de la compagnie sera le vol inaugural de leur lanceur lourd : la fameuse Falcon Heavy qui pourra placer plus de 50t en orbite basse. Ce lancement devrait avoir lieu le 6 février et nous vous prévoyons un bel article-dossier sur KSC pour ce vol ! C’est donc SpaceX qui clôture le mois de janvier niveau spatial, pendant lequel près de 13 fusées ont décollé vers l’orbite.

Sources : SpaceX, LuxGovSat S.A.

 

Challenge KSC2 – VENERA : c’est terminé !

janvier 29th, 2018

 

Aujourd’hui, 29 janvier 2018, le challenge KSC2 – VENERA est terminé !

 

Quand nous avons commencé l’aventure KSC, côté staff, nous nous étions fixés pour objectif d’atteindre entre 15 et 20 dossiers bien construits pour les challenges Online. Le premier, qui portait sur Viking, était notre galop d’essai, avec tout ce que cela implique en terme de découverte de la communauté, de préparation des éléments, de chronologie des événements, mais aussi et surtout du côté de la visibilité : forcément, quand on commence et qu’on se lance, il faut réussir à convaincre sans passif, sans historique !
Nous étions donc tout à fait ravi de recevoir 6 participations, très différentes et complémentaires, toutes intéressantes, dès ce premier essai. Mais n’entrons pas plus dans les détails de ce premier challenge dont vous pouvez retrouver toutes les informations sur son article dédié. Si nous faisons cette petite rétrospective, c’est pour souligner la progression de notre association et de nos activités depuis sa création : à ce jour, ce sont 24 (!) inscriptions que nous avons reçu pour le second challenge officiel de la plateforme, débouchant sur 10 dossiers finalement envoyés ! Pas mal de perte dans le lot, un point sur lequel il nous faut réfléchir, mais ce n’est pas trop surprenant car nous demandons un réel investissement, ce qui a été respecté par la plupart d’entre vous, chapeau 😉 Cette progression est en total accord avec la dynamique de la communauté qui a beaucoup gagné en membres et en interactions, que ce soit sur Twitter, Facebook, Youtube, Discord, le Forum ou ailleurs : vous êtes de plus en plus nombreux, de plus en plus actifs, et nous nous autorisons un peu de fierté sur ce réveil de la sphère francophone KSP, en vous proposant un ensemble de plateformes solides et actives, avec un staff que nous espérons aussi présent que possible et à l’écoute de vos besoins et envies, de vos demandes d’aide, de vos requêtes, en vous préparant des articles fréquents et des petits événements entre les gros challenges, etc : c’est notre kiff, et cela semble aussi vous plaire !  
Revenons sur ce nombre phare de KSC2 – VENERA : 10 dossiers. Le prochain challenge devrait être le bon pour tenter de dépasser les 15 dossiers ! Presque plus important, c’est ce challenge spécifiquement qui nous a permis d’établir la plupart des chartes qualités et du Workflow à respecter, de sorte que les prochains événements seront plus simples à organiser, à monitorer, et toujours plus agréables pour vous à découvrir et à en profiter : articles supports, articles de présentation de mods obligatoires / facultatifs, des catégories, structure du cahier des charges, des modalités… Tout cela deviendra une habitude, autant pour nous que pour vous, pour trouver rapidement l’information, ne pas se perdre, et se concentrer sur l’essentiel, le cœur des challenges : vos dossiers !

 

Nous parvenons donc à 10 participations complétées, que nous allons maintenant pouvoir éplucher, analyser, étudier, commenter : autant vous dire qu’en terme de travail, ce n’est réellement pas rien, car nous tenons à rendre honneur à votre investissement et votre engouement, comme nous l’avons fait pour Viking. Il ne s’agit pas de survoler vos documents et de désigner un podium, mais bien d’apporter notre regard ou plutôt nos points de vue, a toute l’équipe, avec nos diversités dans les goûts et les couleurs, dans les points que nous jugeons essentiels, ceux qui nous semblent discutables, etc. Une convergence des avis qui sera tout sauf évidente, et devrait donner lieu à des commentaires variés et complets, nous l’espérons !

 

Dans tous les cas, nous allons avoir besoin de temps, un mois minimum et sans doute davantage, pour proposer un bilan à la hauteur de vos participations. Armez-vous de patience, on prépare plusieurs choses (canons !) pour distiller les informations au fur et à mesures, et surtout la communauté reste active avec les autres événements possibles, les articles, les défis du forum, nos réseaux sociaux. A très bientôt sur nos plateformes !

Et comme d’hab, pour commenter cet article, cela se passe sur le forum 😀

https://kerbalspacechallenge.fr/forums/topic/challenge-ksc2-venera-cest-termine/

 

Une nouvelle nation dans l’ère du spatial !

janvier 25th, 2018

Décollage de It’s a test

Le 21 janvier 2018 à 2h43 (heure française), RocketLab lançait pour la seconde fois son lanceur Electron depuis la Nouvelle-Zélande. Cette fusée légère de 1,2 mètres de diamètre et 17 mètres de haut a décollé pour un second vol de test après l’échec partiel du 25 mai 2017. Sur ce premier vol nommé It’s a test, la compagnie américaine avait lancé une fusée sans charge utile, simplement pour tester le lanceur et montrer au monde entier qu’un nouvel acteur était de la partie. Malheureusement un problème de configuration d’une radio sur le second étage a compromis l’ascension et le lanceur n’a pas atteint l’orbite. Ce vol à toutefois permis aux équipes de constater que le premier étage d’Electron a réalisé un décollage et une trajectoire exemplaire. Ce second vol nommé Still Testing, emportait quatre petits satellites qui seront décrits plus loin.

Un lanceur avec de nombreuses particularités

Test statique du moteur Rutherford

Electron est propulsé par des moteurs Rutherford. Ce nom de moteur vient du physicien néo-zélandais à l’origine de la découverte d’une particule subatomique nommée électron. On compte un total de dix moteurs Rutherford sur la fusée de RocketLab. En effet le premier étage est propulsé par neuf de ces réacteurs tandis que le second étage en utilise un seul qui possède une tuyère adaptée pour le vide spatial. L’espace étant (quasiment) vide, les gaz sortants du moteur ont besoin d’être plus détendu pour s’approcher de la pression ambiante et donc maximiser la poussée. Le moteur Rutherford qui a subi de nombreux tests au sol avant les lancements de It’s a test et Still Testing a donc été mis en avant très vite avec ce nombre important de réacteurs qui réduit les coûts en augmentant les volumes. L’autre spécificité de ces moteurs vient de leur méthode de fabrication. En effet, contrairement à des moteurs Vulcain (Ariane 5 et 6) ou Merlin (Falcon 9 et Heavy) qui sont construits grâce à de grandes machines industrielles, le moteur Rutherford est en grande partie imprimé en 3D. Cette méthode d’impression métal rend la fabrication des moteurs plus rapide et moins chère, et potentiellement plus fiable en maximisant les pièces d’un bloc, même avec des géométries les plus complexes et impossible à obtenir par usinage conventionnel.

La deuxième différence majeure de ces moteurs par rapports à ceux auxquels nous sommes généralement habitués, c’est le moyen d’acheminement des carburants jusqu’à la chambre à combustion. La plupart des moteurs actuels utilisent ce qu’on appelle en ingénierie aérospatiale des turbopompes. Ces dernières sont utilisées pour accélérer les carburants et les pressuriser avant d’entrer dans la chambre de combustion. Une turbopompe est mise en rotation par un générateur de gaz qui va faire brûler du carburant dans une première chambre à combustion. Les gaz accélérés par cette combustion sont ensuite dirigés vers une turbine avant d’être éjectés par le(s) pot(s) d’échappement. C’est cette première turbine qui va faire tourner les deux autres turbines qui acheminent le carburant vers le moteur. Cependant, Electron n’utilise pas ce système mais en utilise un qui n’a encore jamais été exploité sur des fusées orbitales : des pompes électriques. Pour faire simple, le lanceur emporte des batteries qui vont faire tourner des moteurs électriques et c’est grâce à la rotation rapide de ces moteurs que les ergols sont amenés dans la chambre à combustion principal.

Moteur Rutherford

Malgré sa petite taille, le moteur Rutherford est très compétitif par rapport aux autres moteurs de fusée actuels. Pour mesurer l’efficacité d’un moteur et d’un mélange, on utilise un paramètre appelé impulsion spécifique ou Isp, mesuré en secondes. L’Isp d’un moteur correspond à la durée pendant laquelle celui-ci peut fonctionner avec 1kg d’ergols et avec une poussée de 9,8N (force équivalente à la force gravitationnelle appliqué sur un poids de 1kg sur Terre). Pour le moteur Merlin 1D de SpaceX, on obtient une Isp de 311 secondes et le moteur F-1 de la gigantesque SaturnV atteint les 265 secondes. Le moteur Rutherford, de son côté, arrive à près de 303 secondes. Cette durée est impressionnante et est en grande partie due aux pompes électriques. En effet, Rutherford n’a pas besoin de ‘gaspiller’ du carburant dans le générateur de gaz et peut donc se concentrer sur la poussée. Sur la vidéo de lancement (voir plus loin dans l’article), on peut voir que le deuxième étage largue ses batteries vides. Cette manœuvre permet d’alléger l’étage et donc lui fournir une meilleure performance.

Second étage du lanceur Electron

La dernière spécificité du lanceur Electron est la nature de ses réservoirs. En effet, là où des lanceurs comme Ariane 5 ou Falcon 9 utilisent des réservoirs métalliques, RocketLab a décidé encore une fois d’innover. Les réservoirs de la petite fusée sont fabriqués avec des matériaux composites comme du carbone tissé. L’intérêt de ce type de réservoirs est dans un premier temps leur masse : les matériaux composites sont en effet beaucoup plus légers que des métaux. En plus de cette différence, le carbone isole très bien de la chaleur et c’est pour cela que la compagnie peut se permettre d’avoir une fusée entièrement noire sans risque de surchauffe du carburant, une problématique qui avait impliqué les modifications de peintures des premières SaturnV. Il et en effet nécessaire d’anticiper la chauffe des ergols et de les limiter autant que possible, car cela réduit leur densité, entrainant des pertes par évents, et le réservoir pourrait ne plus contenir assez de carburant pour que le lancement atteigne son objectif.

Un lancement de nombreuses fois repoussés

Electron sur son pas de tir

Le vol StillTesting était initialement prévu pour le 8 décembre 2017 mais différents problèmes ont forcé la société a repoussé le lancement. La première raison de report du vol est la présence de vents en altitude trop rapides. Quelques heures avant tout lancement de fusée, des ballons sondes sont lâchés pour étudier les vents d’altitudes. Si ceux-ci sont trop violents, le lancement devra être repoussé car ils vont rendre instable la fusée une fois qu’elle arrivera dans cette zone. Le 8 décembre, le lancement a donc connu un premier report de 24h pour cause de vents en haute altitude. Le lendemain, nouveau report pour la même raison et ce jusqu’au 12 décembre.

Le 12 décembre les vents en altitude s’étaient calmés, il faisait un grand soleil et une très belle température sur le pas de tir de RocketLab, dans l’ile du Nord de la Nouvelle-Zélande : une journée parfaite pour un lancement. C’est ce que tout le monde se disait mais à T-2 secondes avant le lancement, alors que les moteurs venaient de s’allumer, l’ordinateur de bord d’Electron détecte une anomalie sur le lanceur et annule le lancement qui sera reporté encore une fois. Pour comprendre ce nouvel avortement, il est important de détailler légèrement les procédures post-lancement :

Lancement du 12 décembre annulé juste après l’allumage des moteurs

Quelques heures avant le décollage, les réservoirs d’Electron commencent à être remplis en oxygène liquide et en RP-1 (kérosène très raffiné) refroidi. Etant que ces deux carburants sont froids mais que l’intérieur des réservoirs est chaud, les ergols vont commencer à bouillir et à s’évaporer le temps que les réservoirs refroidissent. Pendant cette phase et pour éviter que ces derniers n’explosent à cause d’une surpression, une petite valve est ouverte pour que les gaz sous pression et l’air contenu dans les réservoirs puissent s’échapper. Si vous avez déjà vu un lancement de SpaceX, vous aurez sûrement remarqué de grands nuages de fumées sur les côtés du lanceur. C’est en fait la vapeur d’eau contenue dans les réservoirs ainsi que celle à la sortie de la valve qui se condense au contact des carburants cryogéniques et qui forme ce grand panache. Ce qui s’est passé le 12 décembre 2017 est un problème lié à cette procédure de ‘venting’. En effet, il faisait très chaud en Nouvelle-Zélande ce jour-ci et cette hausse de température à commencer à réchauffer le carburant dans les réservoirs via les valves. Peu avant le lancement, l’ordinateur de bord a donc détecté une température anormalement élevée des ergols et à décider d’annuler le lancement. Si vous souhaitez voir cette annulation assez spectaculaire (les moteurs se sont allumés et ont été éteints une fraction de seconde après) c’est juste ici : https://www.youtube.com/watch?v=DnpJj6DhweU .

A la suite de ce nouvel échec temporaire, le lancement a été décalé jusqu’à 2018. En effet le problème du 12 décembre n’a été découvert que le lendemain et le 15 une anomalie sur l’alimentation en électricité du pas de tir a été découverte. Cette anomalie a été réparé le 16 mais il ne restait plus qu’un jour avant la fermeture de la fenêtre de tir et RocketLab a donc pris la décision de reporter le lancement à l’année suivante. La nouvelle fenêtre de 9 jours s’est ouverte le 20 janvier 2018. Ce même jour, la fusée était en place sur son pas de tir mais des vents en altitude ainsi qu’un bateau dans la zone maritime réservée au lancement ont compromis le vol qui a été à nouveau reporté au lendemain. Décidemment… On arrive donc au 21 janvier, jour pendant lequel toutes les conditions de lancement ont été réunies pour le lancement de la mission Still Testing qui s’est avéré être un véritable succès.

Quatre satellites et un étage secret

Pour ce second vol de test, RocketLab a décidé, avec l’accord des sociétés clientes, d’envoyer trois satellites commerciaux en orbite. Ceux trois satellites font parti de deux familles différentes. La première se nomme Dove et la seconde Lemur-2.

Photo de deux satellites Dove peu de temps après leur largage depuis l’ISS

C’est donc un satellite Dove qui a décollé à bord d’Electron pour rejoindre la constellation du même nom, constellation opérée par la compagnie californienne Planet. L’objectif de cette entreprise est d’imager la Terre rapidement à des fins commerciales. Certains satellites Dove ont été lancés lors de lancements précédents, à partir de 2013 tandis que d’autres ont eu la chance d’être larguées depuis l’ISS et ont donc obtenu leur photo souvenir comme celle ci-contre. Les satellites Dove pèsent environ 5kg et se présentent sous la forme de CubeSats 3U. Ils sont équipés d’imageurs télescopiques pouvant effectuer des images en noir et blanc, couleurs et dans l’infrarouge proche avec une résolution au sol de 3 mètres. Si vous vous souvenez, quatre de ces satellites avaient décollés à bord du vol indien PSLV C40 sous le nom de Flock-3p’ (article parlant de ce lancement ainsi que d’un lancement chinois : https://kerbalspacechallenge.fr/2018/01/14/double-lancement-chinois-et-indien-en-un-jour/ ).

Vue d’artiste d’un satellite Lemur-2 en orbite

Ce sont ensuite deux satellites Lemur-2 qui ont été placés sur orbite par Electron pendant ce vol. Ces nouveaux arrivants permettront d’agrandir leur constellation de mesure de l’atmosphère pour améliorer les prévisions météos ainsi que le trafic maritime opérée par la compagnie Spire. Lemur-2 a été inauguré en 2015 avec quatre premiers satellites lancés par un PSLV et elle compte aujourd’hui 61 CubeSats 3U fonctionnels. En effet, en plus de ces 61 satellites, 12 ont rencontré des problèmes : deux n’ont pas réussi à se déployer en orbite et dix autres ont été perdus lors de l’échec du lancement de Soyuz de novembre 2017. Les Lemur-2 sont habituellement largués par des fusées indiennes PSLV et des Soyuz russes mais aussi par des cargos américains Cygnus après que ces derniers aient ravitaillé l’ISS. Les deux charges utiles de Lemur-2 sont SENSE et STRATOS : le premier est dédié au trafic maritime et le monitoring en servant de relais entre les bateaux en mer et les stations au sol. De son côté, STRATOS étudie l’atmosphère en mesurant l’occultation des signaux GPS. Suivant comment Lemur-2 reçoit le signal de tel satellite GPS, il pourra calculer la température, la pression et l’humidité de l’atmosphère à telles ou telles altitudes. Quatre de ces satellites ont également décollés à bord de la mission PSLV C40 (lien au-dessus).

Humanity Star à côté de Peter Beck

Le PDG de RocketLab, Peter Beck a annoncé trois jours après le lancement qu’un quatrième satellite était présent pendant ce vol. Ce satellite nommé Humanity Star a été crée par la société américaine responsable du lancement. Ce satellite en forme de sphere géodésique est composé de 65 miroirs très réfléchissants. Humanity Star est en rotation rapide sur lui-même pour créer un flash lumineux répété visible depuis le sol. Ce satellite est visible depuis n’importe quel point sur Terre et met 90 minutes pour réaliser une orbite. Cette sphère restera 9 mois en orbite et sera peut-être renouvelé par la suite. Voici l’explication que donne Peter Beck à Humanity Star :

‘’Depuis des millénaires, les Hommes se sont concentrés sur leurs vies et problèmes terrestres. En tant qu’espèce, nous ne regardons les étoiles et ne comparons que rarement notre place dans l’univers à un minuscule grain de poussière dans l’immensité du tout.

L’humanité est une chose finie et nous ne serons pas là pour toujours. Pourtant face à cette insignifiance presque inconcevable, l’humanité est capable de grandes et belles choses quand nous reconnaissons que nous ne sommes qu’une même espèce, responsable de la sécurité de chacun, et de notre planète, tous ensemble. L’Etoile de l’Humanité (Humanity Star) est là pour nous rappeler tout ceci.

Peu importe où vous êtes dans le monde, riche ou pauvre, en conflit ou en paix, tout le monde pourra voir la brillante, clignotante, Etoile de l’Humanité orbiter la Terre dans le ciel de la nuit. Mon espoir est que chaque personne regardant l’Etoile de l’Humanité regardera vers le passé de l’expansion de l’Univers, ressentira en lui la connexion entre nos endroits et pensera un peu différemment à propos de leurs vies, actions et ce qui est important.

Attendez que l’Etoile de l’Humanité soit au-dessus de vous et amenez les personnes que vous aimez dehors pour la regarder et réfléchir. Vous sentirez peut-être la connexion au plus de sept milliards d’autre personnes sur cette planète avec qui nous partageons ce voyage’’ Peter Beck

 

Kickstage vu depuis le second étage

Pour ce vol, RocketLab a également pu tester leur étage supérieur (Kickstage) propulsé par un petit moteur Curie. Le but de cet étage est de pouvoir modifier l’orbite finale et ainsi larguer des satellites sur des orbites différentes malgré le fait qu’ils aient été lancés sur un même vol. Ce Kickstage permettra de faciliter la mise en place de constellation de satellites et garantira également de rendre utilisable plus rapidement les satellites lancés. Cet étage possède son propre système de contrôle, ses propres antennes, son système électrique dédié et des petits moteurs à azote pour s’orienter. Il peut porter au maximum 150kg de charge utile : masse maximale que peut envoyer Electron sur une orbite héliosynchrone. Le Kickstage a été un succès total et a pu circulariser l’orbite des satellites Lemur-2 après avoir largué le CubeSat Dove. Après sa mission, ce petit étage se désorbite pour éviter d’augmenter le nombre de débris en orbite. Cela constitue un précieux atout du lanceur Electron, qui va fréquemment faire l’objet d’envois multiples : le Kickstage devrait convaincre quelques clients !

RocketLab a donc un premier lanceur fonctionnel et déjà ouvert au commerce. Il vient de montrer au monde qu’Electron est paré à lancer les CubeSats de n’importe qui. Ce lanceur plein de nouveautés technologiques permet aussi de faire entrer la Nouvelle-Zélande dans le monde du spatiale (même si le QG de RocketLab est aux Etats-Unis) en effectuant leurs lancements depuis cet archipel. Souhaitons bonne chance à cette jeune entreprise et espérons que leurs prochains lancements seront aussi remplis de succès.

Vidéo du lancement (largage des batteries du second étage à 21:35) : https://www.youtube.com/watch?v=eg5234BOED8

Sources : RocketLab, HumanityStar

Deux lancements de fusées atypiques

janvier 20th, 2018

En cette fin de semaine, deux fusées quelques peu spéciales ont décollés. On a donc eu droit à un décollage d’un lanceur japonais Epsilon mercredi à 17h30 et le lancement d’une fusée Long March 11 vendredi à 5h25. Ces deux lanceurs ont donc envoyé un total de sept satellites.

 

Epsilon-3

 

 

Patch de la mission Epsilon-3

Comme le nom le signifie bien, ce lancement est le troisième vol d’une fusée japonaise Epsilon. Cette fusée de moins de 100 tonnes est capable de placer une charge d’1,5 tonnes en orbite basse terrestre et 590kg en orbite héliosynchrone. Ce lanceur a été mis en place pour prendre suite à la fusée M-V. Ce lanceur similaire quoi que plus puissant était en effet trop coûteux pour le japon. La JAXA (agence spatiale japonaise) a donc décidé de créer une version 50% moins chère : Epsilon était née. Cette fusée est équipée de quatre étages dont les trois premiers utilisent du carburant solide. L’avantage de ce type de carburant est son prix plus faible par rapport à un système plus complexe utilisant des carburants liquides, ainsi que sa poussée importante. Cependant une fois le moteur allumé, il est impossible de contrôler sa poussée ou de l’éteindre. Pour réduire les couts, la JAXA a décidé d’utiliser des pièces qu’elle fabrique déjà pour d’autre lanceurs. Par exemple le premier étage d’Epsilon est un booster auxiliaire de la fusée H-IIA. Un autre exemple est l’absence de stabilisation active sur le troisième étage. En général tous les lanceurs ont un système de stabilisation 3 axes qui permet de les orienter dans la direction voulue et éviter qu’ils ne dérivent. Pour stabiliser le troisième étage sans augmenter le prix, les ingénieurs ont donc installé un système qui va faire tourner l’étage sur lui-même et le garder stable par effet gyroscopique.

 

 

Le lanceur peut optionnellement intégrer un quatrième étage PBS (Post Boost Stage) qui utilise un monoergol et donc liquide. La particularité des ergols liquides est qu’ils permettent de contrôler la poussée du moteur et d’éteindre celui-ci quand on veut. Il est donc bien utile en dernier étage car il permet d’affiner l’orbite finale pour qu’elle soit la plus parfaite possible. Ce lanceur est spécial sur deux points :

 

Photo de l’ascension de la fusée Epsilon. Photo prise par l’artiste japonais Kagaya (@KAGAYA_11949 sur Twitter)

– Au décollage la fusée tourne très vite. Cette manœuvre appelée Gravity turn (que vous connaissez peut-être si vous jouez à KSP) est nécessaire pour un lancement de fusée. En effet pour se mettre en orbite, le satellite doit à la fois prendre de l’altitude mais aussi gagner de la vitesse horizontale, beaucoup de vitesse horizontale (l’ISS se déplace à 28 000 km/h par rapport au sol). Sans cette vitesse, le satellite va retomber sur Terre avant d’avoir compléter une révolution. Le Gravity turn est donc le profil de vol idéal car il combine à la perfection prise d’altitude et prise de vitesse horizontale. Cependant, sur la vidéo du lancement d’Epsilon-3 (condensé du lancement  et animation du vol) on voit la fusée effectuer cette manœuvre très tôt après le décollage.

 

– La seconde particularité de ce lanceur est la longue durée des phases balistiques. Une phase balistique est une période de temps pendant laquelle le lanceur n’est soumis qu’à une force : la gravité. Pour un lanceur cela représente les moments pendant lesquels les moteurs sont éteints. En général, une fusée ne connaît qu’une phase balistique longue qui se situe entre l’extinction du moteur du dernier étage et son rallumage pour circulariser l’orbite. Cependant, Epsilon a un profil de vol étrange sur ce point. En effet, il y a une phase balistique de près d’une minute entre l’extinction du premier étage et l’allumage du second étage. Une seconde phase balistique d’une minute et demie arrive après l’extinction du second étage. La troisième phase balistique se passe entre l’extinction du troisième étage et le premier allumage du PBS. Celle-ci dure 6min30 et est suivie d’une deuxième attente de 25min pour circulariser l’orbite avec un dernier allumage du PBS.

Malgré ses différences avec les lanceurs plus conventionnels, Epsilon a encore connu un vol réussi et continue sa lancée de sans faute. C’est donc un bon présage pour la suite de l’année 2018 de la JAXA.

 

Satellite ASNARO-2 tel qu’il sera une fois déployé en orbite.

Il va maintenant être question du satellite qu’a emporté ce lanceur : ASNARO-2. Ce satellite aura pour but d’observer la Terre avec une méthode d’imagerie radar. ASNARO, acronyme de « Satellite avancé équipé d’un nouveau système architectural d’observation », est un projet qui a pour but de développer des satellites de petites tailles (moins de 500kg) qui seraient performants tout en restant légers et peu chers. ASNARO-2 suit le satellite ASNARO qui était équipé d’un système optique pour observer notre belle planète.

 

Comparaison d’un même lieu pris en photo par ASNARO (optique) et ce à quoi cela ressemblera avec ASNARO-2 (radar)

Ce nouveau satellite utilise un système radar à synthèse d’ouverture pour cartographier la Terre. Ce principe est relativement simple. Une antenne va émettre des ondes radios pour « illuminer » une zone au sol. Ces ondes radios vont se refléter sur le sol et être captée par une seconde antenne sur le satellite (en l’occurrence la grande antenne blanche sur ASNARO-2). Pendant son déplacement, le satellite va capter la réflexion d’un même point au sol plusieurs fois et utilisant les différences entre les deux mesures, il est possible d’obtenir une cartographie topologique du sol. L’avantage d’utiliser des ondes radios est que ces dernières traversent les nuages et aussi l’eau (jusqu’à une certaine profondeur). On peut donc obtenir des images de la Terre en permanence.

 

ASNARO-2 pèse au total 570kg mais il faut savoir que 220kg sont utilisés par XSAR, le radar à synthèse d’ouverture du satellite. Ce radar développé par Mitsubishi a trois modes de fonctionnement. Le mode Spot offre une résolution de moins d’un mètre mais des images sur des bandes de 10km. Il existe ensuite le mode Stripmap qui a une résolution inférieure à 2m et une épaisseur de bandes de 12km. Le dernier mode nommé ScanSAR prend des images de résolution 16m mais mesurent près de 50km de large. Les 350kg restants du satellite forment la plate-forme. Celle-ci comprend 45kg d’ergols permettant au satellite de s’orienter ainsi que deux panneaux solaires fournissant (en fin de vie, c’est-à-dire au bout de 3 ans) un total de 1300W dont 1200 sont utilisés par XSAR. ASNARO-2 possède également une antenne parabolique qui lui permet d’envoyer des informations avec un débit de plus de 100 mo/s. Toute cette plate-forme, produite par le constructeur NEC, est très similaire à celle utilisée sur ASNARO.

ASNARO-2 a été placé sur une orbite héliosynchrone de 504km et inclinée à 97,4° par rapport à l’équateur. Cette orbite est très similaire à celle d’ASNARO mais l’heure de passage au-dessus de différents lieu est différent. Cette différence va permettre d’effectuer des observations dans des conditions différentes et, à terme, de construire une constellation observant la Terre de différentes manières. Cette formation rappellerait donc Sentinel, la flotte européenne d’observation terrestre.

 

La JAXA peut se vanter d’avoir réussi un vol parfait avec un décollage depuis la base d’Uchinoura au sud du Japon. Vous retrouverez ci-dessous une description des différents évènements du lancement ainsi qu’un magnifique timelapse du vol pris par l’artiste Kagaya :

Trajectoire du lanceur retracé au sol avec les différents évènements du vol replacé. Tous ces événements sont présentés ci-contre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources : Wikipedia, SpaceFlight101, JAXA, @KAGAYA_11949

 

 

CZ-11

 

Centre spatial de Jiuquan

Cette petite fusée chinoise peut emporter environ 700kg en LEO et 380kg en SSO. Jusqu’à ce jour, seules trois Longue Marche 11 ont été lancés. Le but de cette fusée à carburant solide est de fournir à la Chine un accès d’urgence à l’espace. En effet la CZ-11 peut être prête en environ 10h pour être lancée. La Longue Marche 11 décolle tel un missile depuis un silo placé sur un camion. C’est ce qui donne à ce lanceur son côté aussi spécial. Le lieu de lancement de cette fusée est la zone de lancement de Jiuquan. Ce lanceur utilise deux étages à carburant solide ainsi qu’un étage à carburant liquide placé sous la coiffe. Tout comme Epsilon-3, ce vol était le troisième décollage d’une Longue Marche 11.

 

Satellite Jilin-1 en orbite

Ce vendredi 19 janvier 2018, à 5h25 (heure française), une Longue Marche 11 a décollé avec à son bord six satellites dont quatre CubeSats. Les deux satellites principaux du vol sont des satellites Jilin 1, en l’occurrence les numéros 7 et 8. La constellation Jilin a pour but l’observation de la Terre commerciale. La CNSA (agence spatiale chinoise) vise pas moins de 60 satellites d’ici 2020 et 138 satellites en 2030. Grâce à cette flotte, la flotte devrait obtenir des images de notre planète qui seront renouvelées très fréquemment, jusqu’à 10 minutes. Cette constellation a commencée sa fabrication en 2015 et ce lancement a envoyé deux satellites supplémentaires ce qui porte le nombre de satellites à 8. En effet, deux premiers satellites ont été lancés en 2015 par une Longue Marche 6 avec à son bord, en plus de ceux-là, deux démonstrateurs pour tester des systèmes qui pourront êtres utilisés sur de futur Jilin-1. En novembre dernier, une nouvelle CZ-6 emmena quatre satellites en plus : la constellation était commencée.

 

Satellite Xiaoxiang-2

En plus de ces deux satellites, ce sont quatre CubeSats qu’a envoyé CZ-11. Le premier se nomme Xiaoxiang 2, petit CubeSat 6U de 8kg. XX-2 (autre nom de ce satellite) est le deuxième satellite de la constellation du même nom qui vise à développer un système commercial de recherche scientifique. Le premier satellite de cette flotte avait été lancé en orbite comme passagers du second vol de Longue Marche 11. Il était équipé d’un système de caméra stabilisé pour fournir des images stables de la Terre. XX-1 a également servi d’éclaireur pour les futurs CubeSat Xiaoxiang.

 

Satellite Zhou Enlai

Le second CubeSat de ce vol ne pèse que 2kg et est en configuration 2U. Ce satellite éducationnel a été développé par une école qui a impliqué des élèves de primaire et de collège. Zhou Enlai est équipé d’une caméra HD qui prendra en photo notre planète dans un but d’éducation scientifique. Ce satellite emporte également une expérience qui vise à tester une voile pour ralentir le satellite grâce au peu d’air encore présent à cette altitude pour le désorbiter plus vite.

 

Satellite KIPP 1

Le prochain satellite nommé KIPP 1 a été développé par Kepler Communications et construit par Clyde Space. Le but de la première compagnie est de construire une constellation de CubeSat 3U pour améliorer les systèmes IoT ainsi que permettre des services de communication inter-satellites. Kepler vise une première flotte de 10 à 15 Cubesats pour peut-être arriver à 150 satellites dans le futur. KIPP-1 sert de démonstrateur technologique à la société et est équipé de panneaux solaires déployables mais aussi de 4 antennes pour communiquer et fournir un accès direct bas-débit ou alors en passant par les stations au sol haut-débit. Le second satellite KIPP devrait être lancé dans le courant de cette année par une fusée indienne : PSLV.

 

Satellite QTT 1

Le dernier satellite est un prototype de système de communication développé par l’institut de recherche Tianji. Ce CubeSat 6U emporte différents systèmes comme des outils de navigation, des antennes radio amateur, des caméras mais aussi des panneaux solaires déployables. QTT 1 est le premier satellite de ce qui pourrait plus tard devenir une grande constellation.

 

Globalement, ce vol de Longue Marche 11 est encore un succès. C’est déjà le 4ème lancement de fusées de la CNSA qui vise près de 40 vols pour l’année 2018. Sur ce vol, les six satellites ont été envoyés sur une orbite héliosynchrone de 500km d’altitude.

Intégration des satellites Jilin-1 7 et 8 sur leur lanceur

Image du lancement de la Longue Marche 11

                                                                                                              

Sources : SpaceFlight101, Wikipedia, Gunter’s Space

Double lancement chinois et indien en un jour

janvier 14th, 2018

Cette année commence très fort avec un lancement chinois et un indien le même jour : ce n’est pas moins de 33 satellites qui ont été lancés en orbite ce vendredi 12 janvier 2018. L’agence chinoise a lancé une fusée Longue Marche 3B avec à son bord deux satellites Beidou 3 M. De son côté, l’agence indienne a mis sur orbite un total de 31 satellites avec son lanceur PSLV XL.

 

Beidou 3 M7 et M8

 

Image d’un satellite Beidou 3 M. Les couleurs ne sont là que pour aider les ingénieurs à développer le satellite.

La constellation Beidou 3 est un système de positionnement par satellites chinois. Cette constellation est cependant relativement différente du GPS ou même de Galileo. En effet ces deux derniers GNSS (Global Navigation Satellite System = Système de positionnement par satellites), le premier américain, le deuxième européen, ont tous leurs satellites sur des orbites de même altitude mais sur différents plans (6 pour le GPS et 3 pour Galileo). Ces satellites sont positionnés sur une orbite dite moyenne (MEO), d’altitude comprise entre l’orbite basse et l’orbite géosynchrone (de 2 000km à 36 000km). En l’occurrence, les satellites du GPS et de Galileo survolent la Terre à des altitudes respectives de 20 000km et 26 000km.

 

De leurs côtés, les satellites Beidou 3 sont répartis sur des orbites d’altitudes différentes en plus des différents plans. Avant de parler de manière plus approfondie de cette constellation, il est important de décrire l’histoire de la géolocalisation chinoise. Beidou 3 étant en effet la troisième phase du GNSS chinois.

 

Couverture au sol de la constellation Beidou 1 après la mise en place du troisième satellite en 2003

Beidou 1 fut la toute première constellation de cette famille. Elle était composée de quatre satellites lancés en orbite géostationnaire au-dessus de la Chine. Cela signifie que les satellites avaient une période orbitale de pile une journée : ils resteront donc toujours au-dessus de la Chine. Les satellites Beidou 1 ont été lancés en orbite de 2000 à 2007. Tous ces satellites sont aujourd’hui hors service (depuis 2009 pour le quatrième, 2011 pour le premier et le deuxième et 2012 pour le troisième).

 

 

Couverture au sol de la constellation Beidou 2 en 2012

De 2009 à 2012, l’agence spatiale chinoise (CNSA) a mis en place la constellation Beidou 2. Cette constellation avait pour but d’étendre légèrement la couverture de fonctionnement. Cette seconde famille comprenait cinq satellites géostationnaires au-dessus de la Chine, cinq satellites en orbite géosynchrone (orbite similaire à celle géostationnaire mais dont l’inclinaison peut ne pas être nulle) et enfin cinq satellites en MEO. En plus d’augmenter la couverture (voir ci-contre), la précision du GNSS est devenue plus accrue : elle est passée de 30m à moins de 10m. En plus de ces quinze satellites, la CNSA avait lancé un satellite expérimental en MEO en 2007 et un premier satellite géostationnaire qui s’est avéré défectueux en 2009.

 

 

Positionnement des 35 satellites de la constellation Beidou 3 en orbite

A partir de 2015, la CNSA a commencé l’envoi des premiers satellites de la dernière constellation de la famille : Beidou 3. Cette nouvelle et dernière formation de sondes aura pour objectif de transformer Beidou en une nouvelle forme de GNSS. En effet jusqu’à Beidou 2, la constellation ne permettait d’obtenir une position que sur une partie réduite de la Terre. Beidou 3 va permettre à la Chine de devenir indépendante de toute autre nation sur un point de vue géolocalisation dans le monde entier. Pour permettre cette globalité, la CNSA compte envoyer pas moins de 35 satellites en orbite. Ces satellites seront répartis sur différentes altitudes : 27 survoleront la Terre à une altitude de 21 500km et seront distribués sur 3 plans inclinés à 55°. En plus, 5 satellites seront positionnés en orbite géostationnaire de manière à former un pentagone régulier et 3 satellites seront en orbite géosynchrone inclinée à 55° et répartis sur 3 plans. Ce nouveau GNSS global aura une précision de moins de 10m sur la ligne publique et de près de 10cm sur la ligne cryptée (surtout utilisée pour les opérations gouvernementales et militaires).

 

 

Photo prise depuis le sol du lanceur Longue Marche 3B pendant son ascension

Le vendredi 12 janvier 2018 à 00h18 (heure française), deux nouveaux satellites de cette constellation ont donc décollé depuis le centre spatial de Xichang. C’est une fusée Longue Marche 3B qui a envoyé les satellites M7 et M8 sur leur orbite. Comme leur nom en « M » l’indique bien, ces deux satellites font partis de la famille des satellites en orbite moyenne. Le lancement a été un succès total, a annoncé la CNSA. Ce lancement chinois annonce une très bonne année en plus du lancement du mardi 9 et du samedi 13. L’agence chinoise prévoit de lancer pas moins de 40 fusées sur l’année 2018 ce qui placerait la Chine n°1 en terme de nombre de décollages de fusées.

 

PSLV C40

 

Décollage de la mission PSLV C40

Un peu plus tard dans la journée, une fusée indienne décollait avec à son bord un nombre de satellites très impressionnant au regard des lancements américains ou européens. En effet l’ISRO (Agence spatiale indienne) a envoyée pas moins de 31 satellites à bord d’un lanceur PSLV-XL (Polar Satellite Launch Vehicle). Ce nombre peut sembler très impressionnant mais les indiens sont devenus les spécialistes du lancement d’un grand nombre de passagers. En effet, il est important de rappeler que cette même fusée avait lancé près de 104 satellites l’année dernière, un record ! Cependant, tous ces passagers ne sont pas des satellites aussi imposants que des Beidou M. La flotte envoyée est souvent composée d’un ou deux satellites moyens (environ 500kg) et de nombreux CubeSats (satellites composés d’un ou plusieurs cubes de 10cm et ne pesant pas plus de 50kg).

 

 

 

 

Nous vous proposons maintenant de décrire tous les satellites de cette flotte, petit ou grand, qui ont décollé à bord de la mission PSLV C40, afin d’avoir un regard précis sur cet envoi aux multiples facettes :

Cartosat 2F : Ce satellite est, comme son nom l’indique, issu de la deuxième génération des satellite Cartosat, il représente la 7ème unité envoyée. Cette famille de satellites est indienne et a pour but de cartographier la Terre en haute définition. Cartosat 2F est une copie quasi exacte des satellites 2C, 2D et 2E avec les mêmes instruments. Cette constellation de seconde génération a été inaugurée en 2007 avec le satellite 2A ayant été lancé par une autre fusée PSLV. Ce satellite hexagonal mesure 2,5 mètres de haut et 2,4 mètres de diamètre et pèse approximativement 710kg. Grâce à ses 4 roues à réactions et ses 8 moteurs de contrôle d’attitude (les fameux RCS pour les connaisseurs de KSP), le satellite peut atteindre une précision de +/- 0,05° en pointant le sol. Cette précision est très importante pour obtenir des photographies précises du sol.

Cartosat 2F

Telesat Phase-1 LEO : également nommé LEO Vantage 1, c’est un prototype de satellite de télécommunication dirigé par TeleSat Canada. Cette unité aura pour but de démontrer la capacité de leur technologie à communiquer en haut débit en utilisant des ondes Ka depuis une orbite basse (d’où le LEO dans le nom du satellite qui signifie orbite basse terrestre). Ce satellite établira donc la preuve du concept pour, à terme, installer une constellation en orbite basse. L’intérêt d’un tel système qui se trouve habituellement en orbite géostationnaire est de réduire la latence : les satellites sont plus proches donc les informations font le voyage en moins de temps. En moyenne les systèmes en GEO (orbite géostationnaire) ont une latence de 250ms et O3b, un autre opérateur utilisant des satellites en MEO, attend une latence de moins de 150ms. En utilisant des satellites en LEO, la latence pourrait descendre vers les 5ms mais le nombre de satellites devra être plus important car ces satellites peuvent communiquer avec le sol sur une plus petite surface. Un premier satellite avait été envoyé en novembre dernier par un Soyuz 2.1b mais un problème de configuration du plan de vol du dernier étage Fregat a résulté en un échec de la mise en orbite et un retour destructeur sur Terre pour les satellites. Celui qui vient d’être lancé est bien plus petit et plus léger que le premier (65 x 65 x 72cm et 100kg). L’agence canadienne a eu plus de chance sur ce second vol et va maintenant pouvoir commencer les tests !

Telesat LEO Phase 1

MicroSat-TD : Ce microsatellite développé par l’ISRO va permettre d’observer la Terre en noir et blanc, en couleur et dans l’infrarouge proche. Ce petit satellite de 120 kg va réaliser ses observations sur une orbite anormalement basse pour un satellite non-CubeSat : 359km (plus bas que l’ISS !). Cette orbite basse va permettre des photos de meilleure résolution car le satellite sera moins loin de la Terre mais MicroSat-TD devra effectuer régulièrement des allumages de moteurs pour éviter de descendre trop bas et brûler dans l’atmosphère plus dense. L’Inde n’est cependant pas la première nation à envoyer un satellite sur une orbite si basse. La Chine avait envoyé Kuaizhou-1 sur une orbite de 295km en 2015 et le Japon a envoyé SLATS à 250km en fin 2017.

MicroSat-TD

 

INS-1C : INS-1C est la troisième unité d’une série de nanosatellites développés par l’ISRO. Ces satellites sont conçus pour contenir différentes petites expériences pour un vol de courte durée dans les conditions extrêmes de l’espace. INS-1C mesure 24,5 x 22,7 x 21,7cm et pèse seulement 11kg. Il est équipé de deux petits panneaux solaires déployables qui vont permettre de l’alimenter lui et ses expériences en électricité pendant tout leur séjour dans l’espace. En parlant de passagers, l’expérience qu’a emportée INS-1C est un démonstrateur technologique d’une caméra multispectrale miniature. Cette caméra nommée MMX-TD a été développé par le Centre des applications spatiales (SAC), agence indienne qui développé des instruments scientifiques pour l’ISRO.

INS-1C

 

ICEYE POC-1 : ICEYE est la première constellation de microsatellites au monde à cartographier la Terre entière en temps réel en imagerie radar. Cette constellation opérée par la compagnie finlandaise du même nom permet, grâce à l’imagerie radar, d’observer le sol terrestre que ce soit de jour comme de nuit, qu’il y ait des nuages ou non. Un autre avantage du radar est sa capacité à définir la topographie du sol. La masse de ces satellites est de 61kg et l’antenne radar, une fois déployée, mesure 3,2m d’envergure. ICEYE a également conclu un contrat pour 21 lancements de fusée Vector-R (fusée d’une start-up du même nom qui commence à faire voler des fusées dont l’objectif est la mise en orbite de microsatellite). Ce satellite est le premier prototype de l’agence finnoise qui a pour but d’en envoyer trois en 2018 pour vérifier leur concept.

ICEYE POC-1

 

Carbonite-2 : Ce microsatellite développé par Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL) est un démonstrateur technologique qui servira de base à la constellation Earth-i. Cette constellation, qui devrait être opérationnelle en 2019, offrira des vidéos hautes résolutions de notre belle planète. Le premier satellite Carbonite a été lancé à bord d’une autre fusée PSLV en juin 2015 sous un secret le plus total : il était nommé CBNT-1 et la seule information connue était son caractère expérimental. Le petit satellite britannique possède un télescope de 25cm pour imager la Terre avec une résolution de 1,5m. Earth-i a commandé à SSTL les cinq premiers satellites de la constellation pour novembre 2017 pour les lancer sur un même vol en 2019 et ainsi commencer pleinement la construction de cette constellation.

Carbonite-2

Arkyd-6 : Arkyd-6 est le deuxième satellite de test de Planetary Ressources. L’objectif de la compagnie est de développer des outils pour explorer de potentielles ressources dans des astéroïdes et développer les technologies nécessaires à leur minage. La compagnie a décidé d’installer dans un premier temps des petits satellites en orbite terrestre pour vérifier leur technologie et plus tard envoyer de véritables télescopes spatiaux pour effectuer de plus amples analyses. En 2013, Planetary Ressources recueille 1,5 millions de dollars pour financer leur satellite Arkyd-100. Ce financement est dû en partie au service « Selfie dans l’espace » qui consistait à afficher une image des supporters sur un petit écran et prendre cet écran en photo avec la Terre en fond. Arkyd-6 va tester les nouveaux systèmes et les nouveaux capteurs qui seront utilisés sur de prochains satellites. La charge utile du satellite est une caméra infrarouge qui permettra plus tard de détecter la présence d’eau et de créer une carte thermique des astéroïdes.

Arkyd-6

PicSat : Cocorico ! Le petit satellite français de la liste, PicSat, est un CubeSat 3U (3 cubes de 10cm de côtés les uns sur les autres) développé par le Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (LESIA), l’Observatoire de Paris et trois universités. Ce petit satellite a une mission qui peut sembler assez complexe aux premiers abords : Analyser le transit de l’exoplanète Beta Pictoris b devant son étoile avec un télescope pas plus puissant que la lunette de Galilée. Ce défi technologique permettrait de réaliser un bond de géant dans la miniaturisation et autoriserait plus facilement l’étude des exoplanètes (moins cher, moins complexe, moins gros). Pour s’orienter précisément vers cette planète, PicSat utilise trois roues à réaction ainsi que trois magnéto-coupleurs. Ces trois derniers sont des électro-aimants qui s’alignent avec le champ magnétique terrestre quand ils sont activés. Notre petit satellite de seulement 4kg était d’ailleurs très content d’arriver dans l’espace et a pu communiquer avec l’Observatoire de Paris très peu de temps après sa mise en orbite. Si vous désirez pour plus d’infos pendant sa mission, allez voir le compte @IamPicSat sur Twitter.

PicSat

Corvus-BC 3 : Corvus-BC 3 est le 3ème CubeSat 6U (10 x 20 x 30cm) de la constellation Landmapper-BC. Cette constellation, dirigée par Astro Digital, va observer la Terre en haute résolution pour générer des données à but commercial et scientifique. Cette flotte sera constituée de dix satellites identiques à celui-ci mais vingt autres, dans une configuration HD, seront ajoutés pour obtenir des images de la Terre entière d’une résolution moyenne tous les jours et d’une résolution de 2,5m tous les trois ou quatre jours. Corvus-BC possède trois caméras dans trois domaines différents : une dans l’infrarouge proche, une dans le rouge et une dernière dans le vert. Ce satellite de 11kg possède également une antenne en bande Ka qui peut émettre un faisceau de 10,6° ce qui nécessite une précision assez importante pour l’envoi des données. Chaque jour, Corvus B capturera 1,2 TB de données. Avec la configuration HD, cette capacité passera à 15TB par jour grâce à une antenne plus efficace. 15TB équivaut à 25 millions de km² par jour : pour vous donner un ordre d’idée, c’est comme si ces satellites faisaient une carte de la Russie et des Etats-Unis en un jour.

Corvus-BC 3

CICERO-7 : Ce CubeSat 6U fait partie de la constellation du même nom et en est le 7ème membre. CICERO sera composé de plus de 24 satellites qui effectueront des mesures sur l’atmosphère terrestre et l’étude de la surface au travers de la réflexion des signaux GPS et Galileo. Cette constellation est opérée par GeoOptics Inc. et l’entreprise Tyvak Nano-Satellite Systems Inc. agit comme l’entrepreneur principal. Le principe de fonctionnement de ce satellite est assez basique : les satellites CICERO vont recevoir un signal direct des satellites GPS et quelques fractions de secondes plus tard un signal qui aura rebondit sur la surface et même potentiellement des signaux qui auront été déviés par l’atmosphère. En utilisant tous ces différents signaux, il est possible d’obtenir des informations sur les propriétés du sol et de l’atmosphère. Comme la plupart des CubeSats 6U, CICERO-7 pèse une dizaine de kilogrammes.

CICERO

CANYVAL-X 1&2 : CANYVAL-X est un CubeSat en deux parties développé par le centre Goddard de la NASA, l’institut de recherche aérospatiale de Corée et l’Université Yonsei de Corée. Ces deux CubeSats ont pour but de démontrer un système d’alignement parfait entre deux satellites qui pourrait permettre de créer un télescope spatial virtuel avec une distance focale très longue. Cette longue distance focale permettrait des avancées très significatives dans le domaine de l’astrophysique. La mission CANYVAL-X est constitué d’un CubeSat 2U nommé Tom et d’un CubeSat 1U nommé Jerry. Ces noms sont en référence au dessin-animé américain Tom et Jerry avec le chat Tom chassant en permanence la souris Jerry. Lors du lancement, les deux CubeSats étaient attachés l’un à l’autre et ne sont séparés qu’une fois libres dans l’espace. Tom et Jerry peuvent aussi servir d’observateurs du Soleil avec un satellite qui occulte notre étoile tandis que le second regarde la couronne solaire ou de potentielles comètes.

CANYVAL-X

 CNUSail-1 : CNUSail-1 est un satellite qui se trouve sous la forme d’un CubeSat 3U mais qui une fois dans l’espace fera près de 2m. Comment est-ce possible ? Ce satellite est en fait un prototype de voile solaire. Cette voile fonctionne sur le même principe qu’une voile conventionnelle sur Terre sauf qu’ici au lieu d’utiliser le vent classique on utilise le vent solaire (particules à haute énergie éjectées par le Soleil). Les voiles solaires pourraient servir de système de propulsion passive pour des petits satellites. Elles pourraient permettre de les placer sur une orbite plus haute ou inversement à les freiner et les faire rentrer dans l’atmosphère une fois leur mission finie. Au total ce satellite ne pèse pas plus de 4kg et la toile ne mesure que 0,25µm d’épaisseur (0,25 millièmes de millimètres).

CNUSail 1

KAUSAT-5 : Ce petit CubeSat 3U développé par l’université d’aviation coréenne a pour objectifs primaires l’observation de la Terre dans les infrarouges proches et la mesure des radiations reçues en orbite basse terrestre. Ce satellite sert aussi de test sur terrain aux composants fabriqués par le laboratoire de recherche en systèmes spatiaux. KAUSAT-5 déploiera ses quatre panneaux solaires dans l’espace. Il comporte également un bouclier solaire pour protéger la caméra infrarouge ainsi qu’un compteur Geiger pour mesurer les radiations en orbite.

KAUSAT-5

SIGMA : SIGMA est un CubeSat 3U sud-coréen développé par l’Université Kyung Hee qui a pour mission d’étudier le champ magnétique global de la Terre et les radiations reçues. Cependant, l’étude magnétique est classée comme secondaire et c’est l’étude des radiations en LEO qui sera prioritaire. Cette étude se réalise en mesurant le spectre de transfert d’énergie linéaire (LET) et en calculant ensuite l’équivalent radioactif sur un humain en orbite. La chambre de mesure de ce spectre se trouve en haut du satellite (voir image ci-contre).  Le magnétomètre, de son côté, se trouve sur un long bras déployable pour pouvoir le placer le plus long possible du magnétisme créé par le satellite lui-même. Ce principe de bras est utilisé sur toutes les sondes possédant un magnétomètre pour éviter de brouiller le signal : Cassini en avait un par exemple.

SIGMA

STEP Cube Lab : Ce Cubesat 1U (10 x 10 x 10cm) développé par l’Université Chosun en Corée du Sud est montré comme un démonstrateur technologique fondamental. Son but est de tester différents systèmes permettant de sauver un petit satellite qui n’aurait pas encore effectuer sa mission principale mais qui aurait eu un problème. Il y a cinq mécanismes qui seront testés par STEP. Le premier est le système MEMS qui consiste en un propulseur à poudre comme les boosters de fusée mais qui, grâce à sa composition, s’éteindra dès lors que l’allumeur électrique sera éteint. Ce propulseur permettrait à des satellites d’ajuster leur orbite si cette dernière n’était pas celle désirée. Il y a ensuite des radiateurs à émittance variable. Ces radiateurs constituent un mécanisme développé il y a peu pour contrôler la température d’un petit satellite qui n’a pas la place d’intégrer un plus gros système de gestion thermique. Un autre système testé par STEP sera une technologie d’urgence dans le cadre du contrôle thermique du CubeSat. Cette expérience aura pour but de faire passer les fluides de refroidissement avec un écoulement oscillatoire dans les tubes pour éviter de dégrader ceux-ci trop vites comme l’ont montré des tests au sol. La quatrième expérience, nommée CPV, est un système qui a pour but de générer de l’électricité de manière compacte en concentrant les rayons de notre étoile sur un petit panneau solaire. La dernière expérience va viser à démontrer un système de déploiement d’éléments du satellite. En effet, les CubeSats sont petits et doivent donc souvent déployer leurs expériences et panneaux solaires. Ce nouveau mécanisme fonctionne avec un fil en nylon qui retiendrai l’expérience une fois larguée par un ressort.

STEP Cube Lab

Fox 1D : Fox 1D est un Cubesat 1U développé par AMSAT pour effectuer des tests de technologies et des radios amateurs dans l’espace. Ce satellite, troisième de la famille à prendre son envol, emporte en son sein trois expériences développées par le département de physique et d’astronomie de l’Université d’Iowa, par Virginia Tech et par l’école américaine Pennsylvania State-Erie. Ses trois charges utiles sont : un capteur de radiation pour effectuer une carte de celles-ci en orbite basse ; un prototype de caméra de Virginia Tech ; une expérience sur les gyroscopes électroniques. La charge utile principale, celle installée par AMSAT, est une grande antenne qui permettra aux amateurs radio de tester leurs systèmes au sol en communiquant avec Fox 1D.

Fox 1D

Flock-3p’ : Il y avait quatre de ces satellites à bord du lanceur PSLV ce vendredi. Ces derniers rejoindront la famille Dove, constellation déployée par la compagnie californienne Planet. L’objectif de cette entreprise est d’imager la Terre rapidement à des fins commerciales. Certains satellites Dove ont été lancés lors d’autres lancements à partir de 2013 tandis que d’autres satellites ont eu la chance d’être larguée depuis l’ISS et ont donc obtenu leur photo souvenir comme celle-ci-contre. Avant 3p’, la société Planet a envoyé un total de 315 satellites opérationnels. Vous vous souvenez du largage de 104 satellites en un lancement de PSLV ? Et bien dans cette centaine de satellites, il y avait près de 88 Flock-3p. Les satellites Flock-3p’ pèsent environ 5kg et sont sous la forme de CubeSats 3U. Ils sont équipés d’imageurs télescopiques pouvant effectuer des images en noir et blanc, couleur et dans l’infrarouge proche avec une résolution au sol de 3 mètres. Les satellites Doves évoluent en permanence et même au sein d’un lancement commun, tous les satellites ne sont pas forcément identiques.

Flock-3p’

Lemur-2 : La compagnie Spire a construit quatre satellites Lemur-2 pour ce vol. Ces nouveaux arrivants permettront d’agrandir leur constellation de mesure de l’atmosphère pour améliorer les prévisions météos ainsi que le trafic maritime. Lemur-2 a été inauguré en 2015 avec quatre premiers satellites lancés par un PSLV et elle compte aujourd’hui 59 CubeSats 3U fonctionnels. En effet, en plus de ces 59 satellites, 12 ont rencontré des problèmes : deux n’ont pas réussi à se déployer en orbite et dix autres ont été perdus lors de l’échec du lancement de Soyuz de novembre 2017. Les Lemur-2 sont donc largués par des fusées indiennes PSLV et des Soyuz russes mais aussi par des cargos américains Cygnus après que ces derniers aient ravitaillé l’ISS. Les deux charges utiles de Lemur-2 sont SENSE et STRATOS. Le premier est dédié au trafic maritime et le monitore en servant de relais entre les bateaux en mer et les stations au sol. De son côté, STRATOS étudie l’atmosphère en mesurant l’occultation des signaux GPS. Suivant comment Lemur-2 reçoit le signal de tel satellite GPS, il pourra calculer la température, la pression et l’humidité de l’atmosphère à telles ou telles altitudes.

Lemur 2

DemoSat-2 : Ce satellite dont ne nous savons pas grand-chose est un CubeSat 3U américain qui va tester un système de radio UHF. Nous ne connaissons malheureusement pas l’opérateur de ce satellite.

Demosat-2

MicroMas-2 : MicroMas-2 est le raccourci pour Microsatellite pour l’étude des micro-ondes atmosphériques. Ce satellite américain est un CubeSat 3U équipé d’un radiomètre et est la suite logique au satellite MicroMas-1 qui avait démontré le bon fonctionnement des systèmes internes du satellite mais qui n’avait pas pu obtenir de données à cause d’un problème de transmetteur. Ce projet est sous le contrôle du MIT/LL (Institut de Technologie du Massachussetts / Laboratoire Lincoln), du MIT/SSL (Laboratoire des systèmes spatiaux) et de l’Université de Amherst et sous le financement de l’US Air Force et de la NOAA (Administration atmosphérique et océanique nationale). La charge utile principale de MicroMas-2 est un radiomètre qui va effectuer des mesures de l’atmosphère telles que la température et l’humidité.

MicroMAS-2

Tyvak-61C : Ce démonstrateur technologie développé par la compagnie californienne Tyvak Nano Satellite Systems a une mission d’astronomie à effectuer en orbite. Son objectif principal va être de cataloguer la variabilité des étoiles lumineuses. Ce CubeSat 3U est basé sur la famille de satellite de la compagnie : Endeavour. Il est équipé de quatre panneaux solaires ainsi que de traqueurs stellaires pour déterminer son orientation une fois dans l’espace et de trois roues à réaction et trois magnéto-coupleurs pour s’orienter.

Tyvak 61C

SpaceBEE : La mission PSLV C40 a mis sur orbite une flotte de quatre satellites SpaceBEE. Ces CubeSats 0,25U (10 x 10 x 2,5cm) sont des démonstrateurs technologiques qui vont tester des communications réciproques entres satellites et un système de relais d’informations utilisant des nano satellites. Si ce système est prouvé, il pourrait mener à des constellations de satellites minuscules qui nous fourniraient un accès Internet dans le monde entier. Chaque SpaceBEE a sa propre pair d’antennes VHF/UHF qu’il déploie une fois en orbite.

SpaceBEE

Evènements principaux du vol PSLV C40

La mission PSLV C40 est un succès total pour l’agence spatiale indienne ! Cela montre au monde entier que l’Inde est de retour dans l’aventure spatiale même si elle a connu un échec en fin d’année dernière. Souhaitons tous bonne chance aux différents satellites qui sont maintenant seuls dans le vide de l’espace.

Tracé au sol de la trajectoire du lanceur PSLV C40

 

 

Sources : ISRO, Wikipedia, NasaSpaceflight, Spaceflight101, CNSA

KSP sur consoles : Enhanced Edition en approche !

janvier 9th, 2018

Ce premier mois de 2018 va connaître une mise à jour majeure pour les joueurs de KSP sur consoles ! C’est en effet le 16 Janvier que sort la « Enhanced Edition » sur PS4 et XBoxOne comme une installation totalement indépendante car repartant sur des bases saines : vous serez en mesure de conserver vos anciennes parties comme s’il s’agissait d’un tout autre jeu, mais nous ne pouvons que vous inviter à faire le deuil de vos vieilles sauvegardes pour sauter le pas et profiter d’un portage bien plus réussi et convaincant.

Car avant de parler nouveautés, parlons de l’ancienne version console désormais obsolète : l’accueil fut très mitigé. Nous parlons d’un jeu pensé pour fonctionner sur PC, et pour élargir la clientèle potentielle, l’équipe de développeur à fait le choix, presque deux ans plus tôt, de porter le jeu sur console, en faisant appel à une société spécialisée : SQUAD n’intervient donc que peu dans ce genre de démarches, pilotant simplement le cahier des charges du portage et arbitrant les décisions de modifications, comme c’est le cas des contrôles, cela va sans dire.

Le fait est que ces versions ne furent pas des foudres d’ergonomie ni de performance et d’optimisation : bugs à gogo, sauvegardes perdues / corrompues, FPS dans les choux, les commentaires et avis s’en trouvent bien moins élogieux qu’envers le jeu de base sur PC, qui connait avec la 1.3.1 actuelle l’une des versions les plus stables et appréciées de son développement.

SQUAD a donc décidé, peut être sous l’impulsion de la récente acquisition par TakeTwo, de relancer un nouveau portage from scratch, mieux géré et plus abouti, et sort très prochainement sa nouvelle mouture sobrement intitulée « Enhanced Edition » dont nous vous proposons d’évoquer les quelques nouveautés importantes :

  • Interface retravaillée pour convenir à l’utilisation sur consoles
  • Nouvel outil dédié à la gestion des points de manœuvres pour en faciliter l’utilisation
  • 3 nouveaux Presets complets de contrôles aux manettes, permettant d’y trouver son bonheur, et correspondant à diverses situations afin de switcher simplement d’un contexte à un autre. Quelques informations complémentaires à ce sujet son disponible dans ce billet dédié.

Face à ces informations un peu chiche (on comprend sans mal qu’un nouveau portage en partant de zéro n’ai pas permis d’ajouter davantage de Features) SQUAD précise que la version de KSP ainsi déployée est la 1.2.2 Loud And Clear qui précède notre actuelle version sur PC : les joueurs sur consoles auront toujours nécessairement un « train » (haha) de retard, puisqu’il faut après parution porter les modifications et veiller à la bonne compatibilité des ajouts. Il en va de même pour KerbalEdu par exemple, qui suit un développement également indépendant et ne récupère les MaJ qu’au fur et à mesure pour les implémenter au mieux.

Notons toutefois que cette version 1.2.2 fut majeure dans le développement de KSP avec l’intégration du CommNet et du KerbNet, les deux systèmes de communications qui ont redéfini le GamePlay pour la plupart des joueurs « réalistes » ! C’est également la version KSP qui a apporté les Tweaks avancés et avait repensé le système de distribution et consommation du carburant : avant cela, il fallait un doctorat et des expérimentations rigoureuses pour aboutir à des conclusions fiables sur la raison d’un déséquilibre de masse pendant le vol d’un appareil 😀

SQUAD termine son billet en précisant que, naturellement, les acheteurs de la précédente version console n’auront pas besoin de repasser par la caisse pour profiter de cette nouvelle mouture, et verront très prochainement apparaître sur leurs divers Store la MaJ disponible au téléchargement, comme un nouveau jeu à part entière : nous vous le disions, c’est un vrai nouveau départ pour ce portage console, et ce n’est pas plus mal ainsi !

Nous avons hâte d’avoir vos retours sur cette nouvelle version, terminons par préciser que l’utilisation des mods est pour le moment impossible sur les consoles pour diverses raisons : exit donc, la possibilité d’utiliser SSRSS et de participer à notre challenge KSC2 – VENERA qui prendra fin le 26 janvier… Mais rien ne vous empêche bien entendu de venir participer sur notre forum pour présenter vos épopées Vanilla, il y aura toujours une place pour vous :p

Mise à jour : cette version vient de sortir, et la vidéo de lancement est à découvrir ici ci-dessous !

Et comme d’habitude, pour commenter cet article, cela se passe justement sur le topic dédié du Forum ! Faites nous savoir vos avis suite à cette annonce 🙂

Zuma, le lancement secret maintes fois repoussé

janvier 8th, 2018

Patch officiel de la mission Zuma

C’est donc SpaceX qui ouvre le bal des lancements de l’année 2018 avec un vol d’une nouvelle Falcon 9. Ce lanceur a décollé le 8 janvier à 2h00 (heure française) avec à son bord… Zuma ! Ce satellite quelque peu spécial a été mis en orbite avec succès par la compagnie américaine privée.

Zuma est un satellite très secret : on ne sait vraiment rien de lui contrairement à d’autres lancements secrets comme les missions NROL ou X-37B qui laissent percer quelques informations. En effet, l’office national de reconnaissance américain (NRO) communique un minimum sur leurs satellites en donnant un numéro de mission comme pour NROL-42 ou NROL-76 (ce dernier a d’ailleurs été lancé par SpaceX, à la mi-2017), ce qui nous permet de légitimement douter du fait que Zuma ait été commandé par la NRO. Et effectivement, nous n’avons même pas connaissance de l’origine de cette commande : le seul point qui échappe au mystère est le constructeur du satellite, Northrop Grumann. Vous pouvez d’ailleurs voir sur les images ci-contre et ci-dessous que seul ce nom d’entreprise apparait sur la coiffe.

 

 

Falcon 9 sur le pas de tir 39A en novembre

Northrop Grumann est une compagnie américaine qui produit des satellites mais aussi des missiles et des avions militaires pour le compte de l’US Air Force. C’est donc cette agence qui a fabriqué Zuma et s’est chargé d’acheter le vol sur Falcon 9. Cependant, la grande inconnue reste donc l’entreprise qui profitera de ce satellite. Il est possible voire probable que ce satellite soit chargé de sécurité gouvernementale.L’autre point connu de la mission, c’est son orbite finale. On sait que le satellite a été lancé sur une orbite dite basse, c’est-à-dire qu’il évolue à une altitude moyenne d’environ 1 900km.

 

 

Son orbite est également inclinée à environ 50° par rapport au plan équatorial. Cette inclinaison n’est pas sans rappeler celle de la Station Spatiale Internationale mais les similarités s’arrêtent là, cette dernière n’étant située qu’à 400km d’altitude. On sait également que cette orbite n’a pas à être parfaite. En effet la fenêtre de tir de la Falcon 9 durait deux heures (de 1h00 à 3h00). Cette fenêtre de tir longue contraste avec des fenêtres de tir pour d’autres vols comme celui du cargo Dragon CRS-13 pour lequel la fenêtre ne dépassait pas la seconde.

 

Falcon 9 sur le pas de tir 40 en janvier

En parlant de temps, le vol du satellite Zuma a été de très nombreuses fois repoussé. Il aurait dû décoller le 16 novembre 2017 du pas de tir 39A de Cape Canaveral. Malheureusement, des vents en altitude sont détectés et le vol est repoussé de 24h. Le lendemain, c’est la coiffe qui a un problème : une des valeurs de télémétrie n’est pas bonne. Nouvelle échéance ! Le 18, le problème n’était toujours pas résolu et SpaceX annonce un report jusqu’à nouvel ordre et dans la journée, le lanceur est ramené au hangar. Petit fait amusant, SpaceX n’avait jamais lancé de fusées pendant un mois de novembre et celle-ci aurait dû être la première : vous l’avez deviné, la malédiction se perpétue et à ce jour, aucune Falcon 9 n’a donc décollé pendant un mois de novembre.

 

 

Le report a donc fait glisser le lancement jusqu’à début janvier et c’est donc le 3 que l’on voit le booster sortir du hangar. Seul le premier étage du lanceur est sorti pour aller sur le pas de tir SLC-40. Ce pas de tir avait été remis en service pendant cette longue phase d’attente, suite à l’accident d’un Static Fire pour le moins explosif, et n’a connu avant ce lancement qu’un seul vol : celui du cargo CRS-13. Ce 3 janvier, le booster a effectué un test WDR qui consiste à remplir le booster en carburant pour vérifier l’intégrité de l’étage, le Static Fire de ce lancement ayant déjà été réalisé en Novembre, pendant la première campagne de tir. Un autre test de remplissage fut requis deux jours plus tard suite au report du 6 au 7 janvier, à cause de nouveaux vents en altitude, pour finalement s’envoler le 8 janvier 2018.

Comme tous les vols de fusée, une aire est réservée au lancement pour éviter que des avions et des bateaux ne soient dans cette zone et ne risque de recevoir un débris. Ceci est la zone restreinte pour Zuma

 

Pendant le live, nous n’avons eu des informations que du premier étage ce qui est logique pour un vol secret qui ne laisse fuiter que les informations non capitales ou facile à déterminer par ailleurs. Après avoir propulsé le second étage et la coiffe, le booster est revenu se poser à Cape Canaveral sur la zone LZ-1. Ce retour s’est effectué en 3 étapes principales : juste après la séparation du second étage, le booster s’est retourné et a allumé trois de ses neufs moteurs pour modifier sa trajectoire et revenir à la LZ-1. Quelques minutes après (comme vous pouvez le voir sur la timeline ci-dessous), l’étage procède à un nouvel allumage pour se ralentir et éviter de trop chauffer pendant la rentrée. Finalement, un seul moteur est rallumé pour effectuer le freinage final et atterrir en douceur. Ces trois allumages se nomment respectivement : Boostback burn, Entry burn et Landing burn.

 

 

 

Voici maintenant la timeline du lancement avec tous les évènements importants avant et pendant le vol :

 

SpaceX a annoncé que le vol était un succès et le premier étage a été récupéré sans souci ! Ce vol annonce une bonne année 2018 pour le spatial !

 

Photos du lancement :

Décollage de la mission Zuma

Photo prise au Max-Q, c’est-à-dire au moment auquel la pression de l’air est la plus importante sur le lanceur

Juste avant l’extinction du premier étage et la séparation du second étage

Boostback burn vu depuis le premier étage. On voit d’ailleurs le second étage au fond

Entry burn vu depuis le premier étage. On voit d’ailleurs les grid fins (les petites grilles à gauche des flammes) qui se sont déployées entre le boostback burn et l’entry burn

Extinction de l’entry burn vu depuis le sol. On voit bien que seuls trois moteurs s’étaient allumés

Atterrissage du premier étage vu depuis celui-ci !

Photo avec une exposition de 8 minutes qui permet de voir les différents allumages de moteurs

Sources : SpaceX, SpaceFlight Now